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Par Benjamin Solly
Le candidat de l’UMP et de l’UDI a présenté à la presse son « contrat avec les Lyonnais », jetant ainsi ses bases programmatiques en vue des municipales lyonnaises des 23 et 30 mars prochains.
A Gérard Collomb l’Antiquaille, à Michel Havard la Tour Rose ! 48 heures après la présentation des têtes de liste du sénateur-maire de Lyon depuis le restaurant panoramique de son ami et thuriféraire Christian Têtedoie, Michel Havard a choisi l’établissement 4* d’Alain Dinc pour reprendre l’initiative dans cette campagne des municipales. Une presse venue en nombre, le ban et l’arrière-ban des soutiens de l’ancien député et une salle en configuration « meeting » pour un Havard en mode lutrin/micro-cravate. La scénographie, qui doit marquer l’émancipation d’un candidat de moins en moins timide, rappelle l’exercice de février dernier. A croire que l’entrée dans l’arène du rétiaire Collomb a décomplexé son principal adversaire. Ajoutez à cela le sondage CSA du jour, réalisé pour BFM TV, Orange et Le Figaro, qui place la droite en tête des intentions de vote au premier tour du scrutin de mars, l’humeur du jour était plutôt au beau fixe dans l’écurie de Havard.
Parlementaires, référents, maires d’arrondissement pressentis, ils étaient nombreux à faire la claque au discours. Même la retardataire Fabienne Lévy (UDI), qui a fini par trouver un anneau pour accrocher son biclou, était de la partie. « Au moins dans le 6e, il y a des places pour les vélos », nous lance-t-elle malicieuse. Un peu à contrecœur, le potineur Gérard Angel confie Faust à Elodie Humeau. Il le retrouvera sain et sauf au terme de la conférence. Dans le fond de la salle, les community managers jouent les dactylos dans un rythme syncopé. A telle enseigne que le hashtag #ConfMH aura été celui le plus utilisé par les Twittos « avec près de 500 tweets diffusés ce matin sur le réseau social », précise le directeur de campagne Damien Gouy-Perret. Entre la mise en scène de la salle, le nombre important d’élus et de membres de « Génération Lyon » et l’énorme artillerie sortie pour arroser les réseaux sociaux, Havard a envoyé un signal fort.
Au-delà du décorum, l’ancien député était attendu sur le contenu. Après une entrée en campagne en septembre, le candidat freinait sec devant les sollicitations des journalistes, bottant à chaque fois en touche sur les questions programmatiques. Le temps est désormais venu de dévoiler sans révéler. Pour donner dans la métaphore, le contrat de Michel Havard pour les Lyonnais ressemble à s’y méprendre à l’édification d’une maison. Avec les primaires de l’alternance et l’accord avec l’UDI, Havard a bétonné les fondations de l’union de la droite et du centre. Voilà qu’il érige désormais le bâti. Le faîtage est composé de « l’humain », la toiture de « l’urbain », la charpente s’appuie sur « la performance et l’équilibre. » A l’intérieur, cinq pièces comme autant de thématiques qui borderont le programme du candidat : le rayonnement de Lyon, la réussite, la sécurité, la vie quotidienne et la qualité de vie.
S’il souhaite faire de Lyon « la pépite des Métropole européenne », Michel Havard compte également tamiser tous les gisements aurifères de la ville. Notamment du côté des pôles santé et nutrition. « Nous investirons dans la création d’un véritable écosystème favorable à l’émergence d’un pôle de référence mondial », promet-il. A la ville intelligente et autonome en énergie, baptisée « Smart City », Michel Havard veut ajouter les « Smart Citizens », offrant aux Lyonnais la possibilité de devenir des acteurs à part entière de la collectivité. Un projet qui passe par la mutualisation des outils d’informations de la municipalité, qu’il souhaite ouvrir aux entreprises et aux habitants.
Côté réussite, le candidat veut soutenir l’accompagnement des enfants en décrochage scolaire via le tissu associatif. Notamment en s’appuyant sur les associations « Coup de Pouce Clé », la Fondation pour la réussite scolaire et l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme basée à Lyon. Il imagine également la mise en place de « L’Ouvrage », un incubateur qui sera un lieu d’innovation, de création et d’entrepreneuriat basé dans le 4e arrondissement. « Les locaux de la SEPR, sur 5000 m2 sont calibrés pour mener à bien ce projet », s’enthousiasme Havard. Pour les plus anciens, il annonce la création de « Tickets-restaurant Séniors » pour maintenir une forme de lien social en permettant à ces derniers de déjeuner dans un restaurant de leur quartier.
