Lyon. Le cri d’alarme du chef Fabrice Bonnot sur l’avenir de la Presqu’île

6 février, 2025 | TRIBUNE LIBRE | 5 commentaires

Texte : Morgan Couturier – Au lendemain de l’officialisation de la mise en œuvre d’une Zone à Trafic Limité sur la Presqu’île, le chef Fabrice Bonnot a souhaité monter au créneau. Comme beaucoup de commerçants du centre-ville, le propriétaire du restaurant Cuisine et Dépendances s’inquiète de la « situation dramatique de la Presqu’île de Lyon ».

Jusqu’alors, les maux ne trouvaient que des mots timides, glissés çà et là, au détour de conversations. Mais alors que la situation de la Presqu’île ne cesse de se dégrader, l’aménagement en juin 2025, d’une zone à trafic limité, a fini par le faire craquer. D’ordinaire très pédagogue avec les élus écologistes, le gastronome se livre sans filtre, dans une large tribune :

« Depuis 20 ans, mon restaurant Cuisine et Dépendances est installé en plein cœur de la Presqu’île. J’ai vu ce quartier évoluer, s’adapter, se réinventer. Mais aujourd’hui, la situation est inédite et alarmante : la Presqu’île est asphyxiée.

Les commerces, tous secteurs confondus, sont en souffrance. La restauration, pilier de l’identité lyonnaise, est plus que jamais fragilisée. La fréquentation est en chute libre, les clients désertent le centre-ville, et nous, commerçants et restaurateurs indépendants, nous retrouvons totalement livrés à nous-mêmes. Nous n’avons ni soutien, ni aide. Nous ne dépendons de personne, nous faisons vivre nos entreprises seuls, et aujourd’hui, c’est une question de survie.

Des décisions imposées sans concertation : un désastre pour la Presqu’île

Oui, la ville doit évoluer. Mais pas au prix de l’étranglement économique de son centre-ville ! Les transformations actuelles ont été imposées sans concertation, sans anticipation et sans la moindre mesure d’accompagnement.

  •      Des chantiers simultanés partout, rendant l’accès à la Presqu’île quasi impossible.
  •      Aucune signalétique adaptée pour guider les visiteurs et leur permettre de retrouver facilement nos commerces.
  •      Aucun aménagement temporaire pour faciliter la venue des clients (parkings relais, solutions de stationnement alternatives).
  •      Aucune initiative de transport incitative (navettes, réductions sur les transports en commun, offres spéciales pour attirer les consommateurs en ville).
  •      Un changement brutal des critères de circulation qui a fortement pénalisé l’accès au centre-ville. Les nouvelles restrictions compliquent encore davantage la venue des clients, tandis que le temps d’accès à la Presqu’île est devenu interminable.
  •      Sortir des parkings est devenu un véritable cauchemar, avec des embouteillages sans fin et une gestion du trafic incohérente qui décourage les visiteurs de revenir.

Le résultat ? Une désertification inquiétante. Même lors du dernier SIRHA, la Presqu’île n’avait jamais été aussi vide. Rue de la Charité, naguère vivante et dynamique, n’est plus qu’une rue fantôme. Les badauds passent, mais ne consomment pas. Nos commerces sont en détresse.

Désert, rue Grenette, après sa fermeture. Photo le 29 mai 2024 à 12h

Nous ne pouvons pas rester les bras croisés : il est urgent d’agir !

Face à cette situation intenable, il est impensable de rester spectateurs. Nous devons nous battre pour la survie du cœur commerçant de Lyon !

Nous demandons immédiatement :

      1.    Une communication d’urgence sur l’accessibilité du centre-ville pour stopper l’hémorragie et redonner confiance aux clients.

      2.    Des solutions concrètes de stationnement et de transport, avec la mise en place de parkings relais et de navettes gratuites pour fluidifier les flux.

      3.    Une révision des critères de circulation, afin de permettre un accès plus fluide et d’éviter que Lyon ne devienne une ville impossible d’accès pour ses propres habitants et visiteurs.

      4.    Un plan d’animation ambitieux, avec des événements d’ampleur nationale pour faire revenir Lyonnais et visiteurs en Presqu’île.

      5.    Une concertation immédiate entre commerçants et institutions, afin de trouver des solutions viables pour préserver l’attractivité du centre-ville.

Nous, commerçants indépendants, avons des entreprises à faire tourner. Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre que la situation empire encore. Il est urgent d’agir, et vite. Lyon ne peut pas se permettre de perdre son cœur commerçant et gastronomique.

Nous lançons un appel fort aux décideurs : ne laissez pas mourir la Presqu’île ! Engageons un vrai dialogue et trouvons ensemble les solutions pour préserver ce qui fait l’âme de notre ville ».

<a href="https://www.lyonpeople.com/author/morgan" target="_self">Morgan Couturier</a>

Morgan Couturier

Le journaliste de Lyon People, c’est bien lui ! En quête de scoops, toute info est la bienvenue !

5 Commentaires

  1. Zygomar

    En conclusion du jour au cri du cœur et au coup de gueule du chef:
    « arrêt immédiat des conneries dévastratrices de la Presqu’ile »

    Réponse
    • Anonyme

      A quand une grande manifestation de HdV à la Métropole?

      Réponse
  2. Gnafron

    Son restaurant est en chute libre depuis 2016. Trop facile d’accuser les autres (cyclistes et mairie).

    Réponse
  3. Monique V

    Nous sommes tous bien conscients que tout se dégrade en centre ville, et à la vitesse grand-V.
    Lyon ne ressemble plus à rien ., cette ville pourtant si belle.
    Mrs Doucet et Bernard n’aiment et ne connaissent pas cette ville sinon ils s’y prendraient autrement. Ils font des boulevards aux velos et trottinettes qui sont sur les trottoirs… cherchez l’erreur. l
    L’autre jour un taxi était sur le trottoir,ce matin, un camion !!!
    Mais çà,ils ne le voient pas puisque nous-mêmes ne les croisons jamais…
    Dans cette période anxiogène, on arrive au summum du supportable, nous sommes quelques uns à attendre avec impatience leur départ, mais il nous faudra encore patienter un peu, hélas !!!

    Réponse
  4. Hugo

    Pénible ces restaurateurs. Ce sont les premiers à faire bosser leurs employés comme des esclaves ou à faire bosser au noir et ça vient se plaindre continuellement.

    Réponse

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