Photo © LP-DR
Par Benjamin Solly
Le premier était à Lyon, mercredi 30 octobre 2013, pour un déplacement technique sur la question du percement des sols par tunnelier. Le second l’a accueilli au saut du train à Part-Dieu pour un moment d’échange informel.
En déplacement à Lyon, Christian Estrosi est venu humer l’air d’Oullins. Pas celui qui électrise la Ville depuis l’arrêté de réquisition du préfet Carenco pour le relogement des demandeurs d’asile de Perrache. Celui des grands travaux. En point de mire, les techniques de creusement par tunnelier qui ont permis le percement de la portion du métro B entre Gerland et Oullins-Gare sur 1,7 kms. « Nous avons des industriels français de très haut niveau dans ce domaine. C’est d’ailleurs l’un d’entre eux qui a remporté le marché à Nice pour pouvoir utiliser cette technique. J’ai donc amené avec moi des représentants des comités de quartiers niçois concernés par ce projet. » Le président de la métropole niçoise porte un projet de tramway Ouest-Est pour sa ville, dont la portion de centre-ville sera enterrée.
« Les techniques de tunnelier m’intéressent aussi beaucoup », embraye Havard. Le candidat UMP, qui souhaite relancer le plan métro à Lyon, veut raccorder Saint-Paul à la Part-Dieu. Cueilli à froid par le maire de Lyon en séance du conseil municipal sur le coût d’un tel projet, il n’en démord pas. « Collomb dit 850 millions d’euros, mes calculs m’amènent plus vers 550 millions d’euros, chiffre Havard. Imaginons que la vérité se situe au milieu. » L’ancien député de Fourvière réfute l’argument d’une dépense somptuaire. « Le budget d’investissement du Sytral, c’est un milliard d’euros. Mon projet de métro sera mis en place sur deux mandats. Dégager 300 millions d’euros sur 12 ans, cela n’obère en aucun cas les autres investissements. Il faut penser la ville pour les cent ans qui viennent », explique Havard.
Autour d’un café, Havard et Estrosi ont également refait le match national, en particulier celui du ras-le-bol fiscal. « Le citoyen et le chef d’entreprise ne savent plus à quoi sert l’impôt. Il a toujours été consenti dans notre pays, depuis 1945, par devoir de citoyenneté. Pour la 1e fois, alors que nous étions dans une tradition de consentement à l’impôt, il n’est plus consenti car il n’est plus compris. On nous l’explique de manière technique, pas de manière politique. » La perspective des municipales ne réjouit pas le disert maire de Nice. « Quand on habite des communes où le maire à augmenté ou est en voie d’augmenter la taxe foncière et la taxe d’habitation, c’est encore plus difficile. » Michel Havard ne pipe pas mot, mais la café bu s’est transformé en petit lait.
L’entrevue aura duré une demi-heure. « C’était impératif de dire à Michel, chez lui, mon amitié et mon soutien. Il fait une formidable campagne », flagorne Estrosi qui assure s’être « engagé pleinement comme membre de la CNI de l’UMP pour le choix de Michel. » Raté, l’investiture de Havard s’est faite par la voie des primaires. « J’ai des retours que quelques amis, des industriels lyonnais, qui me disent tous les espoirs qu’ils mettent en Michel », continue-t-il. L’ancien ministre de l’Industrie ne s’aventurera pas plus loin sur la pente savonneuse de la tambouille locale. Il fréquente pourtant la Lyonnaise Nora Berra dans le cercle des Amis de Nicolas Sarkozy. « Comme je n’accepterais pas que l’on fasse la moindre ingérence sur la constitution de ma liste, ce n’est certainement pas moi qui donnerait des leçons à Michel Havard sur la façon de constituer la sienne », clôt-il.
Cette rencontre informelle entre les deux hommes en appellera une autre, plus formelle cette fois-ci. En effet, Michel Havard souhaite se déplacer à Nice « avant la fin de l’année » pour évoquer « les thèmes de la sécurité et des nouvelles technologies. » Le dernier sujet, cher à Gérard Collomb, à déjà été largement défriché par ce dernier et constituera sans doute un des axes forts de la campagne municipale du maire sortant.
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