Par Kevin du Coup-Voilà
Comme on s’y attendait, l’édition de printemps d’Au fil de Lyon est parue. Sur la forme, rien à dire : on en a pour son argent (ô combien !). Mais c’est sur le ciblage qu’il y a un problème : les jeunes s’en tapent. Le petit ….. Doucet a décidé de sortir l’artillerie lourde dans ce nouvel épisode dispendieux de la série #Lyon écolo.
Donc, ça y est. Suite à l’appel d’offre de l’automne dernier, le marché pour l’édition et la diffusion du périodique municipal lyonnais est actif, les lots sont attribués et chaque heureux lauréat s’est mis au boulot. Ou plutôt, a poursuivi la tâche entreprise précédemment. L’imprimeur lyonnais Fot, très bon choix, remporte le lot… impression ; l’agence lyonnaise Pamplemousse, la création – maquette ; Micro 5, implantée à Rillieux, l’exé ; pour la diffusion toutes boîtes, Mediapost succède à Mediapost (on lui souhaite bon courage) ; dépôt dans les ERP et métro (voir plus bas, à ce sujet, notre Pastèque d’honneur) : Adrexo.
Ardoise : 3,4 millions d’euros ! Reporté à une année, cela fait, si je compte toujours bien avec ma calculette Googlée : 855 000 euros, soit 213 750 euros le numéro. Oui je sais, je l’ai déjà dit. Mais on a tendance à oublier…
Pas vraiment fans d’Au fil…
Et puis ne commençons pas à lésiner avec l’argent public. N’essayons pas de savoir si la gestion de la ressource papier et la pagination sont pertinentes. Il faut ce qu’il faut. Le journal est beau, le journal est riche. Comme mon tailleur. Le problème est, paraît-il, qu’il ne serait pas lu par les… disons : 15 – 25 ans. Pas plus que les pages qui les concernent sur le site officiel ou la prose qui leur est destinée sur les comptes Ville de Lyon des réseaux sociaux. Quant à l’affichage urbain, même les vieux n’y prêtent pas attention. Alors les jeunes…
Il fallait donc agir. Grégory l’a fait. Brusquement libéré, au soir du premier tour, de ses obligations de communicant auprès du candidat malchanceux d’Europe Ecologie…, un certain Joakim Le Ménestrel, 23 ans au garrot, vient de débarquer entre Rhône et Saône avec ses cliques, ses claques, son tambourin et son inspiration. Car il va lui en falloir pour avancer là où Doucet patine (et là ou Jadot a calé) : capter l’électorat jeune.
Mais le maire de Lyon est ainsi fait qu’il sait déléguer. Et même prier son service Communication de déléguer une partie de son job, incapable qu’il serait de la mener à bien. Sympa pour l’équipe de Jeanne Rebuffat. Toujours est-il que Grégory aurait dit à Joakim : jeune homme, vous êtes celui qu’il me faut.
Lettre ouverte rien que pour eux
Personnellement, je n’ai aucun doute. Aussi, pour apporter ma pierre à l’édifice, je conseillerais à M Le Ménestrel de s’adresser tout de suite aux d’jeuns par une manière de lettre ouverte ainsi formulée.
Chères jeunes, chers jeunes,
Je vous ai compris ! Je sais ce qui s’est passé ici… L’édition de printemps du périodique municipal Au fil de Lyon est parue et vous vous en battez les flancs à quatre mains. Ce qui n’est pas sans contrarier Monsieur Doucet, le maire de toutes et tous. C’est pourquoi il a fait appel à moi. Du coup (vous voyez, moi aussi je parle la novlangue), tout va bien se passer. J’ai analysé vos (absences de) réactions vis à vis de ce média : trop de lettres (comme pour Mozart : trop de notes), pas assez manga. Bref : en plus de regarder les images, ça oblige à lire ; et ça, c’est grave trop relou.
Cela dit, je vois bien comme on s’adresse à vous, les jeunes, dans Au fil de Lyon… Page 18, illustrant un article sur les cantines, la photo d’un petit convive se régalant d’un chou de Bruxelles bouilli ; ses parents lui auraient dit : si tu souris au photographe, tu auras des frites au dessert.
