13 minutes chrono chez Philippe de
Villiers
Par Marc Polisson
Certains nagent
dans leur costar, d'autres ont les yeux plus gros que le ventre. Il en est
ainsi de Philippe de Villiers qui était de passage à Lyon. Dans un bel
élan d'optimisme, son staff avait réservé l'amphithéâtre de la cité
internationale...
L'avantage avec la salle 3000, c'est qu'on ne risque pas d'oublier le
nombre de sièges qu'elle contient et comme ces derniers sont répartis en
carrés, il est aisé de faire les comptes. C'est désormais la spécialité de
Gérard Angel qui, très scientifiquement, évalue à 750 le nombre de
supporters de P2V. Et même si les organisateurs ont pris soin de
dissimuler sous du tissu de nombreux rangs, ça fait un peu vide... C'est
Patrick Louis qui est chargé de chauffer la salle, un bon vieux diesel
qui toussote au démarrage. L'assistance familiale plutôt BC BG avec de
nombreux enfants et leurs grands parents réserve parfois des surprises
comme ce petit couple de baba-cool ardéchois quelque peu dépaysé. Pas le
temps de gamberger, une musique retentit et la salle se lève pour
applaudir l'homme de Vendée qui reste invisible de longues minutes. Et
oui, la synchro est tout un art...
Enfin, il apparaît par le haut de l'amphithéâtre et s'offre une descente
vertigineuse fortement médiatisée. Comme dans les sondages. Avec 1%
d'intentions de vote, le vicomte doit profiter à plein du système de
parité, peu importe qu'il y ait peu de monde pour l'applaudir, son
discours sera repris par toutes les télés. « Merci et bravo Lyon, mais
vive le Football Club de Nantes ! » lance-t-il à la salle avant de
saluer les régionaux de l'étape Patrick Louis « futur maire de Lyon »
(Gégé n'en aurait pas dormi de la nuit) et Jeanne d'Anglegean
« qui aura bientôt sa statue équestre devant cet amphithéâtre »
avant de taper dans le dur. A savoir les attentats du Maghreb, les
Salafistes dont il demande l'interdiction, les terroristes qu'il voit à
tous les coins de rue...
La salle l'encourage, la pression monte et un membre de son service
d'ordre va finir par le prendre au pied de la lettre. Je n'ai pourtant que
peu de gènes communs avec les barbus fort décriés, mais le beauf
sexagénaire qui m'a « ciblé » n'entend pas lâcher prise. Le genre barbouze
à la retraite du SAC, habitué des SO de l'ex RPR ou des caddies de
Carrefour. Du genre à frapper son chien vu que c'est madame qui
commande à la maison. Tout content du semblant de pouvoir dont il dispose
ce soir-là, le beauf se met en tête de m'expulser de ma tour de guet
(l'escalier) puis de contrôler mes papiers. Le ton monte et je préfère
m'éclipser avant la fouille au corps. Désolé de ne pouvoir vous en dire
plus sur le monde merveilleux du chouan vendéen qui, selon mes confrères,
a conclu son meeting par « La Marseillaise »... Il y a vraiment des claques
qui se perdent !
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