Comment êtes-vous
tombé dans la marmite rugby ?
(rires)
Alors la marmite du
rugby : il y a vraiment des souvenirs qui restent très très forts :
j'étais en 6ème et j'étais fasciné par un copain qui avait un
maillot de rugby. Et ce copain jouait au LOU. Pour moi c'était un symbole
de force, il racontait ses matchs, il était cabossé. C'est vrai qu'il
avait aussi beaucoup de succès auprès des filles (rires). Moi
j'étais assez timide, assez réservé mais ce sport me plaisait et je lui ai
dit que j'aimerai bien faire du rugby et il m'a emmené mais d'une façon
très dédaigneuse : il m'a dit : « Viens, mais m'embête pas, quoi ! ».
Et deux ans après
vous étiez son capitaine de l'équipe cadet du LOU...
Oui, et là tout mon
parcours s'ouvre. Sélection du Lyonnais, du Comité... j'ai aussi fait une
apparition en équipe de France, en équipe sélection sud est : une
apparition je dis bien, parce que j'ai dû jouer 1 minute 30 et ensuite
j'ai pris un cahot et je me suis réveillé 4 heures après ! (rires)
Autrement j'ai
effectué tout mon parcours au LOU : junior, une saison en équipe réserve à
l'époque on appelait ça « National B » et j'intègre l'équipe première à 20
ans, qui jouait à l'époque en National 1 avec un championnat où il y avait
64 clubs. Le LOU était plus souvent en bas qu'en haut. 64 clubs ça
comprend aujourd'hui la D1, la D2 et plus encore 32 clubs : ce n'était pas
la première division d'aujourd'hui.
Et vous avez été
capitaine de cette équipe.
Oui, je suis
capitaine à 22 ans dans cette équipe ! Jusqu'à 30 ans.
Vous abandonnez
le rugby sur une mauvaise blessure. Est-ce que vous pouvez nous en dire
plus à ce sujet ?
Une mauvaise
blessure oui : en 1983, on est finaliste du championnat de France contre
Blagnac. C'est un mauvais souvenir parce qu'on perd cette finale. L'année
suivante on fait une belle saison en première division et pour fêter ça,
l'équipe part une semaine au Club Med à « Djerba La Douce ». Et là on
organise rapidement l'animation du club et on fait une soirée ski nautique
burlesque avec un départ en live du ponton, « le ponton start ».
Et comment se
passe ce ponton start ?
Vu la grande
expérience qu'on avait du ski nautique, on n'appréhendait pas bien les
dangers. Je me souviens même du joueur qui était à côté du pilote, c'était
un dénommé Galioto, sinistre personnage de l'époque. Je me positionne skis
au pied sur le ponton, le bateau s'élance, chute dans l'eau, tentative de
redressement acrobatique et à ce moment là si je n'avais pas eu de gilet
de sauvetage je pense que je serai au fond de l'eau : j'ai une douleur
terrible à la jambe : mon muscle était sectionné. Résultat : rupture du
muscle ischio jambier.
Et que ce
passe-t-il dans le bureau de l'infirmière ?
A l'époque la
médecine du sport n'était pas très efficace donc direction d'infirmerie du
village avec mon ami Roger. Et là vraiment je souffre terriblement, donc
j'e suis sur la table, pas d'opération, mais de consultation et j'attends
l'infirmière... Une attente interminable : en fait mon ami Roger était en
train de s'occuper de l'infirmière dans la pièce d'à côté (rires).
Donc là je décrète me prendre en main et je rentre dans ma chambre et en
me disant que j'attendrai de rentrer à Lyon pour voir ce que j'avais
exactement.
Suite de l'interview
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