. P E O P L E ... n e w s
.

LES GENS
LE CARNET MONDAIN
BUSINESS NEWS
WEBCAMS
DERNIERE MINUTE
LES ARCHIVES

. P E O P L E ... s o r t i e
. LES EXPOS
LES SPECTACLES
AGENDA PEOPLE
VOYAGES ET WEEK-END
LES FETES
LE SHOPPING
. P E O P L E ... c l u b
.

ANNONCES

FORUM DE DISCUSSION

COURRIER  LECTEURS 
OL PEOPLE
CORRESPONDANCE
MAILING LIST

. P E O P L E ... a n n u a i r e
. BARS & RESTAURANTS
CARNET D'ADRESSES
LYON LA NUIT
JOURNAUX PERIODIQUES
GUIDES DE LYON
. P E O P L E ... p r e s s e
.

REVUE DE PRESSE
LES RUMEURS

JUSTIN CALIXTE

INTERROGATOIRES KGB
LES GAGS

 

P E O P L E ... Presse
/ LES INTERROGATOIRES à KGB 


 


 

Vous découvrez Lyon à l'occasion de vos études de droit et avez 20 ans quand débutent les évènements de mai 1968. La jeune Anne-Marie est-elle l'égérie de la révolution ou de la contre-révolution  ?

Alors d'abord il faut s'entendre sur le mot révolution ? Parce que sans être égérie ni contre, la partie révolution culturelle de 68 je l'ai bien aimée parce qu'en fin de compte on voyait bien qu'on changeait de société... Vous êtes trop jeunes, mais on sortait de quelque chose de pesant et on se disait : « ça y est la liberté est là ! » Je suis un peu comme Raymond Aron, je fais bien le distinguo entre la révolution culturelle que j'ai trouvé vraiment sympa et puis la partie politique qui n'était pas pour les « fillettes »...

 

Concrètement, vous alliez manifester ?

Non parce que à Lyon c'était moins gai qu'à L'Odéon. On s'est contenté de beaucoup parler au café de l'Université de l'autre côté du Rhône ! En faisant attention parce que, ceux qui étaient issus de l'équivalent de Lyon 2 aujourd'hui, étaient très durs, vraiment rudes. Même pas de gauche, c'était des diablotins, avec des trucs... Vous n'y étiez pas ! En fin de compte ce n'est pas la partie drôle de ma vie...

 

Pourquoi ?

C'est bien la question que je me pose...

 

La fameuse liberté dont vous parliez toute à l'heure, vous n'avez pas su la saisir ?

Pas à la fac, non. En droit public j'avais des copains drôles mais nous étions drôles 10 minutes par jour et le reste du temps on travaillait (rires).

 

En tant que jeune fille vous faisiez vos premiers pas sur la  voie de la liberté ?

La fac, c'est comme lorsque je suis allée au Tibet, je n'ai pas profité de ces lieux où on ne repassera pas deux fois...

 

Votre licence de droit public en poche, vous montez à la capitale. De 1971 à 1974, vous êtes l'assistante d'Arthur Comte, président de l'ORTF... Quel regard portez-vous sur la télé d'aujourd'hui ?

Enfin de compte, j'ai eu de la chance parce que outre des tâches de type de gestion, j'ai été celle qui a voulu s'occuper du département de la recherche sur la musique électro acoustique. Car aucun administratif ne voulait s'occuper de ce service. C'était Boulez à l'époque. Aller plaider pour des gens qui font « tingggg » « tonggg » il fallait être un peu taquin à l'intérieur de soit même ! C'est vrai que par rapport à l'équipe de Boulez et au service de RTF qui essayait à l'époque de réfléchir à la télé des années qui allaient suivre, on était un peu précurseur...

 

Vous rejoignez ensuite le monde merveilleux des archives (l'INA), puis Raymond Barre dont vous devenez l'assistante parlementaire à partir de 1978. Comment la rencontre a-t-elle eu lieu ?

Pour me recruter, je n'ai pas rencontré Raymond Barre. C'est Doustin son directeur de cabinet qui avait entendu parler de mon action à l'INA qui m'a rencontré. Le jour où il a décidé de me recruter, j'ai rencontré M. Barre et c'était un peu froid, une poignée de main. Du style « Ah c'est vous ? » C'était en 1978, il était déjà premier ministre dans son corps et portait le pouvoir.

 

Cette histoire paraît surréaliste...

Mais je sais, toute ma vie est surréaliste. Parce que vous vous êtes un peu moqué de l'INA, mais le patron de l'INA s'appelait Pierre Emmanuel, un poète rare qu'on nomme patron d'une boîte mais il restait un homme rare et je me suis retrouvée chez lui sans avoir rien à demander puisque je voulais aller à Antenne 2 !

 

Le bruit a couru que vous aviez eu le poste car vous seriez sa fille cachée... Notre Mazarine en quelque sorte !

(rires) Je ne suis pas sa fille mais il a de très jolis garçons...

 

Justement vous étiez la fille qui lui manquait... (rires) Vous êtes au courant de cette rumeur ? D'où est-elle partie ?

Je n'ai pas cherché parce qu'à la fois je suis très fière de mon père mais c'est vrai que j'aime bien les relations de maître à disciple. Quelque part j'ai beaucoup appris de Barre même si vous ricanez ! (elle s'adresse à Nico NDLR). J'ai beaucoup appris parce qu'en 1978 mine de rien, c'est lui qui dit : « Français, bougez-vous, il faut aller dans le monde ». Comme je pars du principe que les êtres sont bons, cette rumeur que l'on m'a rapporté un jour m'a fait rire mais je n'ai pas cherché...

 

Vous paraissiez très proche. Au point de vous emmener en vacances dans sa villa de St Jean Cap Ferrat ?

Non je n'y suis allée qu'un fois. Je l'avais vue dans Le Monde au moment où il y avait eu un papier qui annonçait qu'il avait acheté un terrain en pente... et je lui avais dit : « On achète pas un terrain en pente ! » Il m'avait répondu : « Oh non, tout va bien ! » Malheureusement aujourd'hui, il voit ce que ça donne un terrain en pente... Mais je trouve que c'était bien que M. Barre mette de la distance parce que au moins on travaille mieux.

 

Suite de l'interview