Par Marco Polisson
Celui que les médias aiment présenter comme « pragmatique » ou encore « sympathique » et même « socialiste » (comme nos confrères de France 3 Rhône-Alpes, tout émoustillés à l’idée d’accueillir le grand homme vert pâle) a choisi Lyon pour tenter de donner un coup de fouet à sa campagne atone et sans relief. Quitte à s’auto-flageller ?
Et pour le même résultat qu’Anne Hidalgo ou Christiane Taubira dont les déplacements lyonnais ont tourné au ridicule ? C’est en effet ce que craignent les militants écologistes encore lucides tant Lyon est présentée comme la ville symbole de l’échec des écologistes depuis leur arrivée au pouvoir. L’année 2020 avait été polémique, et 2021 encore plus catastrophique, ce qui leur a valu un bonnet d’âne format XXL.
Il faut donc être complètement à côté de la plaque (ou journaliste à France 3) pour penser qu’à Lyon – où les écologistes ont été élus avec seulement 17% des inscrits – Yannick Jadot est en terrain conquis. Monsieur 5% (dans les sondages) n’est donc pas le bienvenu à Lyon dont les habitants rejettent en masse la politique de ses deux élus Grégory Doucet et Bruno Bernard, héros malgré eux d’une pitoyable série à succès.
Comble de l’ironie – ou de l’amateurisme – les grands stratèges écologistes ont choisi la Confluence (quartier emblématique de Gérard Collomb) et la scène du H7 « lieu totem de la French Tech, pour prononcer son discours. ». Or là non plus, il n’est pas le bienvenu depuis que ses amis écologistes ont décidé de supprimer leur subvention de 100 000 euros à l’association French Tech, comme l’avait révélé à l’époque Tribune de Lyon.
Et ce n’est pas le seul grief qui leur est fait, comme le rappellent Allan Bouamrane (Référent des Jeunes avec Macron 69) et Sarah Peillon (Référente de LaRem Métropole de Lyon) dans le communiqué ci-dessous.
« Alors que Yannick Jadot a choisi Lyon pour présenter son projet présidentiel ce week-end, voulant faire de notre ville le symbole de la gouvernance écologiste, La République en Marche et les Jeunes avec Macron tiennent à souligner l’échec de la politique menée par son parti depuis 2 ans sur notre territoire.
Dès les premiers instants de leur mandat, les écologistes ont multiplié les polémiques inutiles et clivantes : qualifiant d’abord le Tour de France de « machiste et polluant » avant de remplacer le terrain de football d’une école par des copeaux de bois pour finir par interdire le foie gras dans les réceptions officielles.
Après avoir clivé, ils ont sacrifié par pur dogmatisme.
Sacrifié toute ambition pour la sécurité avec des investissements minimes prévus et aucun plan pour le développement de la vidéo protection. Résultat concret : les situations à la Guillotière et à la Duchère se dégradent et la police municipale de Lyon a plus de difficultés pour recruter que les villes voisines.
Sacrifié l’économie avec une vision dogmatique du développement de la Métropole, réfutant toute politique d’attractivité et de création d’emplois au profit d’une politique décroissante qui s’oppose, par exemple, au développement de la Part-Dieu, qui retire ses aides à la French Tech lyonnaise et qui baisse la subvention de l’ADERLY, l’agence de développement économique de Lyon, et qui choisit de dégrader les possibilités de croissance dans la modification du PLU-H. Concrètement, ce sont les emplois de demain des Grands Lyonnais qui sont sacrifiés.
Sacrifié leurs engagements pour la culture avec la coupe dans la subvention à l’Opéra de Lyon, l’abandon des Ateliers de la Danse au Musée Guimet ou plus marquant encore l’abandon de toute ambition culturelle pour le site de Fagor-Brandt qui accueillait les Nuits Sonores, le Street Food Festival et la Biennale et qui participait à rendre plus vivant le quartier de Gerland en pleine mutation.
Sacrifié les principes démocratiques qu’ils revendiquaient jusqu’alors avec une gestion des deux institutions dégradées depuis deux ans, affichant un mépris assumé de l’opposition, et un désintérêt pour la concertation citoyenne notamment dans la manière de mettre en place de la zone de faibles émissions. Nous regrettons par ailleurs l’absence de gouvernance autour de la gestion de crise sanitaire pilotée auparavant au niveau métropolitain.
Sacrifié leurs ambitions pour les mobilités décarbonées en s’opposant au Lyon-Turin (1 million de camions sur les routes en moins), avec un développement du métro en sursis et une concertation citoyenne pratiquée au rabais pour ce qui est du projet de téléphérique vers l’Ouest lyonnais…
Économie sacrifiée, culture abandonnée, sécurité délaissée, démocratie bafouée…le dernier mandat pour le climat ne doit pas faire oublier les enjeux de justice sociale et de développement économique.
La décision de Yannick Jadot de prendre cette politique comme exemple de son ambition pour la France symbolise déjà l’échec de son projet présidentiel. »
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