Par Philippe de Vert-Gallant
L’abus de mojitos a parfois des conséquences imprévues… Témoin the clash -punk et pas très rock- entre Nathalie Perrin-Gilbert, adjointe à la culture du maire écolo de Lyon, et celui qui fut son mentor, Gérard Collomb, lors du pot de départ du patron de la Halle Tony Garnier, Thierry Teodori. Santé !
Si Louis XVIII aimait affirmer que « l’exactitude est la politesse des rois », apparemment, ce n’est pas celle des starlettes républicaines, en l’occurrence la très gauchiste Nathalie Perrin-Gilbert, ci-devant adjointe à la culture de la ville de Lyon et nouvelle présidente de la Halle Tony Garnier. Invitée, ce jeudi 9 septembre 2021, à 18h au pot de départ de Thierry Téodori, légendaire patron de la Halle depuis 25 ans, elle est arrivée avec un retard de près de 55 minutes.
Retard d’ailleurs peu remarqué, Thierry Téodori avait en effet invité ses amis, « ceux qui ont toujours soutenu la Halle envers et contre tout ». Et nombre d’entre eux se souvenaient de la très faible assiduité de l’adjointe, alors maire du 1er arrondissement, aux conseils d’administration de la Halle, sous le dernier mandat de Collomb. Certes, elle fut battue à plate coutures par Nora Berra, mais la voiture balai n’était pas loin !
Dans cette enceinte magique, construite en 1914 par l’architecte Tony Garnier et l’ingénieur Eugène Bertrand de Fontviolant, l’équipe du bar (Juliette, Horacio, Maggy et Muriel) avait préparé de majestueux buffets, décoré avec des plantes qui poussent autour de la Halle, hommage très « circuit court » aux écolos de la mairie. « Mais pas de quinoa sur le buffet, de la viande ! », m’a soufflé un organisateur avec un sourire moqueur.
Pas de quinoa donc, mais des mojitos comme s’il en pleuvait. Et quoi de tel, en attendant la présidente, que de s’arsouiller.
Gérard Collomb, au bout d’un verre, racontait ses guerres et ses conquêtes, au bout de deux, redevenait l’animal politique que l’on a tous connu… Sur Thierry Téodori, son avis est tranché : « C’est lui qui a fait cette Halle, et c’est grâce à lui que nous avons accueilli les plus grands, Peter Gabriel, Paul Mc Cartney, Mylène Farmer, Bruce Springsteen, Indochine, The Cure… »
Très rock le Gégé, mais pas autant de Jean-Yves Sécheresse, l’ex-président de la Halle, qui trépignait en attendant non pas Godot mais Nathalie, pour qui il n’a jamais eu les yeux de Chimène, se rappelant fort bien son arrivée comme stagiaire auprès de Collomb, à la demande expresse de ses parents… en 1995.
En attendant, le mojito continue de couler. Les groupes se forment, ça papote style rentrée de vacances. On sent que la reprise des événements et des concerts met ce petit monde de la culture en émoi après tant de mois d’hibernation. Dominique Hervieu couve du regard son tout nouveau président (de la Maison de la Danse), Thierry Téodori ; Florence Verney-Carron, très élégante, circule de groupe en groupe ; Patrick Illiou offre à Thierry un maillot de l’OL dédicacé par Jean-Michel Aulas que Joseph, le fils de Thierry, s’empresse de chipper.
Julien et Jean-Pierre Pommier, d’Eldorado, planifient leurs prochains concerts avec Dominique Delorme, le patron des Nuits de Fourvière ; Albert Constantin lève les yeux sur la superstructure, il pense sûrement à ses prédécesseurs architectes Reichen et Robert qui ont réhabilité la Halle en 1987 avant son intervention en 2000…
On sent que Thierry n’a pas envie de faire un discours, trop heureux de cette soirée entre amis. Diane, sa fille, le presse. Elle a envie que son père soit dans la lumière et quitte les cintres, pour une fois… Un régisseur s’approche micros en main. Il est temps de lâcher mon 3e mojito. Par ordre d’entrée en scène deux ex, Collomb et Sécheresse, un futur ex, Thierry, et Madame la Présidente enfin arrivée.
Les discours sont bienveillants, ils ont appris leurs textes. Pour NPG, « elle est la Halle grâce à toi », « Tu es un capitaine », « Gratitude », bref on enfile des perles d’inculture. Puis vient Sécheresse qui, d’emblée, salue la « Présidente actuelle » (sic !) et la Halle qui rayonne « bien au-delà de nos frontières ». On sent qu’il l’aime cette Halle, surtout lorsque les basses sont saturées… Collomb démarre son hommage. Regard tendu de la Présidente. Le micro ne suit pas. Un régisseur en apporte un.
Collomb fait du Collomb d’avant… Il parle du Palais d’Hiver, la plus grande salle de music-hall d’Europe disparue en 1985 et où Ange-Marie Téodori, père de Thierry, a laissé une empreinte. Il se souvient avec émotion, « avoir accueilli à la Halle les Stones » (Psttt Gérard, c’était au stade de Gerland), il se souvient avec émotion du concert de Johnny (Ah oui, c’était aussi à Gerland !)… Et, dans une envolée, il regrette que la ville (sa ville !) devienne « rabougrie ».
Furax, Nathalie Perrin-Gilbert quitte la tribune. Elle se dirige vers le bar, s’envoie une gorgée de… mojito et revient sur scène.
Micro en main, elle fustige son ex-patron, lui reprochant d’être en campagne électorale. « On n’est pas au conseil municipal. On n’est pas ici pour régler des comptes politiques. » Quel happening. Un numéro de comiques troupiers que n’aurait pas manqué d’épingler en Une des Potins notre confrère Gérard Angel…
Deux clans se forment alors, les quémandeurs de subventions auprès de l’adjointe, et ceux qui n’en attendent rien autour de Gérard. Qui, assez content de son numéro, décide d’aller saluer l’adjointe du petit Doucet, qui refuse de lui serrer la main et lui lance, d’une voix stridente : « Vous êtes indigne ! » Gégé l’indigné sourit. Il a réussi à être au centre des projecteurs…
Et Thierry Téodori dans tout ça ? Bien éloigné des joutes politiciennes dont il sait qu’elles sont bien éphémères, il planifie déjà son retour à la Halle désormais dirigée par le très sympathique Thierry Pilat (ci-dessus). « Je fais partie de l’équipe de production de Starmania, Daho, Mylène Farmer… et bien entendu, la Halle est à l’agenda. J’y veille ! » Et puis sa toute nouvelle présidence de la Maison de la Danse ramènera souvent à Lyon celui qui demeure une partie de l’année à Vassy-sous-Pisy, dans l’Yonne, dont il est maire-adjoint délégué à la forêt. « J’ai récolté 97% des voix au second tour… »
Un score qui laisse Collomb, Perrin-Gilbert et Sécheresse songeurs.
Les Stones sont venus au Palais d’hiver en 66. Mr Colomb a du confondre, ou on a mal traduit ces mots.
Tout à fait exact donc Gégé n’a pas tout à fait tort !
Johny est bien passé à la Halle, après Gerland. Gégé ne s’est pas trompé !!
Gerard Collomb, inelegant et mauvais perdant, ça devient récurent, non?
Bonjour, vous avez raison, mais en l’occurrence il parlait bien du concert de Gerland… 😉
Colomb, il était un peu Stones
Roger Waters aussi…
A flûte…BDS..
« la très gauchiste », ahaha, mince. Quand vous verrez de vrais gauchistes vous risquez d’être vraiment flippé
J’ai vu Johnny à la Halle T-G, en 2005 il me semble…