Des Américains sautent sur l'îlot Grolée
Un quartier entier de Lyon vendu à des
intérêts US. Et revendu morceaux par morceaux.
Des méthodes qui rappellent de biens mauvais
souvenirs. La cession des immeubles de la
Ville de Lyon à l'Américain Cargill, pourtant
conclue en juin 2004, a connu un nouveau
rebondissement...
Les habitants du quartier - dont la
proposition de rachat avait été écartée par la
mairie - ont appris qu'une filiale du fond de
pension commençait déjà à revendre les
appartements en empochant au passage « une
plus value de 100%... » selon Albéric de
Lavernée, conseiller général. Une bévue
qui entache durablement l'action de Gérard
Collomb « qui a privilégié une solution
idéologique plus que discutable au mépris des
intérêts des Lyonnais résidant dans ces
immeubles, pour certains depuis toujours »
renchérit Denis Broliquier, maire du 2nd
arrondissement. Sous le fallacieux prétexte
qu'il s'agissait là de familles
« favorisées ».
Or il se trouve que parmi ces
favorisés se trouvent des relais d'opinion
qui, sans être de gauche, ont soutenu le
candidat socialiste dans sa conquête de Lyon
en 2001. Et qui ne se privent pas de dire tout
le bien qu'ils pensent de leur « nouvel ami »
Gégé. Qui comptait justement sur le soutien de cette
clientèle socioprofessionnelle pour conserver
son siège en 2008. « Il se passera de mon
porte voix ! » a déclaré récemment l'un
d'entre eux, bien connu pour son franc parler
et son audience.
Cette affaire vient brouiller l'image
« centriste » que le maire de Lyon s'attache à
faire passer dans l'opinion. « Il révèle
son vrai visage idéologique ! » martèle la
droite, pas fâchée de ce nouveau faux pas du
maire. Le plus risible dans cette affaire
vient du fait que c'est sous la pression de
son adjoint communiste Jacot (ça ne
s'invente pas !) que la transaction a été
réalisée. On en viendrait presque à regretter
le bon temps de la guerre froide.