Texte : Marco Polisson – Depuis la fermeture « idéologique » du dépose-minute de la gare Part-Dieu, ce sont des scènes surréalistes qui se reproduisent quotidiennement de jour comme de nuit à la Part-Dieu. Reportage côté Villette. Un épisode cauchemardesque de la série #Lyon écolo.

Nous en avons encore été témoins dimanche soir à la hauteur de la place de Francfort : des dizaines d’automobilistes bloqués dans les embouteillages, des mamans qui courent avec des poussettes au milieu des voitures, des personnes âgées chargées à l’arraché avec leurs bagages sous les insultes et les klaxons… des voyageurs restés coincés de longues minutes et stressés à l’idée de rater leur train, déboulant à toute vitesse sur le parking des bus. Voilà le triste spectacle qu’offre désormais à nos visiteurs la gare SNCF de la Part-Dieu.

La gare routière de la seconde ville de France plongée dans le noir dimanche à 21h10 obligeant les voyageurs à se diriger avec la torche de leur téléphone portable

Ce soir-là, à 21h10, alors que tout le secteur et même la gare routière étaient plongés dans un noir bien anxiogène, la rue Maurice Flandin est apparue, sous nos yeux, comme un champ de bataille pour les automobilistes venus déposer ou chercher un voyageur, côté Villette, contraints – faute de stationnement – de se garer en double file, des deux côtés de la rue, et occasionnant des bouchons qui se terminent au mieux en coups de klaxons, et parfois en coups de poing.

Le parking est désespérément vide… et la coupe est pleine

Qui est responsable de cette situation ? Flash-back sur une décision motivée par l’idéologie anti-voitures. Le parking historique dont disposaient les automobilistes a été fermé par les écologistes en mars 2021 et… c’est un no man’s land depuis. Rien, nada, : il n’y a rien à la place, contrairement aux annonces écolos de la construction imminente d’un hôtel ! Mais le projet est au point mort. Un an et demi de fermeture pour rien !

En guise de provocation, le parking du dépose minute est toujours là, mais reste inaccessible !

Au-delà du stress et de la pollution générés, en termes d’images et de rayonnement, c’est également catastrophique, alors qu’en la matière la situation n’est guère reluisante. Chaos et anarchie, voilà la première vision de Lyon que découvrent les voyageurs venus de toute la France, d’Europe et d’ailleurs, accueillis chez des proches. Défendue par les écologistes Bruno Bernard et Fabien Bagnon, cette mesure anti-voitures a été décidée alors que la gare de la Part-Dieu va doubler sa capacité d’accueil d’ici 2030. Yann Cucherat, chef de file de l’opposition LREM au conseil municipal ne s’y était pas trompé, déclarant en mars 2001 :

« Je crains que l’effet initial escompté se révèle finalement plus néfaste pour l’environnement et que les conséquences de cette suppression engendrent une augmentation significative des embouteillages et donc de la pollution, puisque tout laisse à penser que les arrêts minutes se poursuivront aux abords de la gare. Et je ne sous-estime pas le mécontentement des usagers face à un accès devenu plus difficile et désormais payant pour déposer ou venir chercher les voyageurs. Parce qu’effectivement, venir à la gare avec bagages et enfants n’est pas forcément envisageable à vélo pour tous, ni en transport en commun du reste. » Prémonitoire…