Sur la sécurité, Michel Havard prend appui sur son référent, le parlementaire Georges Fenech. Il vise la création d’une brigade canine et le renforcement du dispositif de vidéosurveillance à Lyon. « Nous avons tous la boule au ventre quand nous voyons sortir nos enfants le soir », dramatise-t-il à dessein. La vraie nouveauté pourrait être le lancement d’une application gratuite pour Smartphone destinée à alerter les services de police en cas de fort danger. « Cette proposition ressemble à s’y méprendre au dispositif Vigilyon que j’ai présenté devant la presse le 17 septembre dernier, puis développé lors d’une conférence de presse dédiée à nos propositions en matière de sécurité le 17 décembre », tempête par voie de communiqué le candidat du FN Christophe Boudot. Pour créer ce climat sécuritaire, Michel Havard usera des arrêtés municipaux.
Sur la problématique de la vie quotidienne, le candidat de l’UMP et de l’UDI veut prendre à bras le corps la question de l’accueil de la petite enfance. « Je veux créer de nouveaux berceaux mais également développer les solutions de garde alternatives à travers les délégations de services publics et la réservation par la municipalité de places dans les crèches d’entreprises », expose-t-il. L’autre gros dossier, c’est évidemment cette ligne de métro Saint-Paul/Part-Dieu réclamée à corps et à cri par le candidat. D’un coût de 550 millions d’euros pour ce dernier, elle représenterait un investissement aux alentours de 850 millions d’euros selon les chiffres avancés par Gérard Collomb. « Le Sytral, c’est un budget d’investissement d’un milliard d’euros par mandat et ce projet courra sur deux mandats », rappelle Havard, qui souhaite que le syndicat mixte, déjà décrié par la commission régionale des comptes, devienne « une direction Transport de la future métropole »
Sur la qualité de vie, Michel Havard veut s’engager dans un acte local de décentralisation : doter les mairies d’arrondissement d’un budget d’investissement. « Nous travaillons pour voir comment juridiquement la manœuvre est envisageable », glisse-t-il. Il propose également deux plans d’embellissement de la ville, autour des ponts de Lyon et du mobilier urbain, une collecte pneumatique des déchets et un grand projet d’équipement en panneaux solaires des bâtiments de la Ville, baptisé « Lyon solaire. » Autre perspective qui tient à cœur au président de l’association HQE, faire de Lyon la Capitale Verte de l’Europe comme le fut Nantes en 2013. « Nous candidaterons pour l’être en 2020 », précise-t-il.
L’impôt n’augmentera pas, foi de Havard !
Pour réaliser ses ambitieux projets, le candidat assure qu’il n’augmentera pas les taux d’imposition. « L’Etat augmente les bases chaque année, ce qui rapporte mécaniquement près de 10 millions de recettes supplémentaires à la Ville. Avec la nouvelle révision prévue dans deux ans, il serait criminel d’augmenter nos taux », tacle-t-il. Havard promet également de mieux mutualiser les services pour réaliser les économies nécessaires qui permettront de dynamiser l’investissement. Seul point en suspens, la présidence du Grand Lyon et de la métropole lyonnaise. En octobre, il estimait le mandat « incompatible » avec celui de maire. Il a depuis tourné casaque, assurant qu’il « n’excluait rien. » « J’en ai parlé avec Alain Juppé, qui n’est pas président de sa communauté urbaine et Christian Estrosi, qui est président de la métropole Nicoise », confesse-t-il. Et d’assurer qu’il tranchera cette question plus tard, évoquant toutefois « le potentiel » de certains de ses colistiers pour occuper le poste. Au sortir de la conférence de presse, Michel Havard a croisé Bruno Le Maire, venu en soutien du candidat de l’UMP à Bron Yann Compan. Ce soir, c’est avec Nicolas Sarkozy, que Carlita a pris dans sa housse de guitare pour son concert lyonnais, qu’il s’entretiendra. Ce Havard-là est entrain de prendre une vraie dimension. Et s’il réussissait son pari fou de battre Gérard Collomb en mars prochain ?
« prendre une vraie dimension », vous êtes charmant en site de soutien à ce candidat dit de « droite ». La seule hypothèse des panneaux solaires est risible et démontre à l’envi qu’il ne connaît rien aux sujets. Bref, il est amusant. Youpi.
En route vers la victoire de la GÉNÉRATION LYON !!