Texte : Morgan Couturier – Largement condamnée par les parents des jeunes licenciés des clubs environnants, la prostitution autour de la Plaine des Jeux de Gerland fait l’objet d’un arrêté de la Préfecture du Rhône, depuis ce mercredi 3 mai 2023. Les travailleuses du sexe ont désormais pour obligation de quitter les lieux, à commencer par la rue Jean Bouin, particulièrement sujette au stationnement des fameuses camionnettes.
C’est l’un des objectifs, glissé en tête des desiderata de tous les clubs et de nombreux sportifs. En effet, qu’importent les catégories et les disciplines, la victoire fait souvent office de quête absolue pour ces derniers. Les clubs résidents de la Plaine des Jeux de Gerland ne se priveront pas de le confirmer. Mais pour ces derniers, ce mercredi 3 mai 2023 prendra sûrement la forme d’un succès de premier ordre. Un graal offert des mains de la Préfète du Rhône, Fabienne Buccio, laquelle a décidé de répondre favorablement aux revendications des clubs, comme des parents des jeunes licenciés (lire par ailleurs).
Dans un communiqué, la représentante de l’État se montre intransigeante. Pour répondre à des enjeux de sécurité, la Préfète du Rhône justifie ainsi la mise en œuvre d’un « arrêté d’interdiction de stationnement de tout véhicule dans lequel s’exerce une activité de prostitution, dans une vingtaine de rues situées dans le quartier de Gerland ». « Un soulagement pour les enfants », ont instinctivement répondu certains parents, en réaction à cette annonce, espérée depuis des mois. « Nous nous réjouissons de la parution de cet arrêté préfectoral, mesure nécessaire pour la sécurité de nos enfants à la Plaine des Jeux de Gerland », écrit en parallèle, le Collectif des Parents dudit site, dans un communiqué publié ce jeudi 4 mai 2023.
« L’activité de prostitution et l’affluence continue de clients, portent une atteinte manifeste à la tranquillité publique »
Après avoir longuement attendu en vain une action des élus écologistes, voilà donc ces derniers enfin libérés d’un lourd fardeau. « Nous déplorons que le Maire de Lyon, ses adjoints à la sécurité et à la petite enfance ainsi que la Maire du 7e arrondissement, soient restés dans le déni et l’attentisme et aient refusé de nous entendre ou de résoudre cette situation », pointe ainsi le même collectif. Et même si l’arrêté en question n’est pour l’heure, valable que pour une durée de six mois (jusqu’au 31 octobre 2023, ndlr), les principaux concernés espèrent que ce laps de temps permettra surtout aux prostituées de s’établir en d’autres lieux.
Un sujet que la Ville de Lyon, comme la Métropole de Lyon devront gérer avec attention, alors que leur déménagement ne manquera pas de susciter des craintes. De la part du futur voisinage de ces travailleuses du sexe d’abord, mais aussi de la part de ces dernières, évidemment inquiètes pour leur devenir, elles qui réclamaient récemment « un endroit stable et protégé » pour déménager.
Au vu de l’inaction de Grégory Doucet et ses adjoints sur le sujet, portant pourtant « atteinte aux familles, aux associations sportifs et aux clubs », le dossier promet d’alimenter l’actualité encore de nombreuses semaines. À commencer par le respect en bonne et due forme de cette mesure. Nul doute que l’installation prochaine des All Blacks, dans le cadre de la prochaine Coupe du Monde de Rugby, n’a pas manqué d’accélérer les procédures. Pour preuve, des mesures d’évacuation ont été orchestrées dès ce jeudi, laissant déjà apparaître un tout autre paysage aux alentours de la Plaine des Jeux.
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