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Les humeurs de Justin
Calixte
Chronique satirique du 20 mars 2006
Ces jeunes qu'on...
écoute trop !
On ne s'en souvient pas forcément mais l'un des
porte-parole des manifestations étudiantes de 86 s'appelait Michel
Field. Oui, lui le présentateur pataud du 18-20 sur LCI, la télé
d'information « gouvernementale » filiale de TF1. Aujourd'hui, il
ne cache pas sa sympathie pour Nicolas Sarkozy. A l'époque, il
était prêt, disait-il, à mourir pour ses idées fumeuses. Pire, à en faire
mourir d'autres qui gobaient ses arguments évidemment extravagants. Voilà
qui prouve que l'on change en 20 ans, surtout si l'on côtoie les gens de
pouvoir. Voilà qui prouve également que les revendications et autres
diatribes de jeunes gens excités comme des puces à l'idée de faire les
intéressants devant les caméras de télé ne valent pas tripette.
Nos gouvernants qui ont peur des jeunes et surtout des
parents de ces « jeunes gens » toujours prêts à céder aux caprices de leur
enfant-roi, cèdent régulièrement aux pressions de la rue. Il faut dire que
beaucoup de médias prennent un malin plaisir à relayer de façon plus que
partiale les fantaisies de notre sacro-sainte jeunesse. Finissent même par
la manipuler en faisant prendre une mayonnaise qui sans eux aurait
lamentablement foiré. On n'hésite pas à parler de « France dans la rue »
alors que 500 000 personnes pas plus manifestent. A croire que les 60
millions qui ne bronchent pas, ne sont pas Français. Je ne sais pas ce que
fera cette fois-ci le premier ministre, « Bonaparte aux petits pieds ». Je
suis prêt à parier que s'il ne cède pas, il va tellement édulcorer son CPE
qu'il n'en restera rien. Encore une réforme qui va passer à la trappe.
Notre démocratie devrait se passer de Gouvernement et de ses assemblées
(ça ferait des économies) et demander à nos jeunes gens éclairés de prendre
les mesures qui s'imposent. « Pauvre France », était le titre d'une pièce
de Jean Cau. Le pauvre n'avait pourtant à l'époque pas tout vu.
On va encore m'écrire pour me dire que mon aversion pour la jeunesse
relève de la pathologie. Cette détestation ne date pas d'aujourd'hui. Je
fais partie de cette génération 68 qui pour la première fois a fait
craquer un gouvernement pseudo-fort. A cette époque, j'étais jeune moi
aussi et j'étais affligé par la bêtise de mes petits camarades maoïstes ou
trotskistes. Rassurez-vous je détestais tout autant mes copains d'Occident
qui préféraient les barres de fer aux idées folles. Depuis, en effet je
pense que la jeunesse croit en beaucoup de conneries et en fait pas mal.
Les adultes ont tort de la croire visionnaire.
à
suivre, Chronique satirique du 27 février 2006
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