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/ LES INTERROGATOIRES SUR LE CARO


06 février 2006


 

Vous côtoyez la star depuis 1989. Comment est la vraie Mylène dans la vie ?

C'est un rapport de longue date, sinon c'est une personne extrêmement professionnelle, elle fait son métier très sérieusement, discrètement comme elle est, c'est-à-dire avec beaucoup de réserve et beaucoup de travail.

 

C'est une perfectionniste ?

Absolument, c'est quelqu'un qui sait parfaitement qui elle est. Dans ce métier, c'est rare justement ces personnes qui font la différence entre la ville et la scène. C'est extrêmement agréable de travailler avec elle : c'est professionnel, disponible, à l'heure, précis, impeccable.

 

Elle ne se prend pas pour une star ?

Mais je ne pense vraiment pas !

 

Sa discrétion, elle est naturelle ou marquetée ?

On entend beaucoup de chose effectivement parce que c'est un personnage qui fascine beaucoup étant donné la fréquentation hallucinante de ce spectacle et le fait que tout ce soit vendu sans une affiche après une conférence de presse en 3 semaines, un an avant.  C'est de l'ordre du Guinness book ! Mais c'est une personne discrète et secrète, c'est quelqu'un qui ne se livre pas et c'est pour elle le moyen d'être comme elle a envie d'être.

 

Avez-vous eu l'occasion de partir en vacances, en week-end avec elle ?

Non, absolument pas. C'est une très belle relation professionnelle.

 

Quel regard portez-vous sur le monde du show-biz ?

C'est un secteur - comme tous les secteurs « porteurs » - qui s'est beaucoup structuré depuis une quinzaine d'années avec des groupes financiers qui achètent certaines tournées anglo-saxonnes, avec un marketing médiatique contrôlé, c'est un secteur d'industrie assez proche de ce que l'on peut rencontrer dans des circuits moins fascinants où le côté paillette et strass n'existe pas. Ce que je retiens de mon parcours dans ce secteur là, il y a effectivement une prime au travail sérieux, à l'opiniâtreté... C'est valable dans d'autres secteurs. 

 

Que pensez-vous des musiques actuelles ? Vous êtes un fan de la Star Ac paraît-il...

Ah bon ?? Vous avez lu ça dans Lyonpeople ? (rires) C'est très show-biz de détester la Star Ac ! Sincèrement, je ne suis pas sûr que pour les jeunes qui en sortent ce soit quelque chose de forcément formidable. Regardez, depuis que la Star Académy existe, les belles carrières qui ont suivi sont à la marge. Par contre, pour ces jeunes gens cela doit être très dur d'être porté au devant de la scène comme ça et après de se retrouver en difficulté. On a connu ça avec les Boys Band. C'est un phénomène mais d'un autre côté, on n'attache pas les gens sur leur siège pour regarder la Star Ac !

 

Vous pensez qu'il y a mensonge vis à vis de ces jeunes artistes ?

Mensonge, le terme est un peu fort. Manipulation, certainement.

 

Quel est le concert qui vous a le plus impressionné à Lyon ?

David Bowie à Gerland. C'était un très beau concept de concert. Sinon, à la Halle il y en eu plusieurs... Peter Gabriel ! L'avant-dernière fois il y avait un système avec 2 scènes mobiles, il y avait beaucoup d'émotions. J'aime les concerts qui font passer de l'émotion même dans les grands lieux. Sinon, après on peut être touché par des concerts plus intimiste. Mais je suis plus touché par des concerts qui peuvent avoir lieu avant dans des lieux comme le Ninkasy ou le Transbordeur, c'est-à-dire des concerts de proximité.

 

L'artiste qui vous a le plus marqué ? Ou le plus déjanté ?

Iggy Pop. Des gens qui vivent sur une autre planète, qui sont ce qu'ils dégagent c'est à dire des martiens !

 

L'ambiance en backstage est-elle toujours aussi folle ? Avez-vous des anecdotes à ce sujet ?

Non ! Réellement non. Aujourd'hui c'est très structuré, on a un réel souci de qualité, ce qui fait qu'avant un concert les artistes sont plutôt concentrés. Il y a une ambiance cordiale et même familiale sur certaines tournées. L'époque des loges et des hôtels qui étaient dévastés pour des groupes de rock est complètement révolue. Ça n'existe plus. 

 

Les artistes se produisant à la Halle ont-ils parfois des exigences particulières ?

S'ils ont des exigences particulières, ils les communiquent aux promoteurs de concerts. Nous, on fournit une salle et un accueil, nous ne sommes pas en charge des millésimes de vin qu'ils veulent dans leur loge, ou des demandes particulières. Ça aussi c'est une époque révolue, aujourd'hui les artistes essaient de se protéger au maximum lors des tournées, ils demandent plutôt une salle de sport. Dernièrement pour Coldplay, j'ai eu 2 demandes : ils voulaient un endroit pour courir tranquillement et ils voulaient une salle de sport (City form, NDLR). C'est significatif de ce qui se passe aujourd'hui, croyez-moi !

 

Champagne, caviar, limousine, call girls ? Où vous approvisionnez-vous ? Dans les camionnettes de Perrache ?

(Rires) Non ! Ce n'est pas que je ne veuille pas trahir de secret mais réellement une tournée arrive le matin pour être démontée le soir, c'est un rythme très soutenu. Je pense qu'effectivement les stars, les groupes de rock les plus fameux vieillissent et ne sont plus des teenagers qui veulent aller en boîte après le spectacle ! C'est aussi une des modifications de ce milieu.


 

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