Par Philippe Dibilio
Depuis sa facile victoire aux élections municipales de 2008, Gérard Collomb a levé la tête pour scruter non pas la ligne bleue des Vosges mais les arcanes parisiens et médiatiques de la politique nationale. Il faut dire qu'il y est presque parvenu, mais à quel prix ?
Avec sa contribution au congrès de Reims dite « la ligne claire », il empruntait les chemins classiques de la proposition. Mais son initiative fût vite cataloguée de révolte des barons locaux et eut du mal à s'inscrire dans le débat. Il chercha alors « un dos » comme on dit dans le langage des courses hippiques au trot attelé ; Vals, Moscovici et même Julien Dray levèrent le doigt mais c'est finalement Ségolène Royal qui récupéra l'opération dans le cadre du congrès. Cet épisode, certainement douloureux, fût pour Collomb le moment d'une rupture avec l'appareil socialiste et peut-être plus, même s'il s'en défend. La publication sur son blog des détails de la nuit des longs couteaux qui mena Martine Aubry à la tête du PS l'exposa à un succès médiatique que son « modèle lyonnais » n'avait jamais atteint. Et le maire de Lyon d'exploiter le filon des attaques publiques contre son propre parti ; l'exercice ayant atteint les sommets lorsqu'il déclara voter socialiste aux européennes « avec difficulté ».
Alors commença une valse d'interviews et de passages à la télé qui semble lui avoir ouvert tous les horizons. On évoque devant lui le bal des prétendants à la candidature présidentielle, il laisse le jeu ouvert ; un poste de ministre d'ouverture, il ne répond pas et le doute s'installe. Pour ce qui est de la direction du PS, il se place en opposant et annonce la création autour de lui d'un groupe d'amis et d'intellectuels pour redéfinir une pensée politique, pas moins. Ostensiblement, rien n'arrête Gérard Collomb dans ses ambitions politiques. Il risque d'ailleurs de se retrouver en concurrence avec Manuel Vals qui pousse le changement jusqu'à proposer d'abandonner : et le nom de parti et celui de socialiste. Une surenchère qui peut finalement rapprocher les deux hommes sur la pente de la sortie de la veille maison socialiste. Ce jeu toujours délicat qui consiste à se faire apprécier en dépréciant son parti risque néanmoins de placer Gérard Collomb à contretemps de la période qui s'ouvre avec la campagne pour les élections régionales dans laquelle il faudra bien qu'il s'engage. Les ambitions nationales pourraient alors être rattrapées par la réalité locale en attendant que ce soient par les dossiers lyonnais…
Collomb est un tocard qui a gagné en 2001 et, finalement aussi en 2008, par défaut. Tout le monde le sait au-delà d’Oullins, qui est sa limite politique d’influence.
Au delà de Caluire et Cuire aussi !
Encore plus Tocard Qu’Edouard Herriot qui n’a même pas réussi à gagner au premier tour comme Collomb.