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/ LES INTERROGATOIRES à KGB 


 

Quel sera le budget du club pour la saison prochaine ? Sera-t-il suffisant pour accéder à l'élite ?

Le budget va être de 3.300.000 € pour l'équipe professionnelle. C'est un budget qui est déjà très conséquent, on a pris le parti d'être d'une transparence totale vis-à-vis de nos instances dirigeantes de la Ligue, donc c'est un vrai budget. Il n'y a pas de passe droit, il n'y a pas de droit à l'image, il n'y a rien. C'est un budget assez conséquent mais qui n'est pas suffisant pour dominer la D2 surtout qu'on a une équipe comme Montauban qui va nous donner beaucoup de fils à retordre mais c'est quand même un des plus gros budgets de la D2 aujourd'hui.

 

Il vous faudrait au minimum 6 M€ pour le TOP 14. Si vous y accédez, où allez-vous trouver la différence ? Chez Mingat ?

Déjà, il y a 700.000 € qui arrivent de la ligue quand on passe en TOP 16. Il reste 2 millions : ce qu'il faut comprendre c'est que 2 millions c'est énorme et peu. En fait aujourd'hui toute la concentration des évènements se fait sur le TOP 16. On est la deuxième ville de France et à Lyon aujourd'hui les gens ont besoin d'identité et de visibilité et cette visibilité vous ne pouvez l'avoir qu'en TOP 16 avec la télévision : Canal + par exemple c'est les premiers catastrophés que Lyon ne monte pas en TOP 16 : c'est toujours intéressant de faire un match qui passe sur canal + : Lyon contre Toulouse... Ça fait plus de chances de faire des abonnés). Qui dit visibilité, dit sponsor ! Donc je ne suis pas inquiet.

 

Comment voyez-vous l'avenir du rugby à Lyon ? En accédant à l'élite, n'allez-vous pas marcher sur les plates bandes de l'OL ?

J'ai envie de dire non. Si on raisonne brutalement et bêtement, on se dit que le budget « sport » va être divisé en trois : une part pour l'OL, une part pour l'ASVEL, une part pour le rugby. Je pense qu'il ne faut pas le voir comme ça, c'est restrictif.

 

La Ville de Lyon vous soutient, vous avez eu des promesses quant à l'aménagement du stade l'an prochain.

Ce n'est pas des promesses, c'est la réalité. Monsieur Braillard est critiqué sur certains aspects, mais moi je peux dire que c'est un homme de conviction, de passion, et qui veut s'engager. Il est sur tous les terrains, il ne rate pas un match du LOU, pas un match de l'OL, c'est vraiment quelqu'un qui aime cette aventure du sport et donc après il fait aussi avec ses moyens.

 

Allez-vous rester cantonnés dans ce minuscule stade Vuillermet toute votre vie ?

Bien évidement non. Autrement on n'existera pas.

 

Alors quelle est la solution ?

La solution est simple, c'est la même problématique que pour l'ASVEL quand ils jouaient dans la salle des sports de Villeurbanne avant de créer l'Astroballe. Aujourd'hui, il faut bien se rendre compte que ce stade a quarante ans : moi j'ai commencé ma carrière au stade Vuillermet : c'était quasiment les mêmes vestiaires. Ça veut dire qu'il y a eu quarante ans d'immobilisme à Lyon sur ce stade, mais on peut aller plus loin. Aujourd'hui le sport professionnel doit se prendre en main, on doit trouver des solutions économiques privées.

 

Les avez-vous trouvées ?

Oui. Tout est en place. Mais d'un autre côté le LOU Rugby n'est pas une entreprise privée : c'est une entreprise qui est très fortement liée à la collectivité. On s'appelle « Lyon » et on est fier de l'être. Le rugby a des valeurs éducatives très fortes, il a sa place dans la société et il sert à quelque chose, il a vraiment une utilité. Nous sommes lyonnais et notre projet de nouveau stade même si il s'agit de fonds privés c'est une volonté collective.

 

Le Conseil Général vous accompagnera-t-il dans cette aventure ?

Je ne sais pas. J'ai rencontré le président Mercier il y a une semaine, qui s'étonnait de mes déclarations. J'ai envie de dire que ce sont les déclarations d'un président frustré et passionné en même temps. Donc il ne faut pas s'en étonner. Maintenant, il m'a assuré qu'on s'était un petit peu compris et qu'il fallait renouer le dialogue. C'est donc en voie de normalisation avec le Conseil Général. Mais bon, je n'oublierai pas que les premiers à nous avoir aidé c'est la ville de Lyon.

 

Suite de l'interview