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Les humeurs de Justin
Calixte
Chronique satirique du 12 février 2007
A en croire les sondages, il semblerait que la mayonnaise Bayrou
pourrait prendre. Incapable de choisir entre Jospin et Chirac,
j'avais voté pour lui en 2002, son discours étant de loin le plus moderne,
le plus cohérent et le moins démago. Je voterais bien pour lui cette
fois-ci, mais chaque fois que je le vois sur une estrade, je ne peux
manquer d'apercevoir le matois Michel Mercier, ci-devant Président
du Conseil Général et Grand Continuateur de l'esprit (si j'ose dire) CDS
lyonnais. (Dis-moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es). Voilà qui
est décourageant. Bayrou-Mercier, Royal-Frèche, Sarkozy-Carignon, Voynet-Mamère...
Je me demande si je ne vais pas une nouvelle fois m'abstenir. Cela ne
m'empêchera pas de payer une nouvelle fois mes impôts, sans me plaindre,
en regrettant seulement que la moitié de ce que je gagne soit dilapidé par
de redoutables irresponsables.
Triche des riches
Que ceux qui pensaient que la vie politique était un sacerdoce, qu'on ne
s'y enrichissait pas, que seul le goût du pouvoir et des honneurs motivait
les hommes et les femmes qui prétendent faire notre bonheur se rassurent,
on peut y faire fortune. Au point de payer l'impôt concernant celle-ci. On
savait que Le Pen le payait. On sait maintenant que Ségo le
paie, seulement depuis deux ans, et Sarko, seulement depuis un an.
Vous ne trouvez pas ça bizarre? Juste avant de se présenter à l'élection
présidentielle. Comme si nos deux prétendants avaient voulu mettre de
l'ordre dans leurs affaires avant cette échéance où l'on est obligé de
déclarer son patrimoine. Ségolène qui aime jouer les victimes pour faire
oublier ses travers, accuse la droite de lancer cette rumeur aujourd'hui
alors qu'elle courait sur le Net et Lyonpeople.com depuis au moins
six mois. On accuse le couple exemplaire de la gauche d'avoir triché sur
l'estimation de leurs biens. Ils s'en défendent, c'est de bonne guerre.
Une chose me surprend pourtant. Personne ne semble avoir remarqué que le
couple dit avoir payé le même impôt, 862 euros, ces deux dernières années.
Alors que l'immobilier a gagné environ 20% en deux ans, alors qu'ils ont
remboursé en deux ans une partie de leur emprunt, alors qu'ils gagnent
grassement leur vie et doivent bien faire quelques économies. Malhonnêteté
ou désinvolture avec les chiffres ou encore complexe de l'argent? Avec les
socialistes on ne sait jamais. En tous cas, côté transparence, seules les
idées de Ségolène le sont encore.
Chevalière
On n'est jamais
déçus par nos ministres de la culture qui adorent jouer les précieuses
ridicules. L'actuel ministre n'a décidément rien à envier à l'inénarrable
Jack Lang qui fait fureur actuellement dans le rôle de porte coton de
Ségolène. Le poupin Renaud Donnedieu de Vabre
vient de décorer quelqu'un (ou quelqu'une, on ne sait pas trop), en
tout cas un(e) artiste particulièrement méritant(e). Dans son discours, le
ministre a rendu hommage à l'ex-animatrice berlusconienne, l'ex-reine du
disco, l'ex-muse de Salvador Dali, l'ex-chanteuse sexy; vous avez
deviné? Bravo, c'est Amanda Lear qui vient d'être faite Chevalier des Arts
et des Lettres. Vous avez dit «chevalier»? Pourquoi pas plutôt chevalière?
Salut Marie
Marie Druker,
longtemps égérie de Canal+ et I Télé, était l'une des
chouchous de Télérama, hebdomadaire des justes, porte-parole du
penser-correct, arbitre de nos élégances de pensée. Il faut dire que la
belle Marie avait toujours respecté scrupuleusement les us et coutumes de
notre Intelligenzia médiatique. Patatras, voilà que la belle icône de
« Soir 3 » s'entiche d'un ministre de droite. La connivence entre
journalistes et politiques n'est pas une blague. Et tout ne se sait pas.
Si Télérama n'a jamais jugé bon de faire un sort à Anne Sinclair
et surtout à Christine Ockrent qui sévit encore, ils ne manquent
pas de le faire à la nièce de Michel Druker. Lisez plutôt ce
qu'écrit un certain F. Gorin: «C'est fichu avec Marie Druker:
plus moyen de la regarder tranquillement présenter Soir 3. Il est donc
temps que la comédie s'arrête. Ce sera mieux pour tout le monde. Marie
Druker pourra mijoter de bons petits plats que son cher ministre avalera
entre deux parties de campagne. Elle regardera la télé, fera du sport,
lira tous ces romans qui s'empilaient depuis des mois. De mon côté, je
renouerai avec Soir 3 l'âme en paix, sûr de son impartialité politique.»
On n'est pas obligé bien sûr de lire Télérama, je me demande si
Télé Z n'est pas un magazine plus estimable.
Bide
Il fut un temps où
les Célestins faisaient le plein. Près de 200 000 spectateurs par an.
C'était du temps du regretté Jean-Paul Lucet. Allez savoir
pourquoi, Jean- Olivier Arfeuillère l'avait dans son collimateur.
Son copain Denis Trouxe, jadis très proche de Lucet au point de
jouer régulièrement au tennis avec lui et depuis grand ami des
journalistes de l'hebdo des Pentes se mit en tête de se débarrasser du
directeur des Célestins, histoire de se faire bien voir de la gauche
culturelle. Un dossier arriva mystérieusement sur le bureau d'Arfeuillère.
Il laissait entendre que la gestion du directeur des Célestins était
contestable. Une cabale comme certains «journalistes» en ont le secret fut
déclenchée et Lucet évincé. A la grande joie des cultureux de gauche qui
firent tout pour faire nommer Claudia Stavisky au grand dam des
abonnés. Depuis, le nombre de spectateurs ne dépasse pas les 110 000, et
le nombre d'abonnés a fondu comme neige au soleil. La subvention
municipale était en 1999 de 2,5 millions d'euros, cette année elle devrait
approcher les 4,4 millions d'euros. Bigre. Les recettes dépassaient les 4
millions d'euros, aujourd'hui on espère les 2,8 millions. Et ce n'est pas
parce qu'Etienne Tete a raté les travaux, (80 places sont inutilisables)
que cela explique un tel fiasco. Voilà qui pourrait donner des idées à
Gérard Collomb. En faisant revenir Lucet (mais celui-ci le
voudrait-il?), Gégé ferait d'une pierre deux coups. Il ferait revenir les
abonnés et accessoirement gagnerait quelques voix.
Si vous
souhaitez réagir à cette chronique :
justin@lyonpeople.com
à
suivre, Chronique satirique du 29 janvier 2007
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