Barre revival

22 septembre, 2008 | SAINT POTHIN | 0 commentaires

Cette semaine, Lyon se la jouait revival avec les différents hommages rendus à Raymond Barre. Mercredi, le très respectable Institut Aspen, implanté à Lyon grâce à Raymond Barre et soutenu activement depuis par Collomb, recevait dans les salons de la Préfecture.

 

A la tribune, Alain Bideau, ex-beaucoup de choses, l'ex-Préfet de Lyon Jean-Pierre Lacroix, ou encore l'ex-patron de Rhône Poulenc Philippe Démarescaux. Bref que du vintage ! Les discours furent convenus, même s'ils mettaient en avant l'extraordinaire "ouverture d'esprit" de l'ancien maire de Lyon, à l'origine de moultes "aventures intellectuelles et grands projets politiques et économiques."

Si les fidèles des réseaux "Lyon Rayonnement" étaient présents (Anne-Marie Comparini, Robert Batailly, Jacques Moulinier, Jean-Marie Chanon, Denis Broliquier, Jean-Luc Da Passano…), on notait l'absence de Christian Philip qui avait choisi de sécher la réunion au profit du match OL-Fiorentina.

Subitement barriste (au moins dans l'esprit), Jean-Michel Daclin, le Monsieur Rayonnement International de Gérard Collomb, s'est laissé aller aux confidences, soulignant "la grande connivence" entre Raymond Barre et son successeur. Une "connivence" dont la droite lyonnaise ne s'est d'ailleurs jamais relevée ! Autre révélation : "Etudiant en Sciences Eco, j'ai passé de longues heures sur le Barre*". Ce qui a fait tousser mon voisin de droite qui ajouta tout bas, "il a surtout passé de longues heures au bar… de la fac !"

* En référence aux livres d'économie politique rédigés par Raymond Barre, "bibles" de générations d'étudiants

 

Barre revival 2

Le lendemain, jeudi, c'était l'inauguration de l'esplanade Raymond Barre, devant l'Amphithéâtre de la Cité Internationale. Plus de 300 personnes avaient tenu à saluer l'action de Barre (mon voisin ajoute les coups de Barre, un coup à droite, un coup à gauche !). 300, c'est peu au regard de la communication déployée pour inviter les lyonnais…

André Soulier, très en verve, se répandait de groupe en groupe pour expliquer que c'était lui qui avait eu l'idée de ce baptême et qu'il avait su habilement le vendre à Gérard Collomb. Une esplanade… Quelle ingratitude, pensent certains esprits chagrins, de baptiser du nom de Barre une adresse sans habitant, sorte d'impasse ou de cul de sac de prestige !

Lors de l'inauguration, Collomb, plus centriste à Lyon que jamais (il faudra que l'on en parle à Royal et à Moscovici !), l'a joué "flipper le dauphin", rappelant, gourmand, que Raymond Barre lui téléphonait souvent "le dimanche matin pour visiter les nouvelles réalisations de l'arrondissement dont j'étais le maire." Tour à tour confident puis lyrique, il prenait des accents de tribun pour affirmer, tout comme son prédécesseur, qu'un "avenir cela se façonne, un avenir cela se veut."

En attendant, le protocole avait relégué les adjoints et les fidèles de Raymond Barre loin des premiers rangs, laissant les adversaires d'hier, Michel Noir et Jean-Jack Queyranne, à la parade, heureusement surveillés par Michel Mercier ou Alain Mérieux. Au grand dam de Bernadette Bertrix et de Dominique Nachury qui s'offusquaient que les "collaborateurs" du grand homme (Nicolas Sarkozy a lancé le mot, Saint Pothin le reprend !) n'aient pas eu de places réservées… Jacques Moulinier et Simone André étaient au troisième rang, les autres debout… A croire que le "centriste" Collomb, non content de s'approprier l'héritage, souhaite aussi préempter le passé !

 

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