Par Morgan Couturier

Dans un Groupama stadium privé de ses supporters, les Lyonnais, longtemps maladroits, ont arraché un point précieux (2-2), au terme d’un match à la conclusion complètement folle.

Que c’est triste Venise, chantait l’autre. Il en fut de même ce mardi, dans l’immensité d’un Groupama Stadium, sinistrement vide, pour les retrouvailles du club lyonnais avec la grande coupe d’Europe, cette Ligue des Champions, qui en temps normal, hérisse les poils dès les premières sonorités de sa célèbre mélodie. Celle-ci a bien résonné en avant-match, pour quelques heureux invités, mais Lyon a très vite coupé le son, puis l’image dans cette confrontation face à un concurrent direct. Jusqu’à cette 70^e minute, initiatrice d’une fin de match à suspense, rocambolesque et à l’issue incertaine, jusqu’au dernier coup de sifflet. D’un coup de tête rageur, Moussa Dembélé a donc rallumé l’image et ravivé l’espoir, pour un club longtemps amorphe dans ce silence de cathédrale. Un calme saisissant qui a longtemps fait oublier que dans leurs pieds, se jouait une qualification européenne. Une délivrance pour l’attaquant, lui-même réduit au silence jusqu’alors, après avoir manqué à minima, trois occasions franches. Lyon revenait à 2-1, par je ne sais quel miracle, avant que celui-ci ne soit total, deux minutes après, sur une réalisation de Léo Dubois, à la conclusion d’un bon centre d’Aouar.

« Les matchs à huit clos, c’est assez chaotique »

Un scénario irréel, dans une atmosphère irrationnelle, l’OL revenait du fin fond des abîmes, après avoir dangereusement flirté avec le 0-3. « Les matchs à huit clos, c’est assez chaotique », osait même Anthony Lopes, en conférence de presse. Des propos censés pour un match à l’intrigue pourtant insensée, qui vu l’OL passer tout prêt du jackpot et échapper au pire, aussi, avec cette frappe effroyable du Nigérian Kayode, venue terminer sa course sur la barre d’un Lopes battu (90^e). « L’apport du public est très important », a regretté Jean-Michel Aulas. Aussi aurait-il aidé à faire pencher la balance, entre l’enfer et le paradis. Mais puisque l’OL s’en sort avec 4 points en deux matchs, les esprits les plus cartésiens osaient signer des deux mains. Un moindre mal, vu le contexte.

Léo Dubois égalise, l’OL sauve l’essentiel

En fin de match, Houssem Aouar a tenté de forcer le verrou. Sans réussite.