Les
humeurs de Toussaint Pothin
Le
bloc-net satirique du lundi 4 février 2002
Mission
Cléopâtre ou opération propagande ?
Photos
Pathé distribution
Toussaint
Pothin ayant oublié de rentrer de vacances, nous avons demandé à Justin
Calixte de le remplacer au pied levé. Merci à lui de jouer les intérimaires.
Ceux
qui s'interrogent sur les mérites et les bienfaits du Marketing, ont bénéficié
ces quinze derniers jours, d'un formidable cas d'école offert
gracieusement par Claude Berri, le producteur du dernier Astérix.
On voit bien qu'il vaut mieux s'appeler Chabat que Zidi par
les temps qui courent, être un vassal de "Canal Plus",
plutôt qu'un ami de M'SIX. Même les Guignols vous fichent la paix.
Pour
faire plus de dix millions d'entrées, vous prenez un sujet archi-connu
dans l'Europe entière, des héros aimés par les Français
"franchouillards" de 7 à 77 ans ; on glisse subrepticement un Jamel
qui va plaire aux Français moins "franchouillards" mais plus
"branchouillés" (ça devrait, l'air de rien, drainer un million
de banlieusards). On appelle tous ses potes à la mode qui ravissent les
critiques de Libé et de Télérama, on évapore "Depardix"
et surtout "Clavieris", que notre prêt à penser culturel ne
supporte pas (on paie toujours sa franchise avec la médiacratie).
On
le fait savoir, histoire d'éviter tout malentendu. On clame partout que
c'est le film le plus cher du monde. On se lance dans une opération de
relations presse qui aurait fait pâlir Goebbels, pourtant expert
en manipulation de masse, on réalise 900 copies (encore un record),
histoire de profiter un max du lancement tonitruant, on réquisitionne les
copains pour qu'ils vous invitent dans toutes les émissions de télé
possibles et imaginables, on rapporte un zeste de musique "branchouillée",
on fait même appel à "NTM moins 1" pour une chanson
inaudible mais qui fait faire un peu de Relations Presse. On agite,
on secoue, on fait mousser et on fait un tabac. C'est pas plus compliqué
que ça.
Au
passage, toute cette smala, sûre d'elle et dominatrice, empêchera
d'autres films d'avoir pignon sur écran. Personne n'y trouve à redire.
Touche pas à mon Chabat ! Il ne vous reste plus qu'à suivre les
"panurgiens" de service. On attend plus de 10 millions de
spectateurs.
On se sent moins seul. Ah ! Le film ? Vous voulez que je
parle du film ? Il est un peu moins lourdingue et convenu que celui de
Zidi ; il est, comment dirais-je, plus "branchouille", plus air
du temps, plus tendance. Tellement, qu'il a des airs de déjà vu. Bref,
contrairement à ce qu'on nous fait croire, on n'est pas obligé d'y
aller. A noter que le jour de la sortie du film, Universal,
maison-mère de Canal +, a perdu 5 % à la Bourse. C'est à n'y
plus rien comprendre !
Pour
ceux qui s'intéressent encore au mini-microcosme lyonnais, sachez qu'on
se tâte beaucoup à l'UDF comme chez les Libéraux. Qui
soutiendra-t-on à la prochaine Présidentielle ? Les hommes du sérail
: Bayrou ? Madelin ? Ou, plus sérieusement, Chirac
qui apparaît comme plus porteur d'espoirs. On se perd en conjectures. Mercier
et quelques autres, soucieux de ne faire de peine à personne et de gagner
éventuellement un maroquin, jouent les culbutos.
Côté
Législatives, chez les Verts, le brouillard persiste et les rancurs
s'accumulent. On ne devrait pas tarder à voir sortir coups bas ici et là
; la suspicion étant une des caractéristiques de ces gens qui ont une idée
toute personnelle de l'intégrité comme de la morale. A droite, Millon
fourbit ses armes et rêve de revanche. Malheureusement, ses candidats
sont de drôles de pistolets qui tirent trop à droite quand ils ne
s'enrayent pas. Seul Millon sera élu. Mais, après tout, n'est-ce pas
l'essentiel pour lui ?
A
gauche, Collomb, qui a presque fait oublier qu'il a été de
gauche, fait profil bas et ne devrait pas trop la ramener pour promouvoir
le "trotskiste" Jospin. Mais il devra faire gaffe à ses
femmes fatales : Sylvie Guillaume, Martine Roure et quelques
autres "passionaria", voudront sans aucun doute brandir l'étendard
à la rose pour voler au secours de leur champion, au risque de rendre
inconfortable le parcours de celui qui les a fait reines.
Bref,
tout va pour le mieux entre tous ces jeunes gens enthousiasmants.
Les
petites blessures entre amis se produisent sous l'il narquois d'un Noir
qui nous la joue détaché de tout et qui ne surprendra personne lorsqu'il
annoncera son grand retour. Ce qui signifiera, à l'évidence, que la
droite est décidément moribonde à Lyon.
Que
les admirateurs de Toussaint se rassurent, il sera de nouveau là, la
semaine prochaine. Ce n'était qu'un mauvais moment à passer.
Justin
Calixte
A
suivre, Le bloc-net du lundi 28 janvier 2002
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