Suite de notre série « Les Verts en vers ». Après le poème à la manière de Bernard Dimey, concocté par le journaliste Gérard Angel (à lire ici), voici la prose de l’auteur de théâtre et écrivain Jacques Bruyas, président de l’Union des Ecrivains Rhône-Alpes. Nous l’en remercions chaleureusement.
LE BERNARD ET LA DOUCETTE
Sieur Bernard se pensant science infuse
Se croyant seigneur ou saigneur métropolitain
Cherchait en la cause écolo quelque muse
Et faute d’inspiration emmerdait son prochain.
Le suivant tel une ombre ou le petit caillou
Craignant de s’égarer comme le petit poucet
Grégory, enamouré à souhait retirait le verrou
Pour quelqu’intimité en douceur et doucet
Et dans leurs ébats de faux pigeons ramiers
Ils se mirent en tête de diriger leur monde
Et la ville encombrée de bouchons et chantiers
Devint rapidement quelque cloaque immonde
La saleté s’installa en toute nouvelle reine
Les vélos s’égarèrent en chemins muletiers
Trottinettes bousculant les piétons à la peine
Les automobilistes jurant pire que charretiers
Et la ville s’enfonça dans ces lugubres années,
Nul Ivanhoé ne venant provoquer tel en duel
Le sieur de « Bruno ranci » le félon en aîné
Ou Sigisbée Doucet répondant à l’appel…
Aspirant au retour d’un Roi au cœur de Lyon
Et du déménagement à la cloche de bois
Des guignols installés en furtive élection
Les Lyonnais espèrent tout et trop à la fois,
Que déjà on cesse de les prendre à rebours
Qu’on leur redonne jouissance des artères
Et de se polluer à souhait en rues et cours
Que leur ville redevienne cette cité altière
Où la liberté soit comme au temps des canuts
Des bistenclac-pans et des file-navettes
Qu’on ne cède plus la ville aux premiers venus
Et qu’on gère cette cité avec un air de fête
« Que Lyon soit Lyon le Meihor
Qu’on leur foute la paix d’abord ! »
0 commentaires