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Par Benjamin Solly
Michel Havard, Christophe Geourjon et Denis Broliquier ont tenu leur première conférence de presse commune, lundi 9 décembre 2013, depuis l’annonce samedi de leur union au 1er tour des municipales. L’occasion de dévoiler une partie des équipes UMP-UDI qui composeront les listes, avant les annonces programmatiques de janvier.
L’union avait bien failli faire la farce. Après les tensions du début de semaine dernière, Michel Havard a finalement réuni la droite et le centre pour le 1er tour des municipales de mars. « Il y a eu des discussions, des tensions », confirme Havard, qui se présentait lundi pour la première fois au milieu de ses troupes « presque au complet. » A ses côtés, l’aréopage de l’UMP du Rhône représenté par le président Philippe Cochet et le secrétaire départemental Michel Forissier, l’eurodéputée Nora Berra, les parlementaires Dominique Nachury et Georges Fenech, les maires d’arrondissement Denis Broliquier (2e) et Jean-Jacques David (6e) et les élus municipaux Emmanuel Hamelin, Laurence Balas, Ines de Lavernee. Seul absent de marque, le responsable de l’UDI dans le Rhône, Michel Mercier. « Il aura l’occasion de venir nous soutenir », promet Havard, rejoint par Geourjon. « J’ai eu Michel Mercier et Jean-Louis Borloo longuement au téléphone dimanche et lundi matin, ils soutiennent ce partenariat », glisse le centriste.
Après des négociations laborieuses et chronophages, la droite et le centre configurent peu à peu leurs ambitions municipales. Michel Havard a dévoilé « les futurs maires d’arrondissement » (voir la liste au bas de l’article), qui ne seront pas pour autant têtes de liste sur leurs territoires respectifs. 5 UMP, 2 UDI et 2 personnes issues de la société civile pour faire la maille sur les 9 arrondissements lyonnais. « La mairie d’arrondissement, c’est dans l’organisation politique de la ville la première porte que l’on pousse. Ils joueront dans ma campagne un rôle clé et en seront les animateurs. » Le candidat UMP assure « jouer la victoire dans les neuf arrondissements. » La moyenne d’âge de ces potentiels maires d’arrondissements est de 46 ans et quatre d’entre eux n’ont jamais été candidats à une élection municipale. « La famille centriste s’engage totalement derrière ces candidats », confirme Christophe Geourjon. D’autant que Havard a maintenu son deal initial avec un tiers des places éligibles pour les partenaires.
Quid des gros porteurs de la politique locale, qui s’étaient affrontés lors des primaires de l’union en juin dernier ? « Ils auront leur rôle à jouer dans la partie thématique de mon projet, que je présenterai en janvier », assure Havard. A n’en pas douter, chacun trouvera sa place sur les listes. Quelques indiscrétions ont déjà filtré de ce premier rendez-vous : Emmanuel Hamelin sera porte-parole du candidat, quand Georges Fenech et Nora Berra viendront épauler les têtes de liste respectives sur les 2e et 3e arrondissements. « Denis Broliquier aura également une place importante à mes côtés », confirme Havard. Assez toutefois pour que le maire du 2e arrondissement accepte de céder son fauteuil à son actuel 4e adjointe Véronique Bauguil en cas d’élection. Il en va de même sur le 6e arrondissement, également détenu par le Divers droite Jean-Jacques David, qui sera lui remplacé au poste par Pascal Blache.
