Si tout se passe normalement, mais au PS c'est de moins en moins le cas. Enfin si le « tout sauf Ségolène » n'atteint pas les berges du Rhône, Jacky Darne devrait devenir le prochain secrétaire fédéral du PS.

Une fin de parcours en fait pour ce militant de longue date et élu confirmé qui, ces dernières années, avait donné l'impression de prendre du recul notamment en abandonnant son poste de maire de Rillieux. Du recul, il en a pris aussi avec ses positions politiques de départ et son accession sonne un peu comme une revanche pour celui qui cultiva pendant de longues années une posture de minoritaire dans la fédération. Elève et fidèle soutien de Jean Poperen, il était, comme lui, plus un adepte d'un point d'augmentation de salaires que de celui d'un point de croissance. C'était la gauche du parti d'alors. Il lui aura donc fallu rejoindre la real-politique de Gérard Collomb pour atteindre ce poste de premier rang parmi les siens. Si cette candidature est en adéquation avec les vœux du maire de Lyon, elle apparaît assez décalée avec l'image de Ségolène Royal dont le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle a donné un coup de vieux aux éléphants et aux méthodes en place depuis trop longtemps en politique. On peut penser que Jacky Darne en a conscience lorsqu'il propose une conduite à trois de la fédération associant à ses cotés David Kimelfield et Hélène Geoffroy. Il est vrai que cette dernière a les faveurs des militants si l'on en croit le vote indicatif qui a eu lieu lors de l'assemblée départementale de samedi dernier où elle est arrivée en tête. Jeune, issue de ce que l'on appelle la diversité, militante pugnace et intelligente, Hélène Geoffroy incarne sans aucun doute beaucoup plus l'avenir et une image renouvelée d'un PS que les tergiversations de ses leaders rend has been. Mais une fois encore, après la désignation de la suppléance de J.J Queyranne dans la 7èmè circonscription à son profit, Jacky Darne lui barre la route au nom certainement du changement ou, peut-être au titre d'une transition au demeurant bien inutile. En tout cas cette élection, si elle se confirme, aura sans doute des effets collatéraux au Grand Lyon où, avec ce mandat, Darne a pris plus de responsabilités et apparaît comme l'homme de confiance de Collomb. Investi premier des socialistes, il aura à gérer ses amis dans une assemblée où seul le consensus prévaut. C'est sans recul qu'il devra affronter les volontés de ses camarades et de ses alliés de gauche à faire valoir leur position « d'arithmétiquement majoritaires » au conseil communautaire. C'est à lui qu'il reviendra de contrecarrer les attaques d'une opposition qui, après l'élection du prochain président de l'UMP départemental, va reprendre des couleurs. Car ce sera au Grand Lyon que s'inviteront les affrontements entre le leader départemental du PS, Jacky Darne et ceux de l'UMP, Michel Forissier et certainement Philippe Cochet. Bref fini le statut d'un Jacky Darne grand pédagogue de la présentation du budget au titre de sa vice-présidence, la politique et les combats qu'elle génère, va sûrement reprendre pied dans l'assemblée ce qui ne simplifiera pas sa conduite.

Précipitation

A peine Jean-Luc Mélanchon avait il annoncé son départ du PS qu'il recevait les félicitations d'un Maurice Charrier que l'on n'avait pas l'habitude de voir aussi réactif à la situation politique et même politicienne, de notre pays. On peut s'interroger sur cette spontanéité de la part d'un homme qui ne s'est jamais éloigné du PC autrement qu'en paroles. Situation d'ailleurs confirmée aujourd'hui puisque c''est à son premier adjoint communiste et non à un membre de son groupe au conseil municipal qu'il s'est engagé à passer la main en tant que maire de Vaulx-en-Velin. Une passation de pouvoir à propos de laquelle les camarades lui mettent la pression car ils la veulent le plus tôt possible. Alors, dans ce contexte Maurice Charrier serait-il tenté par l'aventure Mélanchon ? Il est vrai que cela pourrait donner plus de poids à son groupuscule d'Initiatives Citoyennes et ouvrir des espaces au fantomatique groupe des « sans cartes de gauche » qui n'existe qu'à Vaulx-en-Velin et permet à sa fille de siéger comme adjointe au conseil municipal. On peut aussi penser que l'idée de Mélanchon de constituer une liste avec le PC aux européennes ait donné des idées au futur ex-maire, siéger à Bruxelles étant beaucoup moins prégnant que de conduire les affaires de Vaulx. A moins que tout simplement Maurice Charrier ne soit, une nouvelle fois, allé au devant des désirs de ses camarades communistes qui voient d'un bon œil l'initiative du sénateur de l'Essonne.

Excès

Les Verts qui ne manquent jamais une occasion de tomber dans l'excès et la bêtise viennent encore de se distinguer. Trois des leurs, et pas des moindres, ont signé une proposition de loi dont l'unique objet est d'interdire le chauffage des terrasses des bars et restaurants. Pour Yves Cochet, Noël Mamère et Martine Billard, tous leaders nationaux du mouvement, ces terrasses sont le symbole « d'un gaspillage énergétique considérable » et qui plus est « cette façon de chauffer la rue est symbolique du gaspillage occidental bête ». Si cette initiative dérisoire se passe de commentaires, on peut tout de même se demander de quel coté se situe la bêtise.