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Quelle stratégie d'agglomération pour le 21ème
siècle ?
Nous
allons débuter par la stratégie d'agglomération
que vous comptez développer. Sachant que le
sort de l'avenir de Lyon ne se conçoit pas sans
le replacer dans le contexte de l'agglomération
lyonnaise, à l'heure où se met en place la taxe
professionnelle unique, où de nouvelles compétences
sont transférées aux Communautés Urbaines et
au Comité d'agglomération, quelle est la stratégie
d'agglomération que vous préconisez les uns
et les autres ?
Je
me tourne d'abord vers Gérard PELISSON que le
tirage au sort a désigné pour être le premier
intervenant.
Intervention
de Gérard PELISSON
Tout
d'abord je présente les excuses de Charles MILLON
qui aurait voulu être là, et qui est dans l'obligation
de présenter ses vux à ses supporters. Donc
j'ai la tâche difficile et c'est avec beaucoup
de modestie étant donné que je ne suis pas un
acteur permanent de la vie de la politique de
Lyon. Ceci étant, si j'ai rejoint Charles c'est
parce que nous partageons la même vision de
Lyon pour l'avenir. Et je dirai concernant cette
stratégie d'agglomération qu'elle est essentiellement
axée sur le fait d'essayer d'accroître le rayonnement
de Lyon en tant que cité internationale et l'ouverture
sur cette grande cité internationale. C'est
effectivement une cité qui est en relation avec
le reste du monde. C'est une vraie cité qui
sait accueillir, et Lyon dans ce domaine , à
mon point de vue, doit faire des progrès.
En
fait je considère que Lyon n'est pas connu,
parce que je sillonne le monde depuis 40 ans,
car je préside d'un groupe que j'ai créé, et
nous sommes implantés dans 125 pays. J'ai le
regret de constater que Lyon n'est pas connu,
en tout cas, n'a pas la reconnaissance que notre
ville mérite.
Bien
sur les projecteurs se soient fixés sur Lyon
à certaines occasions : Raymond BARRE a
apporté la notoriété internationale à Lyon,
Le G7 a été un grand moment, mais je considère
que c'est loin d'être suffisant.
Quand
j'étais étudiant il y a très longtemps, et que
j'étais à l'étranger, on parlait de Lyon comme
la capitale de la soie, j'étais fier parce que
mon père était soyeux. Aujourd'hui je dirais
que Lyon est relativement discret sur la plate-forme
internationale. Or Lyon a un rôle considérable
à jouer. Lyon est au centre de ce que l'on appeler
« l'arc sud européen ». C'est un arc
qui va du Portugal en passant par l'Espagne,
Barcelone, Lyon bien sûr, Turin, Trieste, et
qui va vers l'Est de l'Europe ou le Sud de l'Est
de l'Europe.
Paris
reste fixé sur le Nord de l'Europe, Lyon devrait
avoir d'étroites collaborations avec Marseille,
et pourrait jouer un rôle charnière de cet arc
Sud européen. C'est d'ailleurs là où le potentiel
de développement est tout à fait considérable
pour les années à venir, vous avez tous assisté
au miracle portugais, au miracle espagnol, à
ce qui se passe dans le Nord de l'Italie sur
le plan de la dynamique industrielle. Donc il
y a là une carte à jouer.
Cet
arc européen peut également, et doit également
s'ouvrir sur l'Afrique, le Maghreb, dans lequel
l'Algérie jouera un rôle fondamental dans quelques
années, et bien sûr sur le reste de centre de
l'Afrique.
Intervention
de Henry CHABERT
Bonsoir
à tous d'abord. Je crois que l'on ne peut que
tous être d'accord, sur les idées générales
qui viennent d'être présentées, mais je pensais
que la question qui était posée, était plus
précise et concernait la stratégie d'agglomération.
C'est-à-dire comment organiser l'agglomération
pour qu'elle puisse remplir les objectifs lyonnais ?
Et là, la question est très concrète, elle n'est
pas abstraite, elle n'est pas pour une fois
générale, mais quelle est la part des investissements ?
Quelle est la part du fonctionnement ?
Quelle est en définitive l'organisation la plus
pertinente pour encore une fois être efficace ?
Moi
je considère que l'agglomération a une mission
qui a prévalu au cours de ce dernier mandat,
et qui n'était pas celle qui a prévalu au cours
du mandat précédent d'ailleurs entre parenthèses,
et que l'agglomération d'ailleurs n'est pas
seulement un syndicat de communes.
Je
pense que l'agglomération doit avoir en tant
que telle dans toute une série de domaines,
et en particulier dans les domaines qui sont
liés à la création des infrastructures, mais
aussi au soutien et au développement économique
de véritables politiques concertées d'agglomération,
propres à l'ensemble de l'agglomération.
