Les
humeurs de Toussaint Pothin
Le
bloc Net du 8 janvier
2001
Bonne
année !
Pas
la peine de se souhaiter la bonne année. La nouvelle s'annonce bonne. En
tout cas, les bonnes nouvelles ne manquent pas.
Commençons
par la première.
Ouf,
les fêtes de l'an 2000, c'est fini ! Vous me direz qu'à Lyon, elles ne
nous ont pas trop dérangés. C'est vrai qu'elles sont passées plutôt
inaperçues. Il faut dire qu'on avait sorti le grand jeu. En mettant à la
tête du Comité 2000 le Général Bougnazal (c'est le surnom donné
au Général de Peyrelongue qui avait déjà raté les fêtes de la
Coupe du Monde - un récidiviste), on ne se faisait guère d'illusions
et l'on se doutait bien que nos festivités ne feraient pas plus parler
d'elles que celles de Brignais.
Le résultat a été à la hauteur de nos espérances.
Tant
pis pour les millions envolés en fumée et qui auraient pu être mieux
utilisés.
Notre
général nous invitait à accueillir l'avenir à bras ouverts. Pourquoi
pas ? Encore aurait-il fallu qu'il ne soit pas manchot et qu'il mène sa
mission de main de maître. Quant à nous, les bras nous en sont tombés !
Bon,
n'en rajoutons pas, il s'en va. Espérons qu'on n'ira plus le rechercher.
Nos généraux habitués aux défaites ne sont jamais meilleurs que
lorsqu'ils sont à la retraite.
Autre
bonne nouvelle : le départ ô combien souhaité, ô combien attendu du président
Malher, de la Chambre de Commerce de Lyon. Bonne nouvelle car on
peut imaginer (le nouveau a l'air pas mal) que l'institution a besoin d'être
réveillée.
Il
n'est qu'à comptabiliser les votants des dernières élections pour
constater combien les chefs d'entreprises sont dubitatifs.
Même
si Malher n'est pas arrivé seul à ce résultat (c'est bien connu, un
Malher n'arrive jamais seul), il doit bien en être un peu responsable.
Il
s'en va. Réjouissons-nous, le Malher est derrière nous. Bonne chance à Jean
Agnès qui, espérons-le, fera le bonheur des entreprises lyonnaises.
Autre
départ ô combien annoncé par l'intéressé lui-même en personne. J'ai
nommé l'illustrissime, le grandissime, le célèbrissime, le culturissime
Denis Trouxe.
J'en
rajoute un peu mais il adore ça. En plus, à la moindre critique, il
menace de référé et autre procès en diffamation. Aussi, me garderai-je
de vous répéter ce que disent ses bons amis cultureux lorsqu'ils parlent
de lui.
Me
permettra-t-il d'écrire - je croise les doigts - que son départ médiatisé
par ses soins me fait penser aux tournées d'adieux à répétition de Maurice
Chevalier (illustre cabotin des années 50, n'en finissant pas
d'agiter son canotier pour prendre congé de ses fans qui, à la fin, n'en
pouvaient plus).
Aimé
(Denis pour les intimes) me pardonnera-t-il si je dis que sa propension à
se répandre en auto-satisfecits larmoyants dans toutes les manifestations
ou autre pince-fesses où il est amené à prendre la parole, a quelque
chose de pathétique ; j'ai le souvenir de sa "performance" au
dernier Salon du Sud-Est et celle, "improvisée", lors de
la projection du film réalisé pour la Ville de Lyon à l'Institut Lumière.
Bigre de bigre !
Comme
si cela ne suffisait pas, voilà que ses amis de Lyon Capitale, qui
ont pour lui les yeux de Chimène, lui offrent leurs colonnes pour qu'il
fasse lui-même son panégyrique. Sa dernière chronique, où il se félicite
de l'inscription de la Ville au Patrimoine Mondial de l'Humanité, valait
son pesant de cacahuètes.
Sa
grandeur a condescendu à remercier ceux sans qui cette reconnaissance à
l'UNESCO n'aurait pu avoir lieu. Vous vous demandez qui ? Eh bien, les
hommes et les femmes qui ont, au cours des siècles, bâti et donné vie
à la ville et qui sont morts aujourd'hui. Régis Neyret et
Raymond Barre dont notre Adjoint à la Culture semble oublier les rôles
essentiels qu'ils ont joué pour cette inscription, ont dû regretté de
ne pas être morts. Ils auraient pu profiter des remerciements nécrologiques
pour se retourner dans leurs tombes respectives.
Ciao
Denis Trouxe, merci pour tout. Ça va être dur. La Culture, sans vous, ne
sera plus vraiment la Culture. Mais, vous connaissez bien l'ingratitude
humaine... on se débrouillera.
Autre
bonne nouvelle, une bonne partie du mini-monde politique lyonnais devrait
être renouvelée. Je vous le disais, l'année 2001 va être super.
Sauf
pour les chroniqueurs satiriques qui vont perdre de formidables têtes de
turcs.
Mais
ne désespérons pas. La nature a horreur du vide.
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