Page 25, annonce des Nuits sonores 2022, « the » festival des musiques électroniques créé par la municipalité d’avant, du temps où la terre était plate (80 000 participants la saison dernière) : un huitième de page. Page 50 : enfin, une BD ! Ah oui mais non. C’est Julia et César qui racontent la Résistance ; ça démarrait pourtant bien : « c’est qui, Jean Moulin ? »… Là encore, hyper relou.
Page 32, on anticipe : « Temps forts en résidence seniors » : dans un vélo-pousse, un couple d’un certain âge (quoique masqué) et en légende, « après plus d’une heure de balade dans le centre de Lyon, Lily, bénévole de l’association A vélo, ramène Fatima et Robert à la résidence« . Alors, elle est pas belle la vie avec ces perspectives chatoyantes !
Avec moi, ça va changer. Je suis détère à casser les codes, renverser la table, changer de paradigme, les faire sortir de leur zone de confort sa race, etc et tout… Tellement que certains médias lyonnais ont annoncé que je serais désormais chargé de la communication municipale. Ils avaient oublié de préciser : « auprès des jeunes« .
N’empêche, la vraie dircom, Jeanne Rebuffat, aurait pu se rebiffer ; même pas. Car elle savait que je ne prendrais pas sa place. D’autant que je doute qu’elle ait été associée à mon recrutement. Non. Ce qui a « prévalu » (ça veut dire : ce qui a compté trop mieux) dans mon recrutement, c’est mon CV. J’ai fait la communication de Yannick Jadot durant toute sa campagne. Résultat : 7, 67 % à Lyon au premier tour. Ce qui est tout de même mieux que rien, voire que Jean Lassalle et Philippe Poutou réunis.
Donc, pour en revenir à vous, chères jeunes, chers jeunes, je sais que vous avez fait davantage confiance à Jean-Luc qu’à Yannick pour mener la bataille écologique : 31,06 %, un poil derrière le méchant Emmanuel Macron au premier tour à Lyon. Que pour la même raison, vos petits camarades l’ont placé en tête à Versailles (réputée peu révolutionnaire) et dans le quartier de la place Vendôme, à Paris (encore moins). Que si l’on rapporte ces résultats à un scrutin municipal, Greg pourrait avoir chaud aux miches. Bref, désormais, plus écolo que les écolos, ce n’est pas « tu meurs » mais la France insoumise.
Vous pensez bien qu’on ne va pas rester les deux pieds dans la même sandale. Je suis chargé de twitter un max en signant tantôt de mon pseudo, Grégory Doucet, tantôt de mon vrai non, Joakim Le Ménestrel. Et croyez-moi, je connais la musique.
Bien à vous toutes et tous, les jeunes,
J L M
Comme je n’ai aucune susceptibilité d’auteur, j’autorise M Le Ménestrel à s’inspirer de ce texte, voire à le copier intégralement et à s’en attribuer la paternité. Encore une fois, mon unique motivation est ici de rendre service.
La pastèque d’honneur Lyon People
Aujourd’hui, la pastèque d’honneur est décernée, comme promis, à deux services de la Ville de Lyon : la Commande publique et le Juridique. Ils n’ont rien trouvé à redire au lot 5 (attribué et actif) de l’appel d’offre pour l’édition et la diffusion du magazine municipal : diffusion dans les ERP et le métro. Pour les établissements recevant du public, en effet, rien à dire. Mais pour le métro, je répète qu’une association de contribuables, par exemple la CANOL si elle existait toujours, devrait s’assurer qu’il n’y a pas détournement de fonds publics. Moi je dis que si.
Diffuser le média municipal financé par les contribuables lyonnais dans un lieu de transport public fréquenté au moins par autant de métropolitains non lyonnais ressemble à s’y méprendre au détournement de fonds publics. Sans compter avec les maires d’autres communes de la métropole qui pourraient à juste titre revendiquer le même passe-droit, transformant le réseau du métro en un gigantesque kiosque à journaux. Tout ça parce que le méchant Laurent Wauquiez y fait distribuer son canard. Oui mais il s’agit du périodique de la région Auvergne-Rhône-Alpes dont fait partie la métropole de Lyon tout entière.
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