« Si Lyon bascule, Ayrault préparera ses cartons à Matignon »
Face au maire sortant, Michel Havard et Christophe Geourjon veulent jouer la double carte du local et du national. « Gérard Collomb est le 1er représentant du PS à Lyon. Mais le maire a le socialisme honteux. Si Paris et Lyon basculent, c’est un tsunami politique national qui se prépare. Ayrault préparera ses cartons à Matignon. Le scrutin lyonnais compte double », veut croire Havard, qui veut surfer sur le désamour des Français pour l’exécutif national. Le local ne sera pas pour autant la portion congrue de la campagne. « Pour gagner l’élection, il faudra donner envie aux Lyonnais, c’est ce que je compte faire. » Et l’ancien député de Fourvière de railler son concurrent socialiste. « Quand je vois que l’idée du stationnement intelligent vient de ma campagne des primaires et qui, six mois après, on vote cette délibération à la communauté urbaine… C’est quand même formidable ! »
Michel Havard ne compte d’ailleurs pas mélanger l’enjeu municipal et métropolitain. « J’attends de voir comment va sortir la loi, car il y aura peut être incompatibilité entre un mandat de maire et de président de Métropole. Le texte doit passer en commission mixte paritaire le 17 décembre prochain. La Métropole sera une collectivité de plein droit, dont les représentants seront élus au suffrage universel. A l’UMP, nous avons beaucoup de talents et beaucoup de potentiel. Nous aurons la possibilité de présenter un bon candidat. » Des talents et du potentiel certes, mais également quelques divergences entre le sénateur-maire d’Oullins François-Noël Buffet et le député-maire de Caluire Philippe Cochet qui visent tous deux le poste.
Seul certitude municipale, les candidats qu’emmènera Havard jusqu’à la mairie centrale maintiendront leurs groupes municipaux spécifiques. « En 2008, c’était une erreur de faire un seul groupe municipal », confesse Havard, qui voit dans la multiplicité des chapelles des temps de paroles élargis lors des séances du conseil. Et pour tous ceux qui le jugent trop léger pour porter le fer lors de ce scrutin, la réponse du candidat UMP ne se fait pas attendre. « Michel Havard, ce n’est pas pour 2020, c’est pour 2014. J’ai 20 ans d’expérience dans le privé et dans le public. J’ai eu des responsabilités locales, nationales et internationales. C’est quoi ce truc de dire que je ne suis pas prêt », tempête-t-il. A voir si le choix de faire l’union coûte que coûte avec des partenaires au poids politique mesuré paiera à l’heure du scrutin. « C’est ma responsabilité, je suis le patron et j’assumerai mes choix. »
Les « futurs maires d’arrondissement » vus par Michel Havard
1er arrondissement : Jean-Baptiste Monin. 34 ans. Marié, père de 2 enfants. Chef d’entreprise dans le domaine de l’enseignement
2e arrondissement : Véronique Bauguil. 50 ans. Mariée, mère de 4 enfants.
3e arrondissement : Pierre Bérat. 46 ans. Marié, père de 2 enfants. Élu du 3e arrondissement et conseiller régional. Chargé des études économiques dans une institution consulaire économique régionale.
4e arrondissement : Josselin Edouard. 46 ans. Responsable du service Système d’information commun aux Chambres d’agriculture de Rhône-Alpes.
5e arrondissement : Jean-Pierre Dufour. 63 ans. Retraité. Ancien chef d’établissement à Lyon. Président d’honneur des anciens de Sc-Po.
6e arrondissement : Pascal Blache. Marié, père de 2 enfants. Président-fondateur de la marque de cosmétique Valcéna.
7e arrondissement : Laure Dagorne. 46 ans. Mariée, mère de 2 enfants. Élue du 7e arrondissement, conseillère communautaire. Travaille dans la formation et l’insertion
8e arrondissement : Stéphane Guilland. 43 ans. Marié, père de 4 enfants. Elu du 8e arrondissement. Responsable juridique.
9e arrondissement : Christelle Madeleine. 43 ans. Mère de deux enfants. Ancienne suppléante de Denis broliquier lors des législatives de 2012. Responsable du développement économique dans une grande enseigne de la distribution.
Beau rassemblement opéré par Michel Havard !
Ca va le faire en mars 2014 !
Havard fera-t-il pire que Perben ?
Il est bien parti pour…
@Kestion : Non Havard a au moins le talent d’être sympathique !