La tribune libre de Justin Calixte
Ma dernière tribune libre m’a valu moult réactions de lecteurs de Lyon people. Peu amènes. Décidément quand on est de droite, on veut voter à droite même si le candidat proposé vous déçoit ou pour certains vous fait honte.
Dans ce billet d’humeur, j’expliquais que même si la droite abandonnait Fillon pour la présidentielle, elle pourrait se refaire aux législatives et pourrait appliquer son programme beaucoup mieux qu’avec un président disqualifié. L’un de mes correspondants pense que ma seule excuse est un début de sénilité. Il ne comprend pas du tout que je ne veuille pas reconnaître que Fillon a été victime d’un complot manigancé par les médias et la justice aux ordres de Hollande et de son fils spirituel Emmanuel Macron (sic).
Diable ! Diable ! Si je suis son raisonnement, ce seraient les comploteurs qui ont obligé Fillon à embaucher Pénélope, ce seraient eux qui ont fixé des rémunérations hors normes, ce seraient eux qui ont effacé les preuves de son travail, ce seraient eux qui ont obligé un de ses amis milliardaires à engager la femme de Fillon pour des travaux quasiment inexistants et néanmoins payés une fortune. Ce seraient eux également qui ont obligé le candidat de la droite à se faire offrir des costumes à prix d’or par un porteur de valises bourrées d’argent émanant de ce que l’on appelait jadis des rois nègres avant que la bien-pensance n’ait interdit cette expression.
Diable ! Diable ! Je ne suis pas idiot. Évidemment que les médias et la justice ont profité des errements de Fillon pour le déstabiliser. Mais si le candidat à l’élection présidentielle avait eu les fesses propres, ils ne lui auraient jamais chercher des noises, en tout cas ils n’auraient rien trouvé. Et mon propos était d’expliquer que la droite sans Fillon était plus à même d’imposer son programme qu’avec lui. Mais à quoi bon chercher à convaincre ceux qui se refusent à toute réflexion. L’un de mes contradicteurs m’avoue qu’il ne peut voter pour Macron, à ses yeux homme de gauche, car il a toujours voté à droite. À la fin de son message, il ajoute comme excuse qu’il a toujours été un fidèle chiraquien.
Diable ! Diable ! Chiraquien ? Comment a-t-il pu oublier que Jacques Chirac avait voté Hollande comme Bayrou en 2012, que de nombreux anciens ministres de Jacques Chirac (comme Jean-Paul Delevoye, Alain Madelin, Renaud Dutreil, Anne-Marie Idrac, Jean-Jacques Aillagon et même Dominique Perben !) sont macronistes et que, cerise sur le gâteau, le petit-fils de l’ancien président avait rejoint le mouvement d’Emmanuel Macron dès le mois de juin 2016. Je sais que mes interlocuteurs de droite, nullement convaincus par mes propos, voteront Fillon comme un seul homme au premier tour. Pour qui voteront-ils au deuxième puisque leur candidat les aura précipités dans le mur alors que cette élection était imperdable et gagnée d’avance ?
Je n’aimerais pas être à la place de Fillon quand les yeux de ses supporters d’aujourd’hui se décilleront. J’espère que Poutine l’accueillera comme il l’a fait pour Gérard Depardieu. Il reste à espérer que cette droite déboussolée enfin débarrassée de Fillon, se reprendra aux législatives (on a le droit de rêver) et pourra mettre en œuvre son programme nécessaire pour que la France reprenne pied. Ce qui serait possible avec un Macron président plutôt qu’une Marine Le Pen.
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