Charly aura désormais tout le temps de se consacrer à la lecture de Lyonpeople
Par Philippe Dibilio
En se présentant à l'élection sénatoriales de l'Ain, le département de ses premières conquêtes en politique, Charles Millon voulait certainement vérifier le précepte selon lequel « on n'est jamais mort politiquement tant que l'on n'est pas mort physiquement ». Seulement ça n'a pas marché et la prochaine occasion de se faire élire est trop loin à l'horizon pour qu'il puisse y penser.
Pour revenir au scrutin de dimanche, l'ancien ministre de la Défense a certainement payé le prix de sa faute politique de 1998 lorsqu'il accepta les voix du FN pour garder la présidence du Conseil Régional mais cela n'explique pas tout. En revenant sur ces terres qu'il avait abandonnées sans état d'âme pour se présenter à Lyon en 2001, l'ex député de l'Ain a créé une fracture avec la droite de ce département dont nombre d'élus ne voyaient pas son retour d'un bon œil. Certes les adhérents de l'UMP avaient été sollicités lors d'un vote interne pour désigner les trois candidats aux postes de sénateurs mais il apparaît évident que l'UMP ne recouvre pas tout le champ de la droite et que même dans ses rangs ceux qui ne voulaient pas de Millon sont restés sur leurs positions notamment en se maintenant au second tour pour certains candidats qui sont passés outre les consignes partisanes. Quant on ajoute à cela l'état de délabrement de la droite dans l'Ain après les élections municipales et cantonales du fait en particulier du casting pour le moins loupé imposé par l'ex-président du Conseil Général, Charles de la Verpillère, on comprend mieux combien les chances d'un retour de Millon étaient compromises dès le départ. D'autant qu'à gauche la personnalité du second candidat socialiste, Jacques Berthou, maire de Miribel et 1er vice-président du Conseil Général, était de nature à rassembler bien au-delà de son camp. Homme affable et travailleur, son action de tous les jours ne pouvait que rassurer ses collègues électeurs quant à sa capacité à les représenter efficacement au Sénat. Une page politique semble donc tournée dans ce département de l'Ain jadis fief de la droite. Quant à Charles Million, à ce jeu du stop ou encore il a gagné le droit …de se retirer.
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