Mr Zahi, Mokdad Djallel, Thierry Philip, Lamri Djebabla, et Jacques Cohen – Photo Mémoire des arts
La tribune libre d’Alain Vollerin
A l’heure, de la Mondialisation, les Frères d’armes sont en France, un exemple de multiculturalité… A méditer autour d’une galette.
Lamri Djebabla, président national des Frères d’armes, accueillait de nombreux fidèles, tous concernés et fidèles à la cause des harkis qui combattirent vaillamment aux côtés de l’armée française, pendant cette terrible et injuste guerre d’Algérie. 1962, demeure pour eux, l’année horrible. L’actualité littéraire a voulu que les éditions Perrin publient un hommage à Raoul Salan. Je l’avais lu les jours précédents. Nous avons trouvé là un sujet de discussion passionné, puisque Lamri Djebabla est un ami de Victor Salan, fils du général au destin tourmenté. J’étais venu à l’invitation de l’ami, Jacques Cohen, ancien de l’amicale du 9e régiment de chasseurs parachutistes. Le maire du 3e arrondissement, Thierry Philip qui a toujours l’air d’être fâché contre tout le monde, est un homme généreux. Il a répondu favorablement aux demandes publiques du président Lamri Djebabla.
Parmi les présents assemblés autour de lui, Mr Zahi, ancien chef d’escale d’Air Algérie, Mokdad Djallel, secrétaire de l’association les Frères d’Armes, le colonel de gendarmerie Xavier Guimard, Mr Rivet, directeur de l’Office National des Anciens Combattants, Lucette Lacouture présidente de la section d’entraide des membres de la Légion d’Honneur, Roger Benguigui membre de la Licra. Tous étaient là, il y a quelques mois, pour la cérémonie funéraire dans la cathédrale Saint-Jean, en hommage au commandant Hélie de Saint Marc. Je tiens à rapporter ici, une strophe d’un poème écrit, avec beaucoup d’émotion, par le président Djebabla : « Compagnon. Tu es l’ami d’un pays insouciant qui n’a jamais compris ni pourquoi ni comment, tu te battais là-bas, comment l’aurait-il su ? Jamais on n’expliquait, jamais on ne voulut faire saisir aux français l’objet de ce conflit. »
Après ce texte, dont je ne rappelle ici qu’un extrait, après la lecture de la biographie récente du général Raoul Salan, j’ai envie de vous dire : malheur aux vaincus. Il est incontestable que le général De Gaulle, en signant à la hâte les accords d’Evian, avec quelques malheureux individus dont l’Histoire n’a pas retenu les noms, et qui disparurent quelque semaines après cet acte abusif, voir tyrannique, a plongé le peuple harki, dans une impardonnable opprobre. Transformant lâchement, les vainqueurs en vaincus. Pourtant, les harkis magnanimes pardonnèrent. Le général De Gaulle, jamais. Les harkis, longtemps parqués dans des camps, sont un exemple de complicité entre les peuples. Les harkis portent un autre regard sur l’Histoire de France. Nous devons les écouter, et enfin les entendre, et peut-être réécrire une partie de l’Histoire des rapports entre la France et l’Algérie.
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