Photo © Fabrice Schiff
Par Benjamin Solly
Christophe Boudot, le candidat du Rassemblement Bleu Marine à Lyon, présentait mercredi 12 mars 2014 ses cinq propositions majeures pour lutter contre l’insécurité, dont la mise en place de caméras corporelles sur les policiers municipaux.
S’il était accompagné par la tête de liste du 4e arrondissement, Damien Monchau, c’est bien dans le 8e arrondissement que Christophe Boudot a tenu à détailler ses propositions sur la sécurité. « On note dans cet arrondissement une explosion de la délinquance et des incivilités au quotidien. » Classé en zone de sécurité prioritaire par Manuel Valls, le quartier de Mermoz cristallise ces tensions, selon Boudot. « C’est un aveu d’échec pour le 8e, dont l’adjoint à la sécurité de Gérard Collomb, Jean-Louis Touraine, est issu. » Pour répondre aux enjeux sécuritaires, le candidat FN privilégie « la tolérance zéro » autour de cinq axes.
En développant notamment le parc de caméras de vidéosurveillance à Lyon. Un projet porté par Gérard Collomb, qui souhaite 600 appareils d’ici à 2020 à Lyon. « Lorsque Bruno Gollnisch proposait à Gérard Collomb il y a une dizaine d’années le développement du parc de caméras de vidéosurveillance, Gérard Collomb hurlait à ‘Big Brother’ », raille le candidat FN. Christophe Boudot compte également équiper les policiers municipaux d’un système de caméras corporelles. « Un système d’enregistrement activé par l’agent, et dont la mémoire cache conservera les images des 30 secondes précédant son déclenchement », précise Damien Monchau.
Christophe Boudot souhaite également renforcer les effectifs de policiers municipaux. « 50 embauches immédiates », promet-il. Objectif ? Développer une brigade de nuit armée. « Il n’est pas question de déshabiller les effectifs de jour, comme certains le proposent. » En accord avec les conclusions du rapport de la chambre régionale des comptes (2010), le secrétaire départemental du FN du Rhône ne s’explique pas que certaines missions de surveillance de la voie publique passent hors des circuits publics. « Il est ahurissant de sous-traiter, par exemple, la surveillance des berges du Rhône à des sociétés privés », dénonce-t-il.
Michel Havard « bling-bling »
Le projet de plateforme VigiLyon doit permettre aux citoyens actifs d’aider la police dans sa mission. Orwellien ? Outil de délation pour les uns, participatif pour les autres, Christophe Boudot lui trouve plus de pertinence que l’application « Alerte SOS » de Michel Havard. « Quand un mauvais élève pompe sur son voisin, on s’en rend compte immédiatement », charge le candidat FN qui estime que l’outil « bling-bling » du candidat UMP-UDI doublonne avec le 17. « C’est un projet inefficace couteux et dangereux pour l’utilisateur, qui en plus de se faire violenter, risque de se faire voler son portable », embraye Damien Monchau. Parallèlement à VigiLyon, Boudot veut mettre en place un numéro vert aux mêmes effets.
La tête de liste promet également l’expulsion immédiate de toute les populations nomades du territoire. « En cas de flagrance, le démantèlement des camps et l’expulsion se fera en moins de 48h », explique-t-il. Boudot voit dans cet enjeu l’échec de l’Europe, et de « Michel Havard et de Gérard Collomb, dont les partis ont votés toutes les lois à Bruxelles. » Le candidat FN assure également qu’il mettra fin à toute les coopérations décentralisées, citant l’exemple du Grand Lyon avec Tinca (Roumanie) « qui a coûté 300 000 euros aux contribuables du Grand Lyon. » Il faudra pour cela qu’il puisse convaincre la majorité des élus communautaires, ce qui parait moins probable.
Dernier axe développé par Christophe Boudot, la solidarité à géométrie variable. « Les délinquants déjà condamnés et récidivistes doivent sortir des logements sociaux ou des CCAS de la Ville », propose-t-il. Une démarche coercitive que le candidat souhaite également appliquer aux parents des délinquants. « Nous devons mettre fin à cette mosaïque de délinquance qui existe à Lyon », termine Boudot. Avant le 1er tour de l’élection municipale, le 23 mars prochain, le candidat FN tiendra une dernière conférence de presse le 20 mars autour des conflits d’intérêts présumés de la Ville de Lyon.
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