Elite : j'aurais voulu être une artiiiiiste...
De notre correspondant Mehdi
Top Model. Voilà une notion qui prédétermine la
femme a rester une « dominée ». L'argument sans
nul doute d'une intelligence remarquable opposé
par le sexe faible tient en une idée assez
stéréotypée : que les femmes dirigent le monde
dans l'ombre des grands pour des histoires de
cul. Alors qu'à l'autre bout de la planète les
oiseaux sont mis en cage, dans nos pays
« modernes » ceux-ci se voient casser les ailes
et restent dans leur enclos, métaphore moyenne,
je vous l'accorde, et qui décrit néanmoins
l'horreur d'une réalité bien précise : celle du
rêve de nos petites filles à devenir des Barbie
refaites de la tête au pied, prédestinées à
poser pour des magazines abrutissant. Pour
parvenir à ce niveau de « réussite », un seul
moyen : les castings évidemment interdits aux
grosses, boutonneuses, moches, mal fichues qui
n'ont plus qu'a être intelligentes pour le coup...
Le sujet - d'abord - avant tout débordement
d'humeur. Elite Top Model organise
l'élection des stars de beauté de demain : une
sorte d'élection de Miss mais plus utilitariste
en terme économique. L'intitulé : « concours
international de mannequins ». A Lyon, le
casting du 26 mars dans une petite salle de la
Part-Dieu départage 10 lauréates qui
participeront à la finale samedi 29 sur un
podium dans le centre commercial, défilé durant
lequel la grande gagnante partira concourir à la
finale grand sud... etc jusqu'aux finales
nationales puis internationales.
Rejoindront-elles le clan des Monica Belluci,
Isabella Rosselini et autres
monstres sacrés de la beauté : le jury en
décidera.
Le jury n'est autre d'ailleurs que l'agence
Elite Model Management appuyé à Lyon par les
qualités de recrutement de l'agence Hourra.
Par rapport aux années précédente aucune
surprise : un réchauffé bien léché. Les
bookeuses sont très proches des filles, en
prennent soin avec une attention particulière et
aiment ce métier comme une profession de foi.
L'entreprise paraît même paradoxalement emprunte
d'une réelle motivation à révéler le beau avec
une précision liée aux centimètres de trop sur
les hanches.
Tout le problème tient bien évidemment dans ce
phénomène précis. La beauté n'est pas relative,
on le sait tous et néanmoins le marketing lié à
ces oiseaux mis en vitrine n'a qu'un but : créer
des besoins et vendre du produit de beauté, de
soin, nutri-machin et autres. Qui désire, me
direz vous, se réveiller près d'un partenaire
plus poilu que le plus vieux membres de sa
propre famille. C'est un fait. Néanmoins malgré
la conscience que la beauté montrée sur petit
écran ne vise qu'à tenir en laisse les
potentiels féministes, en postant bien sûr
quelques vigiles du même sexe aux commandes de
l'Etat, ne leurre personne.
Un exemple :
le magazine féminin par excellence - du type
Lyonpeople.com dans quelques années qui
sait ? - est toujours constitué de la même
manière :
Une :
les titres accrocheurs dans les thèmes du
régime, du sexe, de l'infidélité et de son
homme.
Vingt premières pages :
les sacro-saintes pub alimentaires créer par
quelques gays qui utilisent depuis des lustres
les mêmes idées. Les premiers dossiers régime
et comment perdre quelques Kilo par la formule
arithmétique (X-2/poids de la belle mère)X
nombre(s) de rapports sexuels avec le(s)
partenaire(s).
Vingt pages suivantes :
les problèmes existentialistes de la femme
moderne - comment garder son homme où
éventuellement en changer. Sexe, attitudes,
habits...
Pages suivantes :
les thèmes d'actu (2 pages), et de politique
(1/4 page), les thèmes mode achetées par les
multinationales, les fiches cuisines (Travaux
pratiques).
Dernière page :
l'horoscope - quand plus rien ne marche autant
se fier aux forces surnaturelles.
En effet si cet exemple ne démontre rien, il est
pourtant le révélateur d'une forme de contrôle
de l'existence de chacune. Deux écoles
s'affrontent alors : soit De Gaulle fît mal son
travail en laissant la femme moderne
s'émanciper, soit il y a dans l'il du cyclone
un certain ménage à commencer du moins pour
éviter que 80% de nos petites surs ne se
trouvent dans l'obligation de fonder une part de
leur référence dans des icônes ultra - markétées
support de médias en manque d'imagination. Pour
reprendre une formule chère à un membre de cette
petite rédaction : enfin moi ce que j'en dis...
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A
suivre,
Barth, un tôlier bientôt millionnaire ?...
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