Comment se fait-il
que des pilotes et des entreprises continuent de cautionner une tricherie
pareille ? Comment peut-on institutionnaliser ça ?
Ce n'est pas un championnat, c'est un trophée, donc c'est sur invitation.
Si Mamers ne te veut pas, tu ne peux pas y aller !
Comment avez-vous fait pour vous faire inviter 11 fois alors ?
La preuve, je ne suis plus invité, ils m'ont viré! Chaque année, ils me
menaçaient. Et l'hiver dernier, vu que j'ouvrais ma gueule dans la presse,
j'ai reçu quelques courriers recommandés, m'expliquant qu'il valait mieux
que je me taise un petit peu. Sinon, ils me mettaient une course ou deux
de suspension. Et il a fait mieux, car au mois de mars 2006, Monsieur
Gervauson, le patron de la société Andros, m'a envoyé un courrier
recommandé en m'expliquant que le Trophée Andros n'était pas un
championnat, que c'était sur invitation et que je n'étais plus sur la
liste des invités.
A votre avis, Max
Mamers s'est-il définitivement discrédité dans cette affaire ?
Je le pense et les jours du Trophée sont comptés... À force de réagir comme
ça, ça ne peut pas aller dans le bon sens. Tant que Mamers sera à la tête
du Trophée, ça continuera à se dégrader.
Point culminant de votre dernière saison, votre victoire envers et contre
tous. Le moment le plus fort de votre carrière, sans doute !
Rien que d'y penser j'en ai des frissons! C'était une délivrance. Il faut
se mettre dans le contexte, depuis plusieurs saisons on m'emmerdait, la
dernière année ça devenait vraiment dur. Un, les règlements n'étaient pas
vraiment favorables par rapport à ma conduite, et deux le poids qui me
défavorisait encore plus. Toute la saison a été dure, on a essayé, outre
le règlement, on s'est aussi mêlé de plein de choses extra-sportives. À
Val Thorens, on gagne. Ça c'était la délivrance car toute l'équipe l'a
vécu avec moi, car ils ont tous vu dans l'état quasi pitoyable dans lequel
j'étais tout l'hiver car je vivais le truc assez mal. Si on ne gagnait
pas, on s'en voudrait pendant 10 ans ! Pourquoi on est venu ? Pourquoi on
n'a pas fait ci ? pas fait ça ? On aurait pu faire autrement,... Et le fait
de gagner, c'était la délivrance car on n'avait pas toutes ces questions à
se poser. L'équipe avec qui je travaille depuis 5/6 ans, ce sont quasiment
des frères. Je finis ma manche, je sors de piste, et là j'ai un de mes
mécanos « P'tit loup » qui monte avec moi dans la voiture pour aller
jusqu'au camion. Et il pleure comment une madeleine... On arrive dans la
tente et toute l'équipe pleure... Et même des spectateurs, qui n'étaient pas
forcément parties prenantes, pleuraient car ils ont vu le truc. J'ai même
eu mon petit moment à moi aussi... C'était génial.
Depuis vous avez
juré que vous ne mettriez plus les doigts dans la confiture...
On ne peut jamais dire «jamais»!
Votre participation
au Championnat du Monde de Voiture de Tourisme de la FIA (WTCC) n'est pas
un long fleuve tranquille non plus si l'on pense au contentieux qui vous a
opposé à Zanardi...
On va croire que je n'ai que des contentieux! (rires)
Eh, vous n'allez pas me comparer à Prost! (rires). C'est un
championnat du monde exceptionnel, l'un des seuls qui existe en
championnat du monde automobile (il y a la formule 1, le rallye et nous).
Et ce championnat est très disputé, où il n'est pas rare de trouver 20
voitures en 1 secondes. C'est donc assez propice au contact.
Effectivement, j'ai eu pendant 2 courses des petits, voir des gros
accrochages avec Zanardi, comme il en a eu avec d'autres et comme d'autres
en ont eu avec d'autres ! Dans cette discipline c'est chose courante et
quasi inévitable. Ça n'a duré que 2 courses car nous nous sommes expliqués
et puis on ne s'est pas revu sur la piste après ! Ça n'empêche pas que je
peux être un gros con quand je veux! (rires)
Suite de l'interview
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