Texte : Morgan Couturier – Au lendemain d’une nouvelle performance sans relief face au Havre (0-0), Fabio Grosso a officiellement endossé le costume d’entraîneur de l’Olympique Lyonnais. L’Italien, nommé pour le reste de la saison, en a profité pour réitérer son amour pour la Capitale des Gaules et de dessiner son ambition de « remettre le club où il mérite d’être ». Soit en Ligue des Champions, à écouter son président, John Textor.

Il est encore trop tôt pour chanter à sa gloire, ni même espérer entendre les Bad Gones fredonner « Sara perché ti amo », au rythme de ses victoires, mais en à peine une heure de temps, Fabio Grosso aura peut-être excellé là où Laurent Blanc peinait à performer : séduire son auditoire. Bien sûr, si tout bon séducteur est au fait que la première impression est la plus importante, l’Italien aura laissé planer l’idée que son profil a tout d’une « storia importante ».

Oubliés ses débuts manqués, son expérience toute relative, l’ancien entraîneur de Frosinone n’aura pas mis longtemps à se mettre l’assemblée dans la poche, à coup de grands sourires et d’un français au presque parfait. Le tout, emballé autour des souvenirs émouvants de son passage à Gerland, de 2007 à 2009. « Je gardais un souvenir géant de mon passage. Hier (ce dimanche), j’ai vu l’esprit qu’il y a autour du stade. Il faut tout donner pour ce club-là. On va essayer de remettre ce club où il mérite d’être », glissa-t-il, dans une tirade que devraient apprécier les supporters lyonnais.

« J’ai vu en lui un football excitant, très solide en défense tout en se créant des occasions en attaque »

Qu’importe la mission et la pression inhérente aux mauvais résultats actuels, le Romain de naissance se dit alors adepte du risque. « Il faut être déterminé et courageux. Sans ces bases, on ne peut rien faire », a-t-il appuyé, insistant ainsi sur la nécessité de faire progresser une équipe en manque de confiance. Et de liant. « La chose la plus importante, c’est que l’équipe joue bien ensemble. C’est ce qui fait la différence. On sait que l’on doit progresser. Il faut faire mieux que ce que l’on a fait jusqu’à présent », a-t-il insisté.

Bien sûr, si améliorer la 16^e place actuelle ne devrait pas être trop compliqué, le nouvel entraîneur de l’OL aura insisté sur la notion de travail, un concept parfois étranger à son prédécesseur, selon certains observateurs. « Je n’aime pas trop le repos. Pour progresser, il faut travailler. Il faut convaincre les joueurs que c’est la meilleure chose. Je fais confiance en les qualités du groupe et aux joueurs qui veulent progresser et travailler. Tout le monde doit travailler fort pour s’améliorer », a alors souligné le quadragénaire. Au point de décrocher un sourire sur le visage d’un John Textor souvent fermé.

« Ce qui a plu au président ? Mon anglais (rires) ! »

« Pour moi Fabio, c’était assez évident. La décision fut assez facile », glissa le président lyonnais, lequel profita de cette nouvelle allocution pour imputer ces débuts ratés aux décisions de la DNCG. Pour autant, l’Américain semble sûr de ses forces et de son recrutement… Quitte à persévérer dans des objectifs aujourd’hui, présomptueux. « Nous sommes un club de Ligue des Champions », évoqua-t-il, en dépit du maigre pécule de points amassés jusqu’à présent (2 en 5 journées, ndlr).

« Le luxe d’être propriétaire, c’est que je peux fixer des objectifs qui sont parfois éloignés de la réalité », a-t-il tempéré. Avant de se reprendre à rêver : « On a l’impression d’être un lion sans dent, mais nous restons un lion. Retourner en Europe, ça doit toujours être l’objectif de ce club. L’équipe est prête. Et on a le bon coach ». L’avenir lui donnera raison ou non. Mais dans la coiffure bien soignée de l’ancien défenseur, l’OL s’est remis à espérer. C’est déjà là une grande victoire. Au point de surprendre à chanter ce tube : Con te partiro !