La chasse au Mathiolon est ouverte

21 septembre, 2009 | TRIBUNE LIBRE | 0 commentaires

mathilon-09.2009 Par Philippe Dibilio

 

Les vacances n'ont, semble-t-il, pas calmé les ardeurs du Medef local dans sa volonté de reprendre à Guy Mathiolon sa place de président de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Lyon, poste que selon les accords en vigueur entre ce syndicat et la CGPME il devrait conserver pour la moitié du mandat suivant.

 

Après le « portrait qui tue » publié dans Acteurs de l'Economie fortement alimenté par l'expression de représentants du Medef, c'est le président lui même, Bernard Fontanel, qui s'attaque par écrit à Christophe Guy, un soutien de Mathiolon, puis au président de la CCI en personne. Bref un réel acharnement qui prend d'ailleurs des allures d'offensive lorsque Philippe Grillot, l'ancien président du Tribunal de Commerce, déclare dans le Progrès que la présidence de la chambre l'intéresse. Cette fois avec l'arrivée de l'automne la chasse est ouverte. On peut se demander qu'est-ce qui a pu mettre à l'encan un accord intelligent et qui a plutôt donné de bons résultats. Car depuis la présidence de Guy Mathiolon et dans le prolongement de l'action de Jean-Paul Mauduy la CCI a plutôt bien tenu son rang tant vis à vis de ses adhérents en cette période de crise que dans la vie institutionnelle lyonnaise. Peut-être est ce d'ailleurs les fruits de ces succès qui attisent les convoitises. En même temps cette situation ne peut être détachée du contexte lyonnais du moment. D'un coté François Turcas, qui rêvait du poste, n'a jamais soutenu Guy Mathiolon à la mesure de l'enjeu allant jusqu'à nouer quelques alliances avec Bernard Fontanel qui permirent aux deux réunis d'afficher leur puissance.

 

Mais le leader de la CGPME a commis une faute lors de la campagne des municipales alors que candidat sur la liste Perben il a salué l'action économique de Gérard Collomb, faute qu'il accentue aujourd'hui en laissant courir le bruit d'une éventuelle place sur la liste de Jean-Jack Queyranne pour les régionales considérant qu'à l'occasion d'un troisième mandat une vice-présidence lui conviendrait parfaitement. Il anticipe ainsi une défaite de la droite à huit mois du scrutin. De l'autre coté, Guy Mathiolon paie le bon travail qu'il a effectué avec Gérard Collomb, la CCI ayant été en effet un acteur majeur des initiatives liées au développement économique de la ville. Or, si cette attitude a eu les faveurs de tous dans le premier mandat de Collomb marqué par une volonté de consensus du maire et président du Grand Lyon, au deuxième mandat les choses changent inexorablement. En s'engageant dans les mortifères débats internes au PS et en voulant percer sur la scène médiatique nationale, le maire de Lyon a irrité dans sa ville. Et comme le temps passé à Paris ne l'est pas à Lyon, la lisibilité du deuxième mandat en souffre. L'entente cordiale établie avec le patronat se lézarde sur plusieurs dossiers d'autant que Gérard Collomb est devenu plus irritable sinon agressif avec son opposition dont les gens du Medef sont les électeurs. C'est dans cette tempête que Guy Mathiolon doit tenir la barre, l'homme est tenace et ressent cette situation comme une injustice ce qui ne peut que le rendre plus combatif. Qu'on se le dise : le canard est toujours vivant.

 

 

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