Nuit
techno-érotique au Fridge
Samedi 17 juin
En direct avec notre
correspondante Joëlle
Les
gogos les plus fous et les drags queens les plus folles s'étaient donné
rendez-vous au Fridge samedi 17 juin après le défilé de
la Gay Pride.
Comme
chaque année il y avait deux grosses soirées après la Gay Pride.
La soirée officielle, la Scream, avait lieu au Transbordeur
avec les dj Thomas, G-rom, Francesco et Switch...tandis
que la soirée non-officielle, la Wake-up, se tenait au Fridge avec
dj Esteban, dj Vas, D-Troy... Le tout copieusement
arrosé de gogos à gogo.
Après
enquête auprès du public le plus averti, il paraît que toutes les
villes françaises organisent une officielle et une non-officielle.
D'une part parce que les commerçants gays n'arrivent jamais à
s'entendre - sur ce point là au moins on ne peut pas leur reprocher
d'être différents des hétéros - et d'autre part parce que les soirées
officielles ont un côté un peu trop grand public, que les connaisseurs
laissent volontiers aux néophytes pour se retrouver entre eux dans une
ambiance plus intime.
Bref,
ne sachant à quels saints me vouer, j'ai décidé de tirer à pile ou
face, et c'est la Wake Up qui est sortie. Je ne savais pas encore que ce
soir là, je n'avais vraiment pas la chance de mon côté.
Direction
le Fridge donc, vers une heure du matin. La salle est bondée, et
l'ambiance plus que torride. Les gogos se déhanchent dans des attitudes
on ne peut plus suggestives (voir photos) et la nuit promet d'être
vraiment chaude. Mais au bout d'une demi heure à peine, mes yeux et mon
nez commencent à me brûler violemment. Je réalise que quelque chose
d'anormal est en train de se passer car tout le monde se précipite vers
la sortie. Un petit malin s'est amusé à balancer de la bombe lacrimo,
et il faut évacuer les lieux au plus vite. La faune du Fridge se retrouve
donc sans dessus dessous, hébétée, dans la lumière blafarde des
lampadaires.
Dommage,
mon appareil photo n'a plus de piles. Mais les gens sont sympas et
finalement, la situation est plutôt cocasse. Au bout de quelques minutes
les gens recommencent à entrer, mais lorsque je retourne au vestiaire
pour recharger mon appareil, je me rends compte que j'ai dû perdre mon
jeton dans la cohue. L'hôtesse n'a vraiment pas l'air coopérative.
Elle m'affirme qu'il n'y a pas de sac correspondant à la
description. Je demande à vérifier mais un grand monsieur costaud me
prend par le bras car « il ne faut pas importuner les caissières ».
Pardon ? Je retourne en salle, me demandant quoi faire.
Finalement
je décide de rester un moment, en attendant que le vestiaire se vide peu
à peu. De tous les côtés, les figures réalisées par les gogos
semblent se reproduire à l'infini, jusque dans les recoins les plus
sombres, qui autorisent des prouesses encore plus audacieuses.
Les
filles ne sont pas en reste et j'ai l'impression de ressembler à un
asticot au milieu d'un bac à truites. Je décide de me redonner du
cou-rage mais le simple Coca est à 50F et c'est un peu sur ma soif que
j'attends la fin de soirée. Pour apprendre que mon sac a vraiment disparu, avec mes papiers, mes clés,
et, forcément, les piles. Je m'en rappellerai de cette soirée au
Fridge.
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