Texte : Morgan Couturier. La création en novembre 2021, du Tennis Club de Gerland en parallèle de l’association Lyon Sport Métropole, laisse présager de nombreux conflits en matière d’utilisation des courts de la plaine des jeux de Gerland. La Ville de Lyon a souhaité récupérer la gestion du site, sans pour autant statuer sur le conflit, au risque de voir les deux entités accentuer leurs désaccords.

Voilà un rallye de fond de court, dont les belligérants se seraient bien passés. Habitués à taper la balle, l’association Lyon Sport Métropole et Tennis Club de Gerland se prennent aujourd’hui au jeu, avec un plaisir bien différent de l’ordinaire. Et pour cause, depuis la création de la deuxième entité en novembre dernier, les deux structures ont appris à se renvoyer la balle, tels deux joueurs de fond de court, sur un terrain plus juridique que sportif. La raison tient à une chose : l’occupation des 10 courts de la plaine des jeux de Gerland, occupés jusqu’alors et depuis 50 ans, par la section tennis de Lyon Sport Métropole.

Un acquis historique, au regard du passé de l’association, autrefois dénommée Association des Salariés de Lyon, du fait de l’attachement obligatoire de ses dirigeants à la mairie de Lyon et à la Métropole. Las, la situation semble bien plus compliquée aujourd’hui, alors que les deux structures revendiquent chacune, l’occupation des courts. Et qu’un partage équitable semble complexe, au regard des attentes de chacun. Et de certaines habitudes. « Mais les adhérents, on va les mettre où ? On ne peut pas continuer comme cela », regrette le président de la section tennis de Lyon Sport Métropole, Imad Boughalmi.

Une rude cohabitation, que la mairie de Lyon devra régenter

L’avenir s’écrit dès lors en pointillés, d’autant que ce match à deux, s’est depuis transformé en bataille à trois, la mairie de Lyon ayant décidé de renier certains acquis pour reprendre la gestion du site. Et par ricochet, l’épineux dossier de l’occupation des courts. « Des clubs qui se partagent des courts, ça existe dans plusieurs villes de France. C’est à la Ville de Lyon de s’occuper de la régie des équipements et de décider comment ces derniers vont être utilisés », soutient de fait, les porte-parole du Tennis Club de Gerland.

Plus réfractaire à cette idée, le bureau de Lyon Sport Métropole semble peu à peu se faire à l’idée. Alors que la mairie centrale avait un temps réclamé que l’institution vide ses casiers avant le 1^er juin, la donne, s’est depuis, légèrement adoucie. Après plusieurs demandes restées sans réponse, le président Imad Boughalmi a finalement été entendu et reçu à l’Hôtel de Ville. « Ça s’est très bien passé. Ils nous ont écoutés et nous ont expliqués que l’on aurait le maximum de terrains par rapport au nombre d’adhérents », avance-t-il désormais. Dans une périlleuse projection, loin d’être officielle, l’association Lyon Sport Métropole pourrait ainsi récupérer 7 de ses courts (4 extérieurs et 3 courts couverts, ndlr) ainsi que l’exclusivité de l’usage du club house.

Une bataille sportive, juridique et économique

La séparation pourrait alors être visible physiquement, mais aussi numériquement, avec « un affichage digital » pour rappeler les droits de chacun. Un bon compromis, alors que les deux entités s’attaquent en parallèle sur un volet économique. Notamment la récupération de chèques au nom de licenciés du TSM que se serait accaparé le TCG, l’exécutif étant composé d’anciens membres de l’association adverse.