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/ LES INTERROGATOIRES à KGB 


 

 

Revenons à 1989, vous êtes âgé de 79 ans et vous souhaitez vous représenter pour un 3ème mandat. Ne sentiez-vous pas qu'il s'agissait du combat de trop ?

Peut-être, mais je ne voulais pas laisser la place... Barre était avec moi mais il n'en a pas voulu tout de suite, il attendait que je parte mais je ne voulais pas, à part démissionner. Il a attendu que je sois battu par Michel Noir. Si Ambre n'était pas mort 6 mois avant, il n'aurait jamais été élu.

 

Aviez-vous la gagne à ce moment en 1989 pour votre troisième mandat ?

Je savais que je n'avais pas les atouts pour m'aider. Si Béraudier et Ambre avaient été là, je pense que j'aurais gagné, j'en suis sûr. A ce moment là, Soulier, si Johannes avait été là, il l'aurait fermé ! Quand il prenait la parole, il lui fermait son clapet.

 

« En dépit des promesses qu'il avait faites à André Soulier, il ne voulait pas céder sa place » écrit André Mure. Est-ce vrai ?

Jamais je n'ai fait de promesses.

 

Vous n'avez jamais promis votre succession à André Soulier ?

Non.

 

Vous ne le sentiez pas capable de vous succéder ?

Je ne vais pas prendre position là.

 

Pourquoi ne vouliez-vous pas de lui comme successeur ?

Soulier est un avocat, s'il trouvait dans votre papier un truc qui l'attaque, il m'attaquera  en justice tout de suite. Ce n'est pas la peine... Pour moi, Soulier est mort.

 

Face à vous, Michel Noir dispose d'un allié redoutable : Bouygues et leur chaîne de télévision TF1. Pour l'imposer, rien n'est négligé : invitations au journal télévisé de PPDA, passages à l'émission 7 sur 7... Vous aviez droit à France 3 régions... Est-ce que ça a joué ?

Certainement, Botton avait les pleins pouvoirs vis-à-vis de la télévision... Le financement de la campagne de Noir c'est Botton qui l'a porté. Un mois après l'élection, ils étaient brouillés tous les deux. Un jour, Botton que j'avais rencontré dans une réception est venu m'embrasser, et m'a dit : « vous êtes un homme honnête ».

 

De la part de Botton c'est un compliment, il sait de quoi il parle... Même le Bébête Show de TF1 est mis a contribution. Vous y êtes régulièrement traîné dans la boue, traiter de « Grand Con, grand Colon »... En avez-vous souffert ?

Non je ne l'ai même pas su ! Et si j'en avais eu connaissance, je leur aurais dit : « bande de cons » ! (Rires)

 

C'est votre insulte favorite ! En 1989, vous êtes battu par quoi, alors ?

Par le fric ! Par l'argent.

 

Est-ce que si vous aviez eu plus de moyens vous auriez renversé la vapeur ? Ou  la dynamique Noir n'était-elle pas plus forte que le fric ?

Avec Botton ils ont fait une campagne électorale où ils avaient je ne sais pas combien de standardistes qui téléphonaient à droite et à gauche, ils avaient la liste des électeurs,... Ils téléphonaient et disaient : «si Monsieur Noir est élu, vous aurez des avantages,... » Il a fait des promesses et puis rien du tout.

 

 

Suite de l'interview