Le
marketing territorial de l'agglomération qui
répond à ces questions que chacun se pose de
savoir comment positionner mieux notre agglomération,
d'abord dans la région, en France et dans le
Monde. Cette stratégie d'agglomération, ce marketing
territorial, ne peut exister que si au-delà
des approches propres à chacune des communes
on a véritablement des visions partagées qui
s'imposent à tous, ou qui s'imposent du moins
élaborées par tous. La concertation est très
importante, mais pour arriver à une décision
globale. Je crois qu'au fond si on parlait de
stratégie d'agglomération, il faut appliquer
dans ce domaine, le principe de subsidiarité
au plus près de ce qui est possible, et c'est
vrai que les actions de propreté, de proximité
etc.....peuvent être traitées au niveau de la
commune.
Peut-être
même faut-il revoir un certain nombre de compétences
dans ces domaines, en revanche, il faut absolument
qu'au niveau de l'agglomération soient traités
les grands sujets qui intéressent justement
la partie finance. Ce n'est pas pour rien que
l'on a par exemple élaboré un plan d'occupation
des sols, qui pour la première fois s'est élaboré
à l'échelle de l'agglomération, et non pas pour
des communes, ou secteurs de communes, parce
qu'il y a des problèmes, liés à l'environnement
et l'économie qui sont des stratégies d'agglomération,
qui sont tirés d'une stratégie d'agglomération,
comme par exemple le Schéma de Développement
Économique que l'on a présenté ce matin à la
Communauté européenne. La réflexion c'est également
dégager à l'échelle de l'aire métropolitaine.
Intervention
de Bruno GOLLNISCH
Je
vais m'efforcer d'être précis et rapide, en
deux minutes c'est difficile.
Je
dois dire tout d'abord une chose, c'est que
si l'on prétend qu'un certain nombre de problèmes
qui pèsent sur l'agglomération je pense à des
problèmes d'urbanisme, je pense aux problèmes
économiques fondamentaux, à son développement,
à la fiscalité etc., peuvent se résoudre exclusivement
dans un cadre municipal, on se trompe ou on
trompe les électeurs.
C'est
la raison pour laquelle ma candidature est explicitement
politique, ceci étant, par stratégie d'agglomération,
je suppose que vous entendez un certain nombre
de questions qui doivent être prises à bras
le corps. Je pense en particulier à la question
des transports sur laquelle mon équipe et moi-même
nous efforcerons de développer un certain nombre
d'initiatives originales. Je pense que cela
doit être véritablement traité.
Je
pense en particulier que, outre le fait que
les transports doivent être plus sûrs et plus
confortables, si l'on veut qu'ils soient utilisés
par la population, et pour prolonger raisonnablement
certaines lignes de métro, il faut utiliser
l'emprise des chemins de fer de l'Est lyonnais,
soit pour un métro aérien, soit pour un tramway.
Mais de façon plus générale, et dans l'emprise
de la SNCF. Je crois aussi que l'on peut mettre
peut-être à l'étude ou expérimenter des voies
d'eau car il y a des villes et même des capitales
qui utilisent ces artères naturelles dont nous
sommes gratifiés par la nature.
Je
propose également un pont de plus sur le Rhône,
et un pont de plus sur la Saône pour résoudre
le problème de la circulation. Je dois dire
que nous nous opposons totalement à la directive
qui tend à opposer les usagers des transports
en commun et les automobilistes. Et enfin ce
serait relativement courageux et original de
notre part, nous sommes favorables au projet
de contournement Ouest de Lyon. Je dis cela
pour la question des transports.
Je
serai beaucoup plus rapide sur les autres sujets.
On ne peut pas faire l'économie d'une politique
d'urbanisme, que je n'ai pas la possibilité
de résumer ici, je dirai simplement que nous
nous attaquons à l'aménagement du confluent,
bien évidemment qui figurait déjà au programme
des listes que j'ai conduites il y a près de
quatorze ans, et à la restauration du site Cours
de Verdun.
Enfin
à la mise en valeur du patrimoine, je crois
que l'on peut, et ce doit être le pari urbanistique
de Lyon, et la politique d'agglomération, c'est
tenir entre tradition et modernité et c'est
possible dans notre ville, grâce à des vestiges
dont on peut faire encore les utilisations notamment
culturelles ou touristiques les plus modernes.
Intervention
de Gérard COLLOMB
Je
pense qu'il faut bien voir les enjeux qui sont
devant nous pour les dix ou quinze prochaines
années. Je crois que l'on entre dans une époque
où il va y avoir une compétition entre les grandes
agglomérations qui va être absolument extraordinaire.
Il
y aura de grandes agglomérations qui éclateront,
qui vont devenir des phares en Europe, et il
y en a d'autres qui régresseront. Donc effectivement
le problème pour Lyon, c'est de savoir si en
l'espace de quinze ans, elle arrive, hors les
capitales, à être dans les dix agglomérations
qui rayonneront en Europe du Sud, à faire partie
des trois agglomérations de l'Europe du Sud
qui seront des phares avec Barcelone et Milan.
Pour
cela que faut-il faire ? Il faut, je crois,
sortir d'une volonté impérialiste que Lyon a
pu avoir par le passé. D'abord par rapport au
reste du territoire de l'agglomération. Nous
savons aujourd'hui après plusieurs dizaines
d'années d'expérimentation de la Communauté
Urbaine, que les villes de la Communauté Urbaine
craignent encore le fait que la puissance soit
le fait d'une ville dominante.
