Heidi Giovacchini (au centre) et Geneviève Brichet (àdroite).Photo © Fabrice Schiff

Par Benjamin Solly

La conseillère municipale Geneviève Brichet a décidé de ne pas rempiler aux côtés du sénateur-maire de Lyon. Sur son blog, elle dénonce le manque d’ancrage socialiste de l’édile et « les apparatchiks d’une campagne engagée sur un mode militaire. »

Son billet a fait l’effet d’une bombe. « Je continue à penser que Gérard Collomb, est un bon maire, que sa mandature a répondu aux attentes des lyonnais, que sa vision pour Lyon est excellente et que le projet de Métropole dont il est le père, mérite bien qu’il fasse un 3^eme mandat pour le mettre en œuvre », écrit pourtant Geneviève Brichet dans l’incipit de son texte. Un postulat précautionneux pour un billet en forme de mise au point où l’élue du 6e arrondissement détaille par le menu ses nombreux désaccords. « Non à l’exigence de cacher mon (notre) appartenance au parti socialiste », écrit-elle. Si Geneviève Brichet exprime « son refus viscéral de renier des valeurs » auxquelles elle est attachée, elle pourfend également la méthode de campagne. « Non ensuite à l’usage sans complexe de la violence, que les petits chefs mâtinés « men in black », apparatchiks d’une campagne engagée sur un mode militaire, manient avec dextérité pour faire la pluie et le beau temps (surtout la pluie), en devançant les intentions du chef. » Une violente diatribe contre les porte-flingues de Collomb. « La méfiance, érigée au rang de postulat les conduit naturellement à utiliser les moyens les plus radicaux pour rendre impossible toute collaboration ou initiative de la part de leurs troupes : désinformation, mise à l’écart des décisions, manipulation de l’entourage, espionnage, humiliations, tentatives d’intimidation… » Et l’élue du 6e d’assurer que « ces vilenies destructrices sont parfaitement inconnues du chef lui-même. » Ambiance…

Elvire Servien « totalement inexpérimentée »

La tête de liste de Collomb sur le 6e arrondissement, estampillée société civile, ne trouve pas non plus grâce à ses yeux. Chirurgien-orthopédiste à la ville, Elvire Servien est « une tête de liste parachutée sur ce territoire, genre voyage en terre inconnue, au positionnement politique incertain, totalement inexpérimentée, mais réputée avoir le ‘profil 6ème’ », selon Brichet. « Notez que je ne lui jette pas la pierre, c’est sûrement une fille bien sous tous rapports et puis, c’est tellement excitant d’être choisie par le Maire de Lyon !  Mais il faut savoir qu’elle sera, quel que soit le score de sa liste, élue Conseillère d’Arrondissement, Conseillère Municipale et fléchée Conseillère Métropolitaine, fonctions cumulées qui demandent chacune de l’implication, du travail (surtout quand on n’y connait rien de rien) et donc du temps disponible. » L’élue municipale porte finalement le coup de grâce. « Pour moi, la fin ne justifiera jamais les moyens. La loyauté a des limites et quand on n’est plus en phase avec une démarche, on se retire. Alors, plutôt que d’accepter cette troisième place sur une liste, faire cette campagne à contre-cœur et avoir mal au ventre le matin au point de ne plus oser me regarder dans la glace, mieux vaut partir la tête haute avant de perdre mon âme. Elle m’appartient et j’y tiens. » Geneviève Brichet aura eu un parcours singulier au sein de la majorité Collomb. Lors des municipales de 2008, elle était à l’origine de l’invalidation des comptes de campagne de la tête de liste du 6e arrondissement Heidi Giovacchini, après avoir réglé en lieu et place de son mandataire financier une facture de 5070€ à l’hôtel Reine Astrid .