L'image de Képé se trouble à l'évocation de ses largesses à une certaine déesse

Par Saint Pothin

Le secret défense n'a pas encore été imposé pour noyer les chiffres des aides culturelles lyonnaises. C'est pourquoi les discrètes manifestations d'étonnement de quelques proches de l'olympe municipale permettent de glaner quelques "Tiens, voilà" et exprimer quelques "Tiens donc !" à l'évocation de certains chiffres… qui d'ailleurs sont des nombres.

L'adjoint de la ville de Lyon à la culture, médecin réputé de son état à qui l'on doit une rénovation remarquable de l'hôpital du patronyme de mes amis St Luc et St Joseph, a pris il y a quelques mois la chaise et le dossier de l'inénarrable Patrice Beghain. Lorsque l'on associe la chaise et le dossier, on parle de fauteuil. C'est de là que Georges Képénekian préside à l'expression des largesses culturelles municipales. La "Dame qui remplit la bouche" est la déesse de la bière dans la mythologie Sumérienne. Son nom est Ninkasi. C'est au nom de cette contribution culturelle non contestable que la ville attribue annuellement 60 000 euros de subvention à la déesse. La période est aux vœux, moins systématiquement somptueux que l'an passé pour cause d'engourdissement électoral et de chaos mondial. Il est original et sympathique que l'adjoint à la culture choisisse le 7e arrondissement et le cadre du Ninkasi Kao pour souhaiter à ses amis de la culture une bonne et heureuse année. Sans chaos férir. Il n'y aurait que les esprits chagrins de la droite atrophiée et revancharde pour établir un lien entre la subvention et cette cérémonie des vœux. C'est pourquoi l'interrogation des milieux culturels ne porte que sur les 20 000 euros supplémentaires accordés prestement, et sans objectif affiché, en ce début d'année. Comme s'il s'agissait de l'intervention gourmande de quelques déesses venues du fond des âges. Qualifiera-t-on ce virage dans la politique culturelle de la ville de métempsycose de la confusion du genre vers la confusion des genres ? L'histoire tranchera !