Les
humeurs de Toussaint Pothin
Le
bloc-net du 28 mai 2001
Fourvière,
la nouvelle croisette lyonnaise ?
Les
"Nuits de Fourvière" vont s'éterniser cette année sur
trois mois. Pas sûr cependant qu'il faille se réjouir pour autant car la
quantité ne remplace pas forcément la qualité.
Tout
le monde le sait, je ne suis pas un fanatique du culturel cultureux, ce
qui d'ailleurs me rend ignoble auprès de nos têtes bien faites. N'empêche,
à part Béjart qui risque de nous surprendre encore, bien que lui
aussi vieillisse et radote quelquefois, on ne peut pas dire que le
programme soit d'une audace extrême.
Le pire étant sans doute que dans
ce fourre-tout, on ne trouve pas de "ligne éditoriale", comme
on dit dans les médias. Pas la moindre cohérence. Il ne manque qu'Enrico
Macias, Georgette Lemaire et une opérette mise en scène et
interprétée par Jean-Paul Lucet pour parfaire une programmation
tellement "province" que cela pourrait devenir un style. Il y
aura même l'imitateur pipi-caca, le nouvel André Lamy, le fameux Laurent
Gerra qui ne sera jamais autre chose que l'ombre pâlichonne de Thierry
Le Luron.
Gageons
qu'en persévérant dans cette voie, Lyon va se donner une image de
ringardise qui vaudra le détour. On verra des cars de touristes
"beaufs" ou "4ème âge" se déverser dans
nos ruelles du Vieux Lyon avant de se précipiter (à pas comptés, n'exagérons
rien) sur les gradins du Théâtre Antique. Attention à la marche !
On
peut imaginer que pour satisfaire cette clientèle, on équipera les degrés
millénaires de coussins confortables. Pour un peu qu'il y ait un miracle
à Fourvière, l'Office du Tourisme n'a plus de souci à se faire
pour remplir ses hôtels.
A
propos d'Office du Tourisme, le grand ménage que beaucoup
souhaitaient - et souhaitent encore - est loin d'être réalisé. La
disparition du Président Perrier ne règlera pas grand-chose, et même
si le nouveau, Bernard Dupasquier, est un homme qui a montré en
son temps un certain savoir-faire (c'était avec Robert Brochier,
l'un des créateurs du Salon Première Vision), il n'est pas
certain que sa seule présence modifie le climat qui règne à l'Office,
pas plus que son organisation très discutée.
Il
faudra beaucoup de talent et de diplomatie à l'Adjoint au Rayonnement
pour régler le problème. Il semble en effet que le départ de Bruce
Redor soit moins facile à décider que prévu ; il doit y avoir un
loup quelque part mais pardonnez-moi, je ne sais pas lequel (peut-être un journaliste spécialiste en indiscrétion a-t-il la clef de
l'énigme ? Il serait intéressant qu'il nous livre le secret).
Il
y a également des problèmes à l'intérieur des services de l'Office.
Mais comment donner un coup de balai sans apparaître comme d'affreux
chasseurs de sorcières coupeurs de têtes ? Cruel dilemme !
Ce
qui est vrai à l'Office du Tourisme serait vrai également dans de
nombreux services de la Ville. Ce serait encore pire (à ce qu'on me dit)
à la Communauté Urbaine, livrée à elle-même, sans véritable autorité
politique depuis des années. On peut craindre que notre « armée
mexicaine » de vice-présidents : légitimes ? Traîtres-félons ?
Opportunistes ? Quémandeurs ? M'as-tu-vuistes ? Apparatchiks ? Courtisans
? Experts ? Incontournables ?... - Chacun reconnaîtra les siens - ait
du mal à fonctionner.
Encore
heureux que Collomb n'ait pas tenu compte des quotas, on se serait
retrouvé avec 70 vice-présidents et vice-présidentes.
On
est en droit de se demander, sans risque d'être contredit, si le système
communautaire tel qu'il est organisé (mode d'élection - représentativité
- domaines de compétences) est réellement gouvernable.
Gérard
Collomb, que l'on disait incapable de gagner la Mairie, puis incapable de
gagner la Courly, relèvera-t-il le défi et sera-t-il un grand Président
du Grand Lyon ? Comment ne pas le souhaiter, pour Lyon et pour toute
l'agglomération ?
Mais
ça ne va pas être facile-facile. Surtout que Charles Millon est
bien décidé à mener une opposition tatillonne et à bloquer au maximum
l'institution qui n'avait pas besoin de ça.
A
propos de notre Gégé, qui nous a fait faire bien du souci ces derniers
temps, il semble qu'il se soit bien remis de son séjour à l'hôpital. Il
fallait le voir sauter avec toute la tribune officielle - malgré ses
problèmes de hanche - pour constater qu'il avait retrouvé la pêche.
Son
Chef de Cabinet, Sylvain Auvray, a l'air beaucoup plus fatigué que
lui. Il faut dire que le maire mène ses équipes à la baguette et qu'il
y a intérêt à avoir la santé. « Son omniprésence change de
l'impression qu'on avait avec Monsieur Barre », disent les
huissiers.
Pour
un peu, certains se réjouiraient de l'opération que Gérard Collomb
subira dans la première quinzaine de juillet. Ça permettra à tous de
souffler !
Mais
pour l'instant, il y a du pain sur la planche ! Gégé, en même temps
qu'il s'installe à la Courly, a demandé à ses équipes de lui préparer
son voyage à New York les 7 et 8 juin. Outre son discours à l'ONU,
il est prévu qu'il rencontre de nombreuses personnalités. S'il pouvait
voir le Président de Delta Airlines pour lui parler du pays ! Tout
semble en effet entrepris pour corriger autant que faire se peut les
erreurs marketing de la compagnie aérienne et les approximations de
l'ancienne équipe dirigeante de la Chambre de Commerce.
Conséquence
de ce voyage à New York : c'est Jean-Louis Touraine qui représentera
la Ville de Lyon pour le lancement de la ligne Paris-Marseille qui évitera
quasiment Lyon. Les Festivités auront lieu en effet à Avignon.
C'est la belle Madame Guigou qui va être contente !
Dernière
nouvelle pour ceux que ça intéresse : alors que rumeurs et spéculations
fumeuses se développent sur la Direction de la Communication de l'Hôtel
de Ville, on annonce de source sûre qu'une Directrice - déjà en poste
à la Ville ? - serait nommée dans les premiers jours de juin.
A
propos de Bernard Marche, je me souviens d'un jour où notre homme
au nud pap' m'avait « fait l'honneur » de me recevoir
dans son bureau de l'avenue de Saxe. D'un geste ample, il m'avait montré
un immense « mur-armoire » dont il avait ouvert les portes. Il
m'avait fait découvrir l'impressionnant rangement de dossiers suspendus,
et en se dressant sur la pointe de ses petits mocassins à pompons, s'était
exclamé théâtralement : « Vous voyez, là, il y a de quoi
faire sauter toute la ville ! » Vantardise ou réelle menace ?
Il semble qu'on n'ait pas l'air de se faire trop de souci chez ses anciens
amis.
Formidable
soirée, mardi dernier, à la Halle Tony Garnier : les "papys Mougeot"
cubains de Buena Vista Social Club ont montré qu'ils avaient
encore la pêche. L'assistance regroupait jeunes et vieux. Parmi eux (les
vieux), j'ai cru reconnaître Alain Bideau et Jean-Marc Requien
accompagnés, il est vrai, de leurs épouses respectives. Décidément,
ils sont inséparables. Ça va encore jaser !
A
propos d'Alain Bideau (encore lui !), il répète en ville qu'il préfèrerait,
plutôt que le surnom de « Moi, je », celui de « ABM2P »
(on sent l'universitaire) ; ce sigle signifiant : « Alain Bideau
Moi-Même Personnellement ».
A
suivre, Le
bloc-net du 21 mai 2001
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