Texte : Morgan Couturier – Responsable des ressources humaines à la SNCF dans la vie de tous les jours, Émilie Tramont endosse en parallèle, le costume de directrice de l’Association Sportive Automobile du Rhône, englobant notamment l’organisation du rallye de Charbonnières, qu’elle sut remettre sur les rails.
Une vocation tient parfois à des détails, à un déclenchement soudain changeant la face des choses. Ou même une vie, lorsqu’il s’agit de rapprocher le monde automobile et Émilie Tramont. Car si la voir éplucher fièrement le roadbook du « rallye de Charbo » n’a plus rien de surprenant, l’actuelle directrice de l’ASA du Rhône n’était pas foncièrement destinée à en écouter les directions. À les dicter même, alors que la Lyonnaise endosse en privé, depuis deux ans, l’épineuse combinaison de copilote.
« J’ai découvert ça avec mon compagnon (le pilote Olivier Berreur). Partager une passion, c’est fantastique. Je mets ma vie entre ses mains, mais dans la voiture, on a une osmose formidable », expose-t-elle, une fois lancée sur la thématique des rallyes automobiles. Il faut dire que si cette Iséroise d’origine a profité des courses contre-la-montre pour rencontrer l’amour, celle-ci aura surtout trouvé une passion imprévue. Mais ô combien prenante.
« Tous mes congés sont voués au sport auto. Même à Noël, on travaille sur les voitures », témoigne-t-elle, animée depuis peu d’un joyeux projet : prendre à son tour le volant. Sur des petites courses de côte pour commencer. Une conclusion délicieuse pour cette Bisontine, happée par un univers longtemps éloigné de ses intérêts premiers. Alors pour expliquer cet acoquinement soudain, l’explication se réduit à un motif insoupçonné. Celui d’éviter l’ennui.
D’occuper comme il se peut, les journées d’une jeunesse passée dans une petite bourgade de 300 habitants, réveillée annuellement par le frémissement des moteurs d’une course de côte. « J’ai commencé à travailler à la buvette. Puis petit à petit, j’ai intégré l’organisation de la course. Mais au départ, c’est ce côté organisationnel qui m’a plu. Puis j’ai accroché à l’aspect sportif », témoigne celle qui en fut présidente dudit événement.
Prochain défi : boucler le Rallye de Corse historique en octobre 2023
De la même façon, si Émilie Tramont porte aujourd’hui sur ses épaules la responsabilité de présider l’ASA du Rhône, elle n’en exprima jamais la volonté. « Je faisais partie de l’association. L’ancien président (Gilles Mondésir, ndlr) m’a demandé d’en prendre la tête. J’ai refusé plusieurs fois. À la 8e tentative, j’ai fini par accepter », plaisante-t-elle.
C’était en 2021, en sortie d’une crise Covid particulièrement virulente contre la motivation des troupes. Mais aussi et surtout contre les finances de l’association. « Il nous faut 300 000€ de budget rien que pour le rallye de Charbonnières. Alors il faut trouver des partenaires, des subventions. Nous sommes une association et ne pouvons jouer avec l’argent que l’on n’a pas », dépeint-elle.
Qu’à cela ne tienne : le retour sur l’asphalte en 2021, de la course de Limonest surpassa les attentes en termes d’affluence et le rallye de Charbonnières sut contenter tous les pilotes, en dépit du manque d’expérience de la nouvelle équipe dirigeante. « On travaille avec assiduité tous les soirs. Ça demande beaucoup de travail. On est reparti à fond pour la 75e édition. On a appris de nos erreurs, maintenant, on va améliorer l’existant, modifier la première partie du rallye, réduire les liaisons entre les secteurs chronométrés ou encore ouvrir le rallye aux voitures électriques sur une épreuve de régularité », poursuit Émilie Tramont. Il en va ainsi de cette course vers le progrès que l’intéressée tentera encore de remporter. Pied au plancher comme à son habitude.
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