Thérèse Rabatel, Cécile Henry et Cécile Bello lors du lancement de Rhône-Alpes Pionnières en février 2013. Photo © Fabrice Schiff
Par Benjamin Solly
L’adjointe à la Ville de Lyon, déléguée à l’égalité homme-femme, évoque pour Lyon People les grandes problématiques autour de la question des inégalités de genre en ce 8 mars 2013, journée internationale des Droits des Femmes.
C’est dans le métro lyonnais – avouons-le, par le plus pur des hasards – que nous croisons vendredi matin Thérèse Rabatel. Arrêt Hôtel de Ville-Louis Pradel évidemment, où la maire-adjointe s’apprête à rejoindre ses quartiers à la mairie de Lyon. Non sans avoir consenti préalablement à revenir, pour Lyon People, sur les grands enjeux de cette journée internationale des Droits des Femmes.
C’est autour du triptyque « Femmes, salaires, inégalités » que la Ville de Lyon a décidé de porter le fer. « Nous avons un plan en 65 actions qui mobilise 14 adjoints engagés dans leurs différentes compétences : la culture, le sport, l’université, le logement, la sécurité. » A telle enseigne qu’elle sera samedi au côté de Thierry Philip en mairie du 3e arrondissement pour une rencontre-débat dès 15h30 autour des « inégalités dans le monde du travail. »
Une vigilance toute particulière est ainsi portée sur les questions de l’emploi et des violences. « La question de l’emploi représente bien sur un salaire, mais une possibilité d’émancipation. Quand les salaires sont insuffisants, la vie des femmes devient extrêmement difficile. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi cette thématique sur Lyon », précise-t-elle.
La problématique ne se pose pas, selon Rabatel, à la municipalité. « Au niveau des indemnités, nous sommes tous logés à la même enseigne. La parité est également respectée car inscrite dans la loi », rappelle-t-elle à l’unisson du discours de François Hollande la veille à l’occasion d’une convention de l’égalité à Paris. « J’étais jeudi soir avec le Président de la République qui a fait un grand discours sur l’égalité femme-homme, et qui soulignait que tous les ministres devaient être engagés. »
La question des violences est également au cœur de l’action municipale. « Les violences peuvent vous enlever la vie comme elles peuvent vous la pourrir au jour le jour, vous dévaloriser, vous mettre à tort dans un état de douleur et de honte », tempête-t-elle.
Et d’annoncer pour mars à Lyon « l’ouverture de deux logements qui serviront d’hébergement d’urgence pour les femmes victimes de violences. » Un outil opérationnel pour une réponse au quotidien. « Les hommes qui pratiquent ces violences connaissent pour la plupart les lieux de résidence de ces femmes, qui ont besoin de pouvoir se mettre rapidement à l’abri. »
Collomb machiste ? « Un fantasme »
La question de l’incorrection de Gérard Collomb auprès de la gent féminine prend une toute autre dimension en cette journée de mobilisation. « C’est un fantasme », clôt immédiatement Rabatel. « Il a fait beaucoup d’efforts et de progrès. Cette année, il a augmenté mon budget et je peux vous dire qu’il y a peu d’adjoints dans ce cas. C’est un des raisons pour lesquelles je peux financer ces deux logements d’hébergement d’urgence qui ouvriront en mars. »
Mais l’adjointe reconnaît toutefois un démarrage difficile de l’édile lyonnais. « C’est vrai qu’il ne démarrait pas fort sur la conception de l’égalité, mais il a vraiment beaucoup progressé », sourit-elle. Et assure qu’elle souhaite continuer sur un troisième mandat de Collomb l’action menée pour l’égalité homme-femme. « Quand on creuse son trou, on a envie de continuer le combat. C’est évident. »
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