ACTU AGENDA ANNONCES ARCHIVES JUSTIN CALIXTE WOUZWOU TOUSSAINT POTHIN
Invitations Kiceti
Jeux  
 



 

Les humeurs de Justin Calixte

Chronique satirique du 9 janvier 2006

 

Diable. Il n'est pas facile de souhaiter une bonne année à un ami en phase terminale. C'est un peu ce qui m'arrive avec ce premier bilet de 2006. J'aimerais bien vous présenter des « vœux de bonheur et de réussite » comme ça se fait ici et là. Mais comment le faire quand tous les clignotants sont au rouge. Quand la France non seulement touche le fond mais pire, semble ravie de son sort. À qui la faute ?

 

Évidemment, il faut condamner la classe politique qui depuis trente ans occupe le devant de la scène. Et particulièrement Mitterrand, le menteur cynique et Chirac le démagogue dont la couardise n'a d'égal que son manque de clairvoyance. (Au passage, on peut également blâmer les citoyens débiles qui ont cru même une seule seconde en eux au point de leur accorder leurs suffrages).

Mais il ne faut pas oublier dans l'opprobre, les deuxièmes couteaux, les petits, les sans-grades du personnel politique (ça va de Fabius à Yvon Deschamps, de Raffarin à Mercier en passant par Perben et combien d'autres) qui en échange d'une place éligible, d'un privilège, d'un passe-droit, d'une médaille en chocolat se sont compromis et ont participé de cette faillite annoncée et aujourd'hui consommée. Pour que les choses soient claires Laguiller et Le Pen ne valent pas mieux.

 

Les Vrais coupables

Il serait injuste d'oublier la presse qui par idéologie ou par une paresse intellectuelle entraînant un mimétisme coupable avec ceux qui du haut de leur piédestal de papier font l'opinion, les médias n'en finissent pas de mettre la pression sur les différents pouvoirs afin de promouvoir des idées fausses qui année après année ont fait la France d'aujourd'hui. Sous De Gaulle, la presse (de Minute au Canard Enchaîné en passant par l'Express, le Nouvel Obs. et la majorité des quotidiens) a tiré à boulets rouges sur le général, le nucléaire, la décolonisation, la décentralisation,... Les mêmes ou presque (de Lacouture à Olivier Todd en passant par Serge July - déjà -) nous ont vanté les mérites des Maoïstes, de Castro et autres Khmers Rouges. Les mêmes ou leurs cousins à moins que ce ne soient leurs frères ont fait semblant d'ignorer les turpitudes de Mitterrand ou de croire aux vertus de Chirac. La plupart des journalistes d'aujourd'hui tombent à bras raccourcis sur la justice et autres institutions qui ont failli à Outreau.  Bizarrement, ils oublient leurs reportages orientés commis par leurs confrères et eux-mêmes tout au long de l'enquête. Pour la majorité des journaux, il fallait voir dans cette affaire les errances des « notables » (sic) d'Outreau (le notaire, le chauffeur de taxi, la boulangère) qui profitaient des malheurs des parents, dans la misère, obligés, en échange d'une baguette de pain de prostituer leurs enfants. (sic)

N'est pas Zola qui veut, mais de nos jours on n'est pas regardant - la pression médiatique n'a sans doute pas été sous influence sur la justice. Les mêmes avaient cloué au pilori et bousillé la vie du notaire de Bruay en Artois, dénoncé sans vergogne la mère du « petit Grégory », condamné le Père di Falco ou Baudis dans l'affaire Allègre. A Lyon, Lyon Capitale s'était fait une spécialité de diffamer ceux qui avaient le malheur de leur déplaire ou de les gêner. Tous aujourd'hui de Gaccio à Karl Zéro (nouveaux gourous de l'info), en passant par la rédaction de France 2, sans oublier Colombani du Monde et tous les « photocopieurs » qui radotent dans la presse quotidienne parisienne ou de province continuent de tenir le haut du pavé. Pour eux, pas question de repentance.

 

Mea Culpa

Ils préfèrent inviter la France à maudire son passé : hier Clovis, aujourd'hui Napoléon, demain sans doute le chevalier Bayard et après-demain Vercingétorix. Par couardise ou par inconséquence, nos élus se couchent devant ces « poujado-trotskiste » alors qu'il serait salutaire de les faire taire. La France leur fait honte. Il serait peut-être temps que les Français se réveillent et leur fassent savoir que ce sont eux qui nous font honte. Je ne sais ci c'est l'abus de papillotes ou cette litanie écœurante, mais je me sens barbouillé. Je vais aller vomir. Ça ira mieux après. Bonne année quand même.

 

 à suivre, Chronique satirique du 19 décembre 2005