La tribune libre de Jacques Caton et Marc Dubouchet

La Circo Lyon-Centre, la force du rassemblement, fière de sa ville et de l’immense héritage léguée par Gérard Collomb, soutient ce texte poétique et politique.

« Un mal qui répand la terreur
Mal que le Ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terre,
La Trahison (puisqu’il faut l’appeler par son nom)
Capable d’engloutir en un jour l’avenir,
Faisait aux commensaux la guerre.

Dans deux camps isolés :
On n’en voyait point d’occupés
A chercher le soutien d’un fraternel avis ;
Nul amitié n’excitait leur envie ;
Ni vieux, ni jeunes n’aspiraient
A chercher le bon droit.

Les alliés d’hier se fuyaient :
Plus d’amitié, partant plus de joie.
Le Maire de Lyon tint conseil, et dit : Mes chers amis,
Je crois qu’un certain a permis
Pour nous éprouver cette infortune ;
Redevenons un tout
Oublions nos courroux,
Refondons la commune.

L’histoire nous apprend qu’en de tels accidents
On fait de pareils dévouements :
Ne nous flattons donc point ; donnons dans l’indulgence
Et reprenons conscience.
Nous ne sommes pas moutons.
je vous ai connu bons,
Prompt à vous engager.

Voici ce que je pense :
Oublions les offenses
Mais si vous refusez
S’il faut un sacrifice
Je me dévouerai donc,
Il est bon que chacun agisse ainsi que moi :
Car on doit souhaiter selon toute justice
Que le peuple passe avant moi.

Je m’en vais et vous laisse la lisse
La ville m’est agréable
Mais les mensonges en tueront les espoirs
Selon que vous êtes puissant ou misérable,
Rumeurs et médisances vous rendent blanc ou noir.

On n’ose trop approfondir
Même les plus pardonnables offenses.
Sans gâcher le plaisir
D’une basse médisance
La toile a mille tours
Mais fort peu d’élégance
Pour tuer sans détour
Toutes mes compétences.

Les rois avaient leur cour
Dans un monde imparfait
Un maire n’a de recours
Pour faire notre bonheur
Qu’à dire ce qu’il a fait
Et construit par amour
Et du mieux de son cœur.

Cela ne suffit pas
Il semble que ma science,
Ma gestion Bon-Papa,
Souffre de trop excès,
D’un peu trop de succès,
De trop d’expérience,
Ou d’un manque d’échecs.

Je laisse une demi-dette
Et des comptes bien nets
Ils pourront faire des chèques.

Jacques CATON, membre de l’Académie de médecine
Marc DUBOUCHET, entrepreneur