Photo © Fabrice Schiff
Par Benjamin Solly
A l’heure où la majorité des Français est favorable à un remaniement ministériel, l’entrevue entre le sénateur-maire de Lyon et le Premier ministre, prévue mardi 30 avril 2013 à 15h, a de quoi faire jaser. Le cabinet de Collomb assure que l’échange entre les deux hommes concernera « les dossiers lyonnais. »
Pas girouette pour deux sous, au risque parfois de s’attirer les inimitiés de son propre camp, le socialiste Gérard Collomb est pourtant soumis aux caprices du vent politique. A droite comme à gauche, dès que souffle le zéphyr du remaniement, l’édile lyonnais est de toutes les prévisions. Le Point avait commencé début avril à en faire un potentiel ministrable, qualifié de « poids-lourds » de la gauche aux côtés de Martine Aubry ou de Bertrand Delanoë. « Je reste à Lyon », confirmait-il à Lyon People en marge de l’inauguration de la place du Gal Brosset le 11 avril dernier. Une perspective avec en point de fuite les municipales lyonnaises de mars 2014, où le premier magistrat de Lyon briguera un troisième mandat consécutif. Oublié en mai dernier du gouvernement Ayrault, l’entourage de Collomb freine des quatre fers à l’évocation d’une trajectoire ministérielle. Une question de mauvais timing plutôt que d’envie ?
Selon un sondage BVA paru dimanche dans Le Parisien, 61% des Français sont favorables à un remaniement qui impliquerait également le départ de l’ancien maire de Nantes. En attendant, c’est bien par Jean-Marc Ayrault que l’édile lyonnais sera reçu mardi à Matignon. Au programme de la rencontre : un point d’étape sur la rénovation de l’hôpital Edouard Herriot et le projet de gare de la Part-Dieu dans le cadre du nœud ferroviaire lyonnais. Deux dossiers où l’État doit monter au créneau de l’investissement. Le sénateur-maire de Lyon doit également évoquer avec Ayrault les temps de passage de la future métropole lyonnaise dans la cadre de la loi de décentralisation. Que du local au programme ? On imagine les deux barons ne pas évoquer plus avant le futur de l’exécutif national. Notamment au regard des dernières sorties médiatiques autour d’un futur remaniement.
Lors de son passage sur le plateau de C Politique dimanche, François Bayrou assurait que s’il était nommé Premier ministre, il s’entourerait d’un gouvernement d’union nationale dont Gérard Collomb ferait partie. « Je ne suis pas sûr que ce soit la position qui se dessine (…) Un gouvernement d’union nationale, ce n’est pas le problème aujourd’hui, c’est plutôt la ligne politique suivie par ce gouvernement », a réagi le maire de Lyon mardi matin, invité de la Matinale de Canal +. Comme pour mieux tordre le cou aux rumeurs qui l’envoient à Paris, Gérard Collomb cite son modèle lyonnais. « Moi dans ma majorité municipale, ça va depuis les communistes jusqu’aux centristes. A partir du moment où vous vous mettez d’accord sur un projet, évidemment qu’on peut rassembler de manière large sans que les uns ni les autres n’y trouvent rien à redire. » Le zéphyr du remaniement ne devrait pas chambouler le micro-climat lyonnais.
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