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Les humeurs de Justin Calixte
Chronique satirique du 21 mai 2007


 

Alléluia ! Alléluia !

Nous avons un nouveau président. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'il tient ses promesses. On l'avait annoncé « homme pressé » et « suractif ». Les copains de JF Kahn avaient trouvé des qualificatifs plus désobligeants. L'aveuglement sans doute. Disons qu'il est expéditif. Moins de 24 heures après son entrée en fonction, on connaissait son premier ministre. Douze heures plus tard, on avait un nouveau gouvernement avec dans la foulée un premier conseil des ministres. Ça n'a pas empêché des journalistes de France Info, BFM Télé et I Télé (je ne les ai pas tous écoutés) d'affirmer sans rire que le gouvernement s'était constitué avec d'énormes difficultés vu qu'il avait fallu onze jours depuis l'élection pour obtenir les nominations. Les mêmes, plus quelques autres qui ne savent plus quoi dire pour critiquer leur bête noire nous ont expliqué l'hésitation entre Kouchner et Védrine pour les Affaires Etrangères. Voilà qui montre à l'évidence le manque de conviction de notre nouveau président. Un détail, volontairement (?) oublié : Sarko n'a jamais proposé ce poste à Védrine, il voulait lui confier la Justice. L'autre n'en a pas voulu expliquant que son domaine c'était les Affaires Etrangères. Le président l'a écouté. Lui a dit qu'il le rappellerait. Il ne l'a jamais rappelé.

 

Ces mêmes journalistes relayant ces pauvres socialistes complètement dépassés par les évènements (on sait Ségolène-seule-à Djerba. Mais qu'est devenu Hollande ? On ne le voit plus, on ne l'entend plus), ces mêmes journalistes, disais-je, qui n'en reviennent pas que leurs idées préconçues ne se vérifient pas (ce n'est pourtant pas la 1ère fois) continuent de penser, malgré la réalité des faits, que Sarko est un homme de clan, un sectaire. Conséquemment, son ouverture n'est que tactique (c'est évidemment vrai en partie), que ses « débauchages » (sic) sont honteux pour la démocratie. Que sais-je encore. Que n'auraient-ils dit si comme Mitterrand, Jospin ou Chirac (le pire ?), il n'avait nommé autour de lui que copains et coquins. Il faut dire que les socialistes comme les communistes ont de très mauvaises habitudes. Employés municipaux comme personnels de cabinets ne sont souvent qu'amis en difficulté ou militants sans autre compétence que leur fidélité à leur parti. Celui qui a le plus ramassé dans l'aventure, c'est le «traître», le «ganelon» Kouchner. Ca va lui faire drôle au chouchou des médias de se retrouver désormais dans le mauvais camp. Celui des pestiférés de la Presse bien pensante. Il se souviendra de ce qui était arrivé à l'Abbé Pierre quand médias et Kouchner confondus avaient habillé l'Abbé pour l'hiver. Pourvu que nos ayatollahs de la bien-pensance ne réclament pas la tête de Christine Ockrent maintenant que son époux a viré à droite !

A propos de journalistes, les socialistes ont reproché les collusions entre médias et sarkozystes. Pensez-donc, Catherine Pegard, éditorialiste du Point est devenue je ne sais quoi à l'Elysée. Pire un chef de cabinet de Sarko a pris un poste de direction chez TF1. Bizarrement, les socialistes et leurs relais n'avaient pas bronché quand en 81, Georges Fillioud, journaliste d'Europe 1 avait été nommé ministre de la Communication par Mitterrand. Il avait d'ailleurs crée les radios dites libres dont le fils Fillioud fut l'un des premiers bénéficiaires. Thierry Pfister était devenu directeur de cabinet du Premier ministre (excusez du peu), Maurice Seveno fut promu à FR3, quelques autres dont Trillat et Cardoze de l'Humanité, firent leur entrée à TF1 et Antenne 2. Comme le talent ne s'invente pas, Cardoze finit clown à la télé. D'autres encore furent nommés au CSA. Et j'en oublie. A Lyon, madame Elizabeth Chambard du Progrès, rejoint Queyranne à la Région, une journaliste de Libé termine sa petite carrière chez Rivalta au Sytral après un passage à la mairie de Villeurbanne. L'ex chroniqueur Joël Madile est grassement payé pour un poste d'ambassadeur improbable à Paris. Pourquoi diable ce qui est autorisé à gauche est il condamnable quand ça se produit à droite. Et pourquoi surtout cela fait-il autant de bruit ? Y aurait-il des jaloux ?
 

Si vous souhaitez réagir à cette chronique : justin@lyonpeople.com
 

 à suivre, Chronique satirique du 9 mai 2007