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Par Benjamin Solly
Il assure vouloir donner un coup de main à Michel Havard. Pourtant, la posture du bon lieutenant de campagne prise par Georges Fenech, à neuf mois des municipales, ne convainc guère et inquiète la droite lyonnaise. Décryptage.
A vouloir jouer au bon petit soldat, Georges Fenech suscite au mieux la circonspection, au pire l’ire de l’entourage de Michel Havard. Ses lieutenants se sont étranglés en découvrant que l’homme de Givors souhaitait durablement s’implanter à Lyon et intégrer les listes du candidat désigné par les primaires de l’alternance. « A titre personnel, je n’ai jamais eu de discussions sur le fait que Fenech soit présent sur les listes et je ne suis pas sur que Michel ait évoqué le sujet avec lui », explique son directeur de campagne Damien Gouy-Perret. Le son de cloche est différent dans les équipes du député de Givors. Son directeur de campagne, Renaud Pfeffer, rapporte la rencontre qu’il a eu avec Michel Havard le 12 juin dernier. « La rencontre a duré près de deux heures et nous avons balayé tous les sujets », détaille-t-il. Sont-ils allés plus avant sur l’association créée par Georges Fenech, baptisée « Force d’Avenir », qui doit préparer les conditions de son implantation à Lyon ? « Ils l’ont évoquée mais sans précision du nom et de l’objet de cet outil », glisse un proche de Havard. Conséquence ? Un camp hurle à l’entrisme quand l’autre estime avoir joué la transparence dans la démarche.
Peu importe finalement de savoir s’il y a eu ou non communication entre les deux hommes. Georges Fenech veut revenir à Lyon pour s’y implanter durablement. Voilà le principal objectif de son association nouvellement fondée, Force d’avenir. L’outil, selon son créateur, doit fournir un travail préparatoire sur les thèmes de « l’autorité, la sécurité, la famille, la solidarité et le travail. » En un mot, préparer le terrain programmatique sur ces sujets spécifiques. On imagine plus volontiers que Force d’Avenir servira de train d’atterrissage à Fenech pour les législatives de 2017. En effet, sa circonscription givordine pourrait faire les frais d’un redécoupage électoral et Fenech se verrait volontiers candidat sur la 4e circonscription de Lyon. « C’est totalement faux, nous ne sommes absolument pas dans ce calcul politique. Nous venons pour aider Michel Havard. Point », recadre un lieutenant de Fenech. Personne à droite ne croit à la posture de contrition du camp des vaincus.
La députée de la 4e circonscription du Rhône, Dominique Nachury, prend la menace de l’arrivée de Fenech au sérieux. « Je ne peux pas l’ignorer. Mais cela me motive encore pour encore plus m’implanter durablement et travailler sur ce territoire. » On se souvient de la morgue de Georges Fenech, qui annonçait qu’il repartirait sur les rives de Gier si les Lyonnais(es) ne lui donnaient pas la tête de liste. « Cela aurait été valable si j’avais été éjecté avec un faible score au 1er tour. Je suis au 2nd tour où j’obtiens 46% des voix, où je remporte cinq arrondissements sur neuf », glissait Fenech vendredi dernier à l’évocation de son rétropédalage. « Je pensais qu’il retournait à Givors, je ne comprends pas sa nouvelle prise de position », pique Nachury. Pour cette dernière, la création de Force d’Avenir est un « vilain signal » envoyé aux Lyonnais(es) et à celui qui a été « désigné par les primaires. » D’autant que si l’association n’a pas fait mention d’un objectif municipal dans ses statuts, il faudra qu’elle reste une coquille vide pour ne pas venir alourdir ses comptes de campagne. Il faudrait pour cela que Michel Havard retienne Fenech sur ses listes, ce qui est loin d’être acté.
Havard vs Copé, acte II
Il est un homme qui pourrait pousser Michel Havard à prendre Georges Fenech en colistier. Il s’agit de Jean-François Copé. En effet, le président de l’UMP était déjà à la manœuvre durant l’entre-deux tours, et les ralliements de Nora Berra et Emmanuel Hamelin à Fenech portent sa marque. Certes, le candidat lyonnais sera officialisé le 25 juin prochain par la commission nationale d’investiture de l’UMP. C’est ce même organe qui pourrait porter les derniers espoirs de Georges Fenech aux municipales lyonnaises. En effet, l’investiture des têtes de listes d’arrondissements passe par la commission nationale d’investiture. A Lyon, elles seront désignées en octobre prochain. « La tête de liste (Michel Havard) fait ses propositions mais nous recevons également d’autres candidatures. On rentre ensuite dans la négociation, mais la CNI peut imposer des têtes de listes, même si nous préférons la concertation », confirme-t-on du côté de Paris. Michel Havard n’en a pas fini avec ses « amis » lyonnais, en particulier avec Fenech qui jure revenir sur Lyon « pour rendre service. » L’enfer est pavé de bonnes intentions.
Le problème, ce n’est tant pas Fenech mais son entourage proche…Aucune confiance dans ces gens-là…
J’ai du mal à croire que Fenech n’en ait jamais parlé avant sa conf de presse.
J’ose esperé que les 2 hommes sont assez intelligents pour bosser ensemble.
Connaissant les « techniques » Fenech employées à Givors, je ne suis pas étonné qu’il essaie d’entrer par la fenêtre après qu’il a lui même fermé la porte un peu vite
Fenech a fait sa campagne sur le rassemblement, seule façon de gagner face à Gégé 1er. Havard l’imitera t’il ? Sachant que l’UMP de Lyon est divisé en 2 camps voire plus….