Nous
savons également que l'agglomération s'étend
bien au-delà de la Communauté Urbaine. Aujourd'hui
elle rayonne sur l'Isère, elle rayonne sur la
Loire, et que c'est l'ensemble de cette agglomération
là, qu'il faut effectivement unifier autour
d'une politique.
Cela
veut dire qu'il faut que nous mettions en uvre
des politiques coopératives, qui nous permettent
effectivement de décentraliser ce qui doit être
décentralisé, donc que chacun soit maître sur
son territoire, pour les problèmes de proximité,
et qu'en même temps sur les grands enjeux nous
sachions effectivement travailler en coopération.
Coopération avec effectivement l'aire métropolitaine,
coopération aussi avec les grandes villes de
la région Rhône-Alpes. Et de ce point de vue
là, nos relations avec Grenoble, avec Saint-Étienne,
sont tout à fait fondamentales.
Si
nous voulons effectivement pouvoir percer sur
l'aire internationale, l'aire européenne, nous
ne le ferons pas tout seuls, nous le ferons
si nous savons être la tête de réseau de la
région Rhône-Alpes, et plus largement la tête
de réseau de la France du Sud.
Intervention
de Michel MERCIER
Merci
et bonsoir à tous.
Je
ne sais pas pourquoi Lyon n'a pas a être impérialiste
ou pas mais Lyon sera le cur de la métropole
que nous avons à construire, et un des rôles
de Lyon dans cette grande métropole sera probablement
d'ailleurs de servir de cur à la métropole
que nous souhaitons construire. De cette métropole ?
Quel est le territoire le plus pertinent ?
C'est naturellement celui de la Région Urbaine
de Lyon. C'est à ce niveau là que nous devons
avoir de grandes stratégies. Et pour ne pas
allonger le débat, je voudrais simplement prendre
un exemple celui des transports, et comment
réfléchir à aménager ce territoire de la métropole
pour ce qui est des déplacements.
Déplacements
ferroviaires, déplacements routiers, et déplacements
en transports en commun. Je crois qu'une institution
comme le Sytral a rendu des services, mais qu'aujourd'hui
mais qu'aujourd'hui nous raisonnons sur un territoire
trop exigu. C'est au niveau de la Région Urbaine
de Lyon que nous devons réfléchir au problème
des déplacements et avoir un organisme qui regroupe
les départements, l'agglomération, la Communauté
Urbaine, la Région, les villes de Saint-Etienne
et du Nord Isère, et à partir de là arbitrer
aussi bien des types d'investissement et des
moyens financiers pour construire les contournements
autoroutiers qui sont nécessaires, utiliser
le ferroviaire mieux qu'il ne l'est, au service
des populations de la métropole, et développer
des transports en commun dans ce cadre là.
Donc
la stratégie c'est réfléchir au niveau de la
Région Urbaine de Lyon, et à partir de cette
Région Urbaine, avoir le grand aéroport de Saint-Exupéry,
les contournements dont nous avons besoin, le
ferroviaire, fret et voyageurs, et aujourd'hui,
Madame COMPARINI, la présidente de la Région
vient d'appeler le chef de l'Etat sur Lyon -
Turin, nous voyons bien que c'est à ce niveau
là que nous devons prendre nos responsabilités,
et nos engagements.
Intervention
de Marylène CAHOUET
Bonsoir,
Comme
je pense quand même que je suis la moins connue
des candidats présents, je tiens à vous expliquer
pourquoi nous avons décidé de créer la liste
de « La Gauche autrement ».
C'est justement pour redonner du sens à la politique,
et nous nous adressons donc aux gens qui trouvent
dommageable la confusion gauche/droite qui sévit
en France et à Lyon tout particulièrement.
Pour
nous, l'enjeu des politiques publiques, c'est
de lutter contre les inégalités, et aussi de
faire en sorte qu'il y ait une répartition effective
des richesses.
Un
de nos actes de campagne, un des plus forts,
c'est ce qui concerne la démocratie ; justement
la démocratie est la partition citoyenne. Justement
pour réponde à votre question, il nous semble
que l'enjeu, un enjeu premier, c'est effectivement
la participation démocratique de l'agglomération.
C'est la construction d'une agglomération démocratique,
et cela selon deux axes. Cette construction
démocratique doit permettre à la fois aux citoyens
de s'exprimer à leur niveau, donc la maîtrise
des problèmes et des décisions politiques des
citoyens à leur niveau, au niveau du quartier,
au niveau de la ville et puis la mise en cohérence
de toutes les réflexions pour mener une politique
d'agglomération.
Alors
plus concrètement, en ce qui concerne l'agglomération
nous nous prononçons pour une élection au suffrage
universel, mais en suivants les indications,
les actes que je viens de définir, c'est-à-dire,
au centre la participation démocratique, et
les enjeux démocratiques que je viens de dresser,
parce que sinon évidemment il y a la grosse
ville qui récupèrerait « tout fait, tout
chaud »