Les électeurs seraient-ils conservateurs ? On peut le penser au lendemain des élections municipales. Certes, comme d'habitude, chaque camp politique trouve des satisfactions au vu des résultats et à gauche on parle volontiers de vote-sanction contre Nicolas Sarkozy et son gouvernement. Bien sûr, comme à chaque élection nationale suivant la victoire d'un camp, un coup de balancier s'opère. Cette fois c'était au tour de la droite de le subir. Mais si l'on regarde les résultats du premier tour dans le Grand Lyon, on peut se dire qu'il n'y aura pas beaucoup de changement d'équipes. Seuls sont menacés le maire d'Ecully, mais c'est par son ex-premier adjoint de droite comme lui, et la gauche peut arithmétiquement prendre Corbas et Saint Fons mais rien n'est fait. La prime au sortant a particulièrement joué, Gérard Collomb a été le premier à en profiter, bien aidé il est vrai par la catastrophique campagne de Dominique Perben. Mais au-delà tous les maires en place et lorsqu'ils ne se représentaient pas ce sont des gens de leur équipe qui sont en lisse. Cela a coûté cher à la génération de quadras de droite comme Philippe Meunier ou Michel Havard mais aussi à Hélène Geoffroy à gauche. En fait les Français souhaitent simplement qu'un homme ou une femme élus s'occupe de leurs affaires sans trop s'en mêler avec juste la possibilité de râler de temps en temps. C'est un peu court mais c'est ainsi. Voilà qui n'est pas encourageant pour le débat politique qui reste ainsi binaire et ce au bénéfice des grands appareils. Dommage car un garçon comme Eric Lafond à Lyon a apporté de la  fraîcheur par la nature de ses propositions et la manière de les présenter. Ou Hélène Geoffroy qui a souhaité ouvrir un dialogue inter actif et associer aux décisions une population vaudaise qui y est peu habituée mais ceci explique peut-être cela. Il faudra donc attendre encore pour espérer voir bouger les choses.

ACQUIS

Le suspense qui avait été entretenu quant à la capacité de Gérard Collomb de conserver la présidence du Grand Lyon est bel et bien terminé. S'il n'a pas aujourd'hui le nombre d'élus suffisants pour l'élire, ce sera fait dimanche. Collomb aura donc une majorité, peut-être même seulement avec les élus de l'ex gauche plurielle, mais ses soutiens iront bien au-delà. Cette situation doit l'amener à garder la tête froide, ce qu'il a affiché dès ses premières déclarations où il réaffirme sa volonté de piloter le Grand Lyon avec un exécutif ouvert, aux élus de Synergies mais aussi à ceux du centre et même aux UMP « non sectaires », c'est à dire ceux qui sont prêts à travailler sur les dossiers du Grand Lyon avant tout. Une position qui s'inscrit dans la continuité, mais la Communauté urbaine est une institution intercommunale élue au second degré qui exige une continuité de service tout en ayant la capacité de porter des dossiers à long terme. En même temps, cette réélection mettra Gérard Collomb face à de réels défis. Ce deuxième mandat lui impose de réussir l'entrée de l'agglomération dans ce fameux top15 des grandes cités européennes, ce qui passe par la mise en place d'une véritable aire métropolitaine. Il y a là un enjeu, source d'exigences pour l'institution Grand Lyon qui devra se mettre en ligne dans cette perspective ce qui suppose de modifier, en profondeur, ses méthodes de travail. Car s'il manquait la marche de cette progression Gérard Collomb ne pourrait que constater une banalisation de la place de l'agglomération et donc de Lyon dans le concert européen. Il y a là un beau défi mais n'est ce pas le charme de la politique.

BRR

Mon voisin de droite, que j'ai par erreur appelé Julien alors qu'il s'agît bien sûr de Justin, me surprendra toujours. Le voilà, en effet, prêt soutenir ceux qui ressortiraient la guillotine pour enfourcher les têtes des patrons voyous ou autres spéculateurs sans âme. Si je comprends cette saine colère, je l'approuve même, je pense que les moyens de rétention peuvent être plus adaptés dans un pays où la gauche et quelques députés de droite humanistes et bien dans leur siècle ont voté l'abolition de la peine de mort il y a vingt cinq ans. Aussi je pense qu'il y a dans l'arsenal juridique et judiciaire de quoi réprimer sévèrement ces individus et si l'arsenal législatif n'est pas suffisant ou pas à jour on peut toujours voter une loi de plus. J'apprécie tout de même que Justin Calixte puisse être plus révolutionnaire que moi.