Le feuilleton, assez triste au demeurant, que nous a offert le Modem dans sa quête d'une liste autonome à Lyon touche à sa fin. Officiellement Christophe Geourgeon, secrétaire départemental de cette formation conduira une liste indépendante qui n'annonce pas, à l'heure d'aujourd'hui, d'alliance au second tour. Dans la réalité tout le monde sait que cette liste ne verra certainement pas le jour car telle est la volonté de Michel Mercier président de l'UDF-Modem et du Conseil général qu'il ne peut conserver que dans le cadre d'une alliance avec l'UMP de Dominique Perben, lequel exige en contrepartie son soutien ou au moins sa neutralité à Lyon. Dès lors les coéquipiers de Geourgeon sont déjà en négociation pour obtenir des places sur les listes Perben. Ils demandent donc une tête de liste d'arrondissement, le 7^ème pour leur chef de file, et 6 postes éligibles au conseil municipal. Une exigence qui embarrasse le candidat UMP qui a déjà beaucoup donné aux millonistes et qui devra les rétrograder. Première cible de l'opération : Amaury Nardone dont on semble découvrir aujourd'hui qu'il est un homme excessif et tenant d'une droite très dure. Face à cette mécanique lancée avec professionnalisme par ce vieux routier de la politique qu'est Michel Mercier les jeunes pousses de Génération démocrate emmenées par Eric Lafond sont désarçonnées. Ils ont beau prétendre qu'une liste se constitue en 48 heures encore faut-il qu'elle soit suffisamment représentative pour obtenir les 5% qui ouvrent la porte des négociations au 2^ème tour. Bref, la messe semble dite et chacun rejoindra le camp de son choix, à savoir gauche ou droite.

MEFIANCE

Paris n'a rien à envier à Lyon dans cette période pré-électorale. «Que tu t'intéresses au Grand Paris, c'est un projet, tu es dans ton rôle. Mais pour le reste laisse-moi faire » voilà ce qu'a dit la tête de liste UMP dans la capitale Françoise de Pannafieu à Nicolas Sarkozy. Et d'ajouter « il y a une juste mesure à trouver pour atteindre la juste place qui est la tienne, celle du premier personnage de l'Etat ». Cette mise au point a certainement résonné fort dans les oreilles des membres du comité national de l'UMP réunis au moment où ces propos paraissaient dans le Monde. Mais pour Françoise de Pannafieu il semble vital que Sarkozy ne s'empare pas de la campagne municipale à Paris, elle s'y trouverait de fait marginalisée tant le Président affectionne occuper tout l'espace médiatique. De plus il n'est pas sûr qu'elle ait grand chose à gagner d'une politisation à outrance de la campagne au moment où le locataire de l'Elysée commence à agacer aussi bien par ses frasques personnels que par sa fuite en avant politique qui a été le point fort de sa conférence de presse de début d'année. D'où cette méfiance affichée.