Il n'est pas anodin l'appel à la vigilance républicaine lancé dans Marianne* par 17 personnalités de droite et de gauche. Il est même carrément inédit dans l'histoire de la Vème République. Et ce n'est pas non plus une attaque personnelle contre le chef de l'Etat comme veulent le faire croire François Hollande et Julien Dray qui tombent ainsi dans le panneau d'une réaction tactique de l'état major de l'UMP qui, paniqué par les dérives et les incohérences de Nicolas Sarkozy, a inventé ce type de parade. Si ce texte brocarde la rupture pratiquée par le Président de la République c'est pour mieux insister sur les dangers réels de ses comportements. Quand, écrivent-ils, le gouvernement est marginalisé par les conseillers du Prince, le président déserte sa fonction parlant tour à tour comme croyant et comme laïc. Quand il met la politique en chiffres comme s'il s'agissait de vendre des petits pois et qu'il dirige ses équipes comme un manager de supermarché. Quand il apparaît comme un chef de parti dont le domaine réservé est d'avantage la mairie de Neuilly que la politique de défense et qu'il annule ses rendez-vous du soir et du matin pour vivre sereinement son couple. Ce n'est pas d'attaques personnelles dont il est question mais de la gouvernance d'un pays qui se nomme la France. D'où cet appel à la vigilance contre les dangers de pouvoir personnel et de monarchie élective, de craintes pour la laÏcité et l'indépendance de la presse et pour que nous retrouvions une politique étrangère digne, indépendante et s'inscrivant positivement dans l'Europe. Que cet état d'alerte soit signé par des femmes et des hommes aussi différents a un sens. Des socialistes comme Ségolène Royal, Bertrand Delanoë ou Arnaud Montebourg, des centristes comme François Bayrou, Marianne de Sarnez ou Maurice Leroy, des écologistes comme Noël Mamère ou Corinne Lepage, des communistes dont notre André Gerin est une chose. Mais que s'ajoutent à la liste Jean-Pierre Chevenement, Dominique De Villepin mais aussi Jean-Pierre Brard du Centre universitaire des recherches gaulliennes et surtout Pierre Lefranc qui fût le fidèle secrétaire du Général De Gaulle et qui demeure la mémoire du gaullisme en France. Voilà qui montre l'inquiétude de ceux qui ont gardé une autre idée de la grandeur de la France et de sa place dans le monde, posture qu'à l'évidence ils ne retrouvent plus dans la politique de l'UMP et du président issu des ses rangs. N'en déplaise à quelques tacticiens cette démarche inédite marque sans aucun doute un moment fort de la vie politique française. * www.marianne2.fr CORNELIEN Si les élections municipales lyonnaises ont occupé le devant de la scène ces dernières semaines c'est au tour des élections au Conseil général de monopoliser les chroniqueurs politiques. Il est vrai que les 9 et 16 mars nous votons pour renouveler 28 conseillers généraux sur les 54 que compte l'assemblée avec une question centrale : Michel Mercier retrouvera-t-il son fauteuil de Président ? Rien n'est moins sûr, ce qui explique d'ailleurs les contorsions du dit Mercier au sujet des municipales lyonnaises. Car quel est le problème ? Mercier est aujourd'hui à la tête d'un groupe de 20 conseillers, la gauche en compte 23 et l'UMP 11. Seulement à l'occasion de ce scrutin les choses risquent de s'inverser. En effet, Mercier risque de perdre cinq ou six sièges ce qui ramènerait son groupe à 14, ce par la voix des urnes car dans l'assemblée trois autres conseillers peuvent rejoindre l'UMP, les deux radicaux qui siègent actuellement au groupe centriste de Mercier et un autre qui a rejoint le nouveau centre. Ce qui lui ferait 11 sièges. Alors comment être élu président dans ces conditions ? Avec la gauche qui conservera entre 22 et 23 sièges, c'est là une hypothèse plus facile à évoquer entre eux deux dans la cuisine de Bernard Rivalta, président du groupe PS, qu'à réaliser au moment du vote. Avec l'UMP qui compterait un groupe de 20 à 21 ? Là on revient aux municipales lyonnaises. Dominique Perben, en effet, n'a aucune raison d'être satisfait de l'attitude tortueuse de Mercier sur ce dossier, attitude qui a abouti à l'éparpillement des centristes sur toutes les listes. Dès lors pourquoi donner le Conseil général à Mercier alors que lui même pourrait y prétendre en faisant basculer vers lui quelques voix centristes ou, même, pour punir Mercier offrir le poste à un des élus radicaux rallié à l'UMP, Daniel Pommeret par exemple. Bref Michel Mercier est dans une situation cornélienne, il lui reste la solution de la fuite en avant en acceptant un portefeuille de ministre lors du prochain remaniement surtout si l'amendement qu'il a mis en route pour changer la loi et permettre à un parlementaire devenu ministre de retrouver son siège automatiquement une fois débarqué du gouvernement est voté à temps. A condition aussi que Nicolas Sarkozy ait toujours besoin de lui.
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1)Ce texte est évidemment une attaque directe contre sarko sinon Villepin ne l’aurait pas signé avec Bayrou et Montebourg.2) tous les Pdts de la 5° ont eu droit à ce type d' »appel » et ce ne sera pas le dernier;cette démarche héroique n’a donc rien d’inédit 3) bravo pour Pierre Lefranc qu’on a du ressortir de son musée pour l’occasion ,ça jette4) à lire FOG dans Le Point,la patrie n’est pas si en danger que ça 5) pas très fiers tous de se mettre à hurler avec les loups,on nous a déjà fait le coup sur les dangers liberticides de sarko 6)pour une fois qu’on a un pdt qui se tape ouvertement des belles nanas on ferait bien de cesser de faire les vierges effarouchées!7)ces petites leçons de morale républicaine de saintenitouche font très dame caté.j’aime pas beaucoup meme si sarko n’est pas très clair dans tout ce qu’il fait actuellement .