Les humeurs de Justin
Calixte
Chronique satirique du 11 septembre 2006
Allons bon ! Déjà la rentrée ! Le « prince Marco » qui se
prend pour SAS, m'a rappelé à l'ordre ce matin. « Et votre chronique ? Il
me la faut pour ce soir » Ah oui ! Ma chronique ! Mais faut-il continuer
de l'écrire ? Combien de lecteurs de Lyon People peut-elle intéresser ?
Une centaine tout au plus. C'est pas bezef. Et quand je pense que je le
fais gratos ! En plus je me fabrique mois après mois de nouveaux ennemis.
Je n'en manque pourtant déjà pas. Mon meilleur ami ne m'adresse plus la
parole sous prétexte que Lyon People a brocardé une ex-miss Montchat. Un
autre qui rêve de revenir aux affaires m'a reproché d'être devenu trop
indulgent avec Gérard Collomb... Tout cela est bien dérisoire. Mais
qu'est-ce qui ne l'est pas dans nos pauvres petites vies ? Je vous le
demande un peu.
REMPLISSAGE
La presse qui a fait beaucoup de remplissage ces deux
derniers mois avec ses dossiers sur « les cathares », « les couples
célèbres », « Staline », « La nouvelle jet-set », «les cathédrales », «les
philosophes de l'Antiquité » (on a exceptionnellement échappé aux
« secrets des Francs-maçons »). Même quand elle n'a rien à dire la presse
ne peut s'empêcher de paraître. C'est peut-être son principal défaut.
(Pour info, j'ai tout lu et l'on n'apprenait rien de nouveau). Décidemment
nos canards sont toujours égaux à eux-mêmes. Actu ou pas.
INVENTAIRE
Pourtant il s'en est passé depuis ma chronique de juillet :
D'abord, une excellente nouvelle : il y est de moins en moins de mort sur
les routes. Près de 50% de moins qu'il y a 4 ans. Bizarrement ça intéresse
très peu de média. Pas question pour nos libertaires indécrottables de
donner un satisfecit à Chirac et Sarkozy qui ont recours au
bâton (et aux radars) pour rendre les Français moins stupides sur la route
et accessoirement moins meurtriers. Nos journalistes préféraient sans
doute les mesures gaucho laxistes de leurs amis inconséquents. Le chômage
baisse également. La reprise promise par le gouvernement est au
rendez-vous. Pas question d'en faire tout un plat. On fait silence ou la
fine bouche en appelant à la rescousse Jack Lang de permanence en
août. Autre bonne nouvelle qui a du attrister Madame Mitterrand :
Castro est bien malade. Malheureusement, il pourrait s'en tirer.
Son frère Raul a récupéré le spectre. On sait que seuls les curés
et les homos souhaitent aujourd'hui se marier. De la même façon, il n'y a
plus que les communistes pour se refiler le pouvoir de façon hebdomadaire.
Je n'ose revenir sur ce pauvre Zidane qui a failli
être lunché après son énième carton rouge. Dieu merci, ses sponsors qui
avaient beaucoup investi sur son image y ont mis bon ordre. Notre héros
reste sur son piédestal et va pouvoir encore servir d'homme-sandwich. Pour
comprendre quelque chose à cette histoire, on peut réécouter « la statue »
de Jacques Brel. Les premières paroles ont : « J'aimerais tenir
l'enfant de salaud/qui a fait graver sur ma statue/il est mort comme un
héros... »
Pendant toute une journée du mois d'août on
nous a annoncé un nouveau « drame de l'homophobie ». « Un jeune homme
s'était fait tabassé en sortant d'un bar gay ». C'était évidemment un acte
homophobe pour nos médias qui ont le « penser correct » pour bible. Pas
question d'imaginer une rivalité amoureuse ou un règlement de compte ou
que sais-je encore. Depuis c'est silence radio. Nos journalistes objectifs
avaient dû se tromper. Je ne sais pas ce qu'en a pensé Pink TV dont
on nous annonce la faillite prochaine. Faute d'abonnés. A croire que nos
homos sont moins communautaires que l'on veut nous faire croire et
méfiants avec ceux qui font leurs bizness sur leur dos. N'oublions pas
dans cet inventaire Günter Grass, Prix Nobel, grande conscience de
la gauche allemande qui avait caché pendant 60 ans s'être engagé dans la
Waffen SS. En l'occurrence notre socialiste exemplaire avait aussi été
national-socialiste. Mais déjà notre intelligentsia explique que ce n'est
qu'une petite erreur de jeunesse. Haro sur Saint Ex, les frères
Lumière et autres Alexis Carrel. Mais ne touchons pas à Günter
Grass.
INVENTAIRE (SUITE)
À part ça, « Paris Plage » a pris l'eau ; Coupet, la
mouche ; Laure Manaudou, quelques médailles ; Floyd Laudis,
des médicaments prohibés ; nos athlètes, leurs lunettes de soleil ;
Alain Bideau, ses traditionnelles cinq semaines de vacances ; Annie
Mesplède, un coup de vieux ; Bernard Rapp, journaliste
exemplaire et plein d'humour, la poudre d'escampette ; Ribéry, ses
désirs pour des réalités ; Israël et le Liban, des bombes sur la tête... et
mois quelques coups de soleil sans rencontrer le moindre raton laveur.
RENTREE
Avant d'envoyer vos enfants à l'école, lisez «la fabrique
du crétin», le bouquin de Jean-Paul Brighelli (JC Garisewitch,
éditeur). L'auteur est un prof de gauche. Son constat dramatique est loin
des discours complaisants et mensonges des syndicats de profs relayés par
les médias complices. Si le constat est juste, l'analyse (de gauche) est
plus discutable. Pour Brighelli, cette faillite de l'éducation est due à
l'utopie soixanthuitarde récupérée par les libéraux pour fabriquer les
esclaves nécessaires à la mondialisation. Bigre ! La réalité serait plutôt
que les soixante-huitards qui tiennent encore les manettes ont fichu la
frousse à tous nos politiques qui d'Edgard Faure à de Robien
en passant par Allègre ont refusé d'affronter les gardes rouges de
l'Education Nationale.
Finalement cette chronique a au moins le mérite de me
soulager. Je reviendrais sans doute le mois prochain. Si vous le voulez
bien.
Vous
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justin@lyonpeople.com
à
suivre, Chronique satirique du 26 juin